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Reconstruire son rêve, différemment!
Posté le 17/11/2013 à 16h31
mimisia
Posté le 17/11/2013 à 16h31
On peut dire qu'à ce stade un petit lien s'est créé entre V. et moi. En fait, elle a commencé à me calculer à partir de la rééducation : ses sorties ne se déroulant qu'en ma compagnie, elle m'a enfin associée à quelque chose de positif. J'ai parfois le droit à un « bonjour » à mon arrivée à l'écurie. Même si ça me fait plaisir, je ne peux pas dire que j'en prends vraiment conscience sur le moment.
Seule sa santé focalise mon attention. Je ne pense qu'à ça et je l'observe sous toutes les coutures tous les jours. Je stresse comme une dingue au moindre bobo, parce que oui elle m'en fait en plus à côté : bourrage alimentaire, nez qui coule et j'en passe... Quand je rentre dans son pré, je lui dis à peine bonjour et de suite, je scrute son postérieur : moins gonflé ? plus chaud ? Je fais des dizaines de photos pour comparer d'un jour sur l'autre. Ca m'obsède...
Un soir, en la rentrant du pré, je lui trouve une plaie au jarret. Je panique complètement par rapport à la réalité de la blessure (une belle estafilade mais peu profonde). Mon gérant me rassure, me montre que ce n'est pas grave. Je m'en veux car j'ai été un peu agressive avec lui, cherchant un responsable à cette blessure. Je me sens nulle, complètement paumée et je m'effondre. Mon gérant assure : il me soutient et me remonte le moral, enfin il essaie. Nous sommes début septembre, ça fait 4 mois que je m'occupe de V. tous les jours sans exception, je suis épuisée.
D'autre part, je suis plus seule que jamais. Je ne vais presque plus à mon ancienne écurie car je ne m'y sens plus à ma place. Je ne m'occupe plus de A. qui a trouvé une DP. A ma pension convalescence, je ne croise presque jamais de propriétaires car nous sommes peu nombreux et les autres laissent entièrement à la charge du gérant leurs chevaux. Ma famille et mes amis sont loin, je ne les ai pas vu depuis l'accident car je ne veux pas quitter V. De toute façon, ils ne peuvent pas me comprendre car ce ne sont pas des cavaliers. (Enfin si, ma mère a été cavalière et proprio, mais elle a le chic pour me faire des réflexions blessantes). Il me reste quelques copines cavalières, mais je ne les connais pas assez personnellement pour oser avouer ma détresse.
Et mon copain dans tout ça ? Il n'a mis que deux fois les pieds aux écuries. Pour tout dire, je ne sais même pas s'il reconnaitrait V. parmi d'autres poneys. Mais je ne lui en veux pas du tout. Depuis 4 mois, je rentre tard le soir et le repas est prêt. Depuis 4 mois, je verse des litres de larmes et il éponge. Depuis 4 mois, je suis une plaie à vivre et il ne s'en plaint jamais. Il continue simplement à me soutenir, ce qui me suffit largement.
A ce stade, nous sommes début septembre
A suivre