Bonjour,
Merci à tout le monde tout d'abord, c'est vraiment gentil.
C'est clair que ça n'a pas été facile du tout, que ça a été dur à encaisser, surtout à vivre. Je souhaite que ça n'arrive à aucun autre proprio, c'est tellement horrible, et si injuste...
Même si c'est du passé ce genre de mésaventure ça marque à vie. Donc parfois il m'arrive de repenser à tout ça... Lorsque je voyais ma jument avec un poulain quand elle était avec des poulinières, des jeunes ou quand je vois une personne avec son poulain...ça me repasse des images dans ma tête. A force je ne supporte plus car c'est dur, je m'efforce de ne plus y penser mais comment oublier ? J'avais le choix de ne pas assister à tout ça mais je l'ai fait pour rester auprès de ma jument. Je pleure et souffle un bon coup, et puis on reprend le train-train quotidien comme si de rien n'était. On avance, on continue notre chemin même s'il n'est plus aussi simple. On est bien heureux qu'elle soit encore envie.
Nous avons tout fait pour notre jument malgré tout et elle passera ses derniers jours à nos côtés, c'est sûr.
Merci Osirisclara pour ton message, ça me touche beaucoup, sincèrement.
En ce qui concerne son dos elle était fort ensellée. Suite à tout ça elle a souffert et son dernier poulain lui a bousillé le dos (nous avions appris que c'était une ancienne poulinière). Elle a 19 ans ma tâchue.
L'ostéopathe qu'elle avait vu nous avais dit qu'il fallait lui faire des étirements des postérieurs car elle avait les hanches déplacées. Nous n'avions pas eu de délai, on devait lui faire des étirements jusqu'à ce qu'elle puisse de nouveau marcher correctement car de derrière ça se voyait bien qu'elle avait du mal.
Je lui avait demandé pour sa jambe par rapport à la boiterie mystérieuse mais il n'a rien trouvé.
Tic Tac a été en convalescence donc et ensuite elle a été en pâture avec les copains (le pré des juments et poulains).
Elle était mieux, elle était plus heureuse et moi aussi.
Je lui faisait des balades en main et lui donnait aussi des rations pour qu'elle reprenne de l'état. Des fois je la mettait dans la carrière ou le rond de longe et puis il m'est arrivé de la retravailler tout doucement à la longe mais très rarement car j'avais peur pour son membre ne sachant pas ce que c'était réellement, donc pour la remise en forme, question travail, on en n'était pas encore vraiment arrivés là. Et puis j'avais tout le temps peur de lui faire mal, j'avais l'impression que j'allais casser une poupée en porcelaine au moindre geste même si ça allait mieux après.
Ça allait mieux. Notre jument était sauvée et elle se remettait un peu de tout ça, petit à petit.
Mais moi...j'ai recommencé à sombrer. Je me sentais de nouveau mal dans ma peau et il m'arrivait de ne plus aller la voir. J'avais peur, j'avais mal, je repensais à tout ça...et je me disais que j'aimerais retourner en arrière et choisir un autre cheval. Pourquoi je pense comme ça ? Pourquoi je me dis ça après tout ce que nous avons traversés ensemble ? Je m'en voulais encore plus qu'avant, de penser comme ça, de me voir avec un autre cheval ou avec la même jument mais autrement que tout ce malheur qui nous est tombé dessus...
Je continuais à m'en occuper et même si ça allait mieux par moment je m'effondrais... Je me forçais à aller la voir car je devais continuer à être là pour elle ! Tant pis si je souffre, tant pis si j'ai pensais ça, je l'aimais et je voulais la garder à mes côtés. Je ne voulais pas l'abandonner, c'est moi-même que j'ai abandonné au mal-être qui m'enveloppait pour que ma jument soit heureuse. Je suis déjà d'un naturel à penser aux autres avant moi, même si parfois ça me rendait triste, c'est plus fort que moi. Désormais je ne pensais qu'à ma jument.
Je n'ai pas pensé à quel point ça aurait pu me faire du mal tout ça, à quel point ça m'aurait changé (et que je me serais négligée de la sorte). Psychologiquement je me sentais détruite et chez moi j'étais tout le temps mal dans ma peau (et dans ma tête surtout). Et même si je n'avais plus d'espoir avec ma jument je voulais qu'elle aille bien.
Des fois je n'allais pas la voir en pâture pendant des jours à cause de ce mal-être puis un jour j'y allais. Ça me faisait un bien fou d'être à ses côtés. Je me devais être là pour elle, et puis je le voulais ! Il fallait que je soit bien, pour elle.
Je voulais y aller tous les jours, ou au moins tous les deux jours, pour continuer à tenir ma promesse d'être toujours là pour elle mais je n'en n'avais plus la force... Dans ma tête j'avais beau me dire tout ce que j'ai dis, lorsque j'étais auprès d'elle j'avais réellement l'impression de tout faire pour elle car je l'aimais encore plus qu'avant même si je n'étais pas si heureuse avec ma jument à cause de ce qu'il s'est passé, et je voulais qu'elle continue à aller bien.
J'ai repris peu à peu des exercices avec elle, il le faut, surtout pour son dos.
La voici en avril 2012 lorsqu'elle était pleine, avec son gros œdème :
Et là après la clinique, en septembre 2012. Le 22 puis le 29 :
C'est pas beau à voir hein ? Du tout... Je rappelle qu'elle a 19 ans cette année (nous ne connaissons ni le jour ni le mois de sa naissance) et que ça s'est passé en avril 2012.
Puis là c'est en avril 2013 et mai 2013 (c'est déjà mieux) :
Oui...
