Le cheval s'attache t-il à son proprio?

madstripes a écrit le 18/12/2014 à 18h47: C'est clairement écrit : les chevaux ne comprennent pas, au sens humain du terme, parce qu'ils en sont physiologiquement incapables. Ils ne font qu'associer.

Pour moi ça n'a strictement aucun sens... Même nous on associe, si on va dans se sens là.
On va bien aimer quelqu'un avec qui on passe des moments agréables, qui nous fait rigoler, qui nous a filé un chewing-gum, alors qu'on va pas forcément apprécier celui qui vient nous bourrer le mou avec des vacheries, ou celui qui nous bouscule dans les couloirs...

S'ils sont si psychologiquement incapables d'apprécier un autre être vivant, je me demande bien d'où sortent leurs affinités avec les autres chevaux, ou avec nous.
Et ce n'est pas qu'une question de hiérarchie, mon cheval est LE bizu de chez bizu, c'est le dernier de la hiérarchie quelque soit le troupeau où il est (pauvre caliméro). Et ça ne l'empêche pas d'avoir des copains bien précis au pré, même si ces copains sont ses dominants.
Et ça ne l'empêche pas non plus d'avoir des affinités avec nous. Son ancien proprio avait beau être une grosse brutasse avec lui, il ne fuyait pas, et ne le craignait pas dans le sens relationnel du terme (ça s'est traduit sous la selle plutôt).

Donc, pas d'accord du tout avec toutes tes interventions. Ok faut pas faire d'anthropomorphisme, ok ce sont des chevaux donc fonctionnement différent, mais c'est pas pour ça qu'il faut radicaliser son propos en disant qu'ils sont incapables d'aimer ou du moins d'apprécier certains animaux ou humains.

Quand bien même ce serait au début d'une relation un simple fait d'association, au bout d'un moment, ça se transforme en autre chose. Qu'un cheval se détende en présence d'un humain parce qu'il a associé humain = no danger, humain = bouffe ou encore humain = caresses, je veux bien.
Mais au bout de 6 ans de relation, alors que nos gestes d'humains n'ont pas changé, qu'on reste toujours "associé" aux mêmes choses, mais qu'on s'aperçoit que le cheval change sa manière de nous apprécier justement, en mieux, qu'il est de plus en plus disponible pour nous, plus affectueux, plus câlin, plus demandeur de nous, qu'il boude quand on vient pas pendant trois jours, ben ça met en évidence le fait que si, ils sont capables de s'attacher et "d'aimer" à la manière cheval.

C'est dommage de passer à côté de ces supers moments en se persuadant qu'ils sont incapables d'engager une relation de ce type avec nous...

Je pense que le cheval peut s'attacher comme n'importe quel animal. Seulement le schéma social du cheval est plus basé sur un troupeau que sur un individu. Donc il aura moins tendance à s'attacher à une personne en particulier, alors que le chien a clairement tendance à avoir un attachement spécifique à un maitre.
Mais c'est le schéma général. Il y a toujours des cas particulier: le chien sans maitre, et le cheval avec. Un fois dans un club, un randonneur solitaire avec son cheval est venu nous demander l'hospitalité. Il existait clairement un lien fusionnel entre ces 2 là. Je m'aurais pas approché ce cheval (même pour donner à manger, d'ailleurs le randonneur nous l'a déconseillé), alors que c'était un agneau avec son cavalier. Et on le sentait attentif, voir inquiet quand nous inconnus étions trop proche de son cavalier (il nous a confirmé qu'il pouvait chercher à le protéger).
D'un autre côté je vois le cas de mon vieux cheval. L'été il est seul avec ma jument, ils sont clairement la référence l'un de l'autre. L'hiver, ils sont regroupés avec 2 autre jument. Et même si le vieux est plus souvent avec sa copine habituelle, je le trouve plus stable dans le groupe que seul avec la jument. Il semble qu'il ai plus besoin d'un lien multiple, pas d'une référence unique. Après, ce n'est qu'un exemple, on ne peut pas généraliser, mais il me semble que ce n'est pas un cas unique. Et je pense que ce besoin de lien multiple a tendance à se reproduire en inter-espèce.

Sans pousser le bouchon, et même si je trouve l'article intéressant, plusieurs choses posent questions.

On nous parle d'expérience. Bien. Menées dans quel conditions ? Quelle genre d'expérience. A-t-on mesuré l'activité du cerveau d'un cheval face à un stimulus ? Quel genre et à quoi a-t-on comparé les résultat ?

Si ces expériences ont été menées en comparaison d'humain, elles ne sont pas valable pour moi. Il est évident qu'un cheval ne peut comprendre "dans le sens humain" du terme, une situation donné par un humain et dans laquelle il intervient. Ce sont deux espèces différentes, forcément, la compréhension ne peut pas être à 100%.

L'expérience ne prouve pas que les chevaux n'usent pas, entre eux d'un langage (au sens strict du terme, différent de la communication et pas dans le sens humain du terme). Physiologiquement parlant, le cheval est incapable de comprendre l'humain... pas étonnant, nous humains de la même espèce entre race différentes, ont est pas foutu de ce comprendre.

Et la aussi... tout dépend de ce que l'on entends comprendre. Une discussion ? Normale que l'équidé comprenne pas. Une situation où l'humain intervient ? Une situation précise entre deux équidés ?

Pour moi l'article est trop flou pour servir d'argumentaire.

Le truc, c'est qu'avec les expériences, rien ne se prouve vraiment. Y a qu'à démonté philosophiquement tout l'intérêt d'une expérience pour lui faire perdre tout son crédit.

A ce niveau et sans possibilité de preuve formelle, qu'on aura jamais puisqu'il y aura tjrs des emmerdeurs de philosophe ou de simple contre expériences, ça devient une question de croyance et d'interprétation de chacun. Tout ce qu'on peut affirmer, c'est qu'entre cheval et humain, il y a une interaction qui fait réagir l'autre... de cette réaction on en tire les conclusion que l'on veut. A savoir "mon cheval est fou de moi et il m'aime d'amour" ou "mon cheval me reconnaît et m'associe à quelque chose d'agréable pour lui". Dans les deux cas, il y a qu'à même une relation plus ou moins forte.