Nous sommes en 2014 mais cet hiver elle a perdu beaucoup d'état. C'était moche à voir, très moche. Ma mère m'a envoyé des photos, pleins, j'ai cru que j'allais pleurer à chaque photo... Son dos...son dos est affreux ! J'en ai marre... La pauvre. Est-ce que ça lui fait mal d'être dans cet état ?
En ce moment je suis dans le Sud, je ne rentre qu'à la fin du mois normalement. Du coup il n'y a personne qui puisse travailler ma jument alors pour la maintenir en forme c'est galère...ma mère et mon frère la sorte, quand il fait beau ils font une balade en main mais ce n'est pas assez. Ma mère travaille beaucoup et mon frère a le collège.
Elle avait presque récupéré un dos meilleur mais c'est reparti, il faudra recommencer à zéro, tout doucement pour remonter son dos et ainsi de suite... C'est toujours la même histoire. Un coup ça va, un coup ça va pas. En été elle était bien, et en hiver paf !
Mais elle a 19 ans. Je ne pense pas à la monter mais elle a besoin de travail au sol. Est-ce une bonne solution de continuer à la faire travailler à son âge ? Sans pour autant faire ça pour la remettre en route bien entendu. C'est pour elle, par rapport à sa santé.
Enfin...ce n'était pas la seule chose déprimante...
Lorsque la véto est passée pour un examen complet elle nous a appris que Tic Tac avait contracté une uvéite bilatérale il y a quelques années en regardant dans son œil droit et que son œil gauche commençait à faire la même chose. Elle nous a dit que ce n'était rien de grave, pour le moment, qu'elle voyait toujours mais qu'il fallait faire attention à ses yeux car elle pourrait devenir aveugle. Si elle cligne beaucoup des yeux et qu'elle a des écoulements il faut rappeler la vétérinaire.
Problème numéro 3 : elle risque de devenir aveugle.
[Comment ça se passe quand le cheval devient aveugle ? Il y a un traitement quelconque à lui donner au quotidien ? Des proprios ont des chevaux aveugles ?]
Puis on (ma mère) a demandé pour la énième fois pour son antérieur droit et là...miracle. La véto a trouvé. Notre jument fait de l'arthrose chronique. Ah... J'avais soupçonné ça à la fin mais je n'étais pas sûre... Déception de savoir qu'elle a d'autres problèmes...en espérant que ce soit le dernier ça.
Problème numéro 4 : sa boiterie mystérieuse est en fait de l'arthrose chronique.
Et elle a aussi une fibrose par rapport à sa pouliche, son passage à la clinique, sa matrice retournée, enfin tout ça... Ce n'est pas grave. De toute façon c'est pas comme si on avait prévu de lui faire un poulain, surtout après tout ça !!!
MAIS mis à part ça elle va BIEN ! Elle pète la forme, elle est toujours si adorable, elle mange normalement (toujours aussi gourmande), elle est pénarde.
Entre temps nous l'avions changé de pension pour la rapprocher de nous, ayant trouvé un pré à l'année, elle est avec deux petits poneys en pâture toute l'année.
Je suis dégoûtée car si je serais là ça ce serait encore mieux passé, elle aurait un dos meilleur car là depuis quelques mois elle se la coule douce, sans travail... La véto nous avait dit que par rapport à son arthrose il ne fallait pas la laisser sans activité (surtout qu'elle est du genre calme et aimant qu'on lui foute la paix donc au pré elle bouge pas beaucoup). Pas la travailler plusieurs fois par semaine non plus et que du plat mais qu'elle en avait besoin. Et que si ça va pour son dos, une fois remonté (ça mettra un bail bien entendu et encore si on y arrive) on pourrait entamer les balades montées qui lui feront du bien aussi mais ça j'y crois même pas tellement son dos est creux, et puis nous ne pensons pas à ça, je n'ai pas envie qu'elle soit remontée un jour je pense.
Alors là encore je culpabilise et je m'en veux encore et encore car je n'étais pas là et personne n'a été là pour la travailler. Juste ma mère qui va s'en occuper mais elle ne sait pas travailler un cheval.
C'est que je ne connais personne de confiance à qui j'aurais pu la confier... Je connais une proprio qui m'a proposé son aide mais je rentre bientôt, il aurait fallu quelqu'un avant mais je ne connaissais personne qui puisse venir s'occuper de ma jument et je n'osais pas demander à un inconnu, j'avais peur pour ma jument, elle en avait assez bavé...
Ça c'était fin janvier 2014 :
Je me demande si un jour on arrivera à rattraper tout ça et à s'y prendre à temps pour qu'elle soit réellement en meilleure forme comme elle ne l'a jamais été. Après elle a 19 ans et nous pensons qu'elle a été complètement bousillé... Pas que ce n'est pas irrattrapable mais maintenant elle n'aura pas non plus un super joli dos même avec tout le travail nécessaire (je ne souhaite pas utiliser d'enrênnements non plus -au cas où-).
Elle se fait vieille en plus et puis on compte plus la monter, elle sera en retraite mais j'ai peur que si elle n'ai plus un minimum de travail ça recommence comme avant, qu'elle ne soit plus en forme donc, que ce cercle vicieux réapparaisse sans cesse si nous arrêtons le travail pour telle ou telle raison car on ne va pas la travailler jusqu'à sa mort quand même... Enfin je ne sais pas mais est-ce que les longues balades suffiront à la maintenir en forme sachant que c'est tout plat...et qu'on évite d'y aller trop fort par rapport à sa boiterie ? C'est compliqué...