lilisondu1741
Ouf, top !
Je partage cet article d'Equiflore - Des chevaux et des plantes (sur facebook) mais qui parle des chats ici. Je le trouve intéressant
~ Chats et biodiversité ~
Le sujet est pentu et glissant. Voilà des années que j’ai envie de l’aborder sur cette page, il aura fallu le temps de rédiger cet article et de le publier sachant qu’il pourrait bien m’attirer les foudres des deux côtés : ceux qui pensent que les chats domestiques n’ont pas d’impact sur la vie sauvage et que les extrémistes écolo exagèrent autant que ceux qui pensent qu’un chat domestique n’a rien à faire dehors.
Comme toujours, l’idée n’est pas de culpabiliser, de montrer du doigt, mais bien d’exposer des faits. Chacun en fera ensuite ce qu’il veut/peut. Et comme personne n’est parfait, j’évoquerai aussi le compromis que j’ai trouvé chez moi pour limiter la dissonance cognitive que me cause mon amour du sauvage et celui que je porte à mes chats.
On pourra difficilement me qualifier « d’anti-chats », je n’en connais pas beaucoup qui en ont 5 dont un qu’ils ont passé 9 semaines à biberonné. Pour autant, mes chats comme tous les chats domestiques sont un désastre pour la vie sauvage. Il faut poser les mots : avoir un jardin labellisé refuge LPO avec 10 mangeoires sur lequel se baladant des chats domestiques c’est une bonne grosse dissonance cognitive. Le refuge LPO n’est en réalité dans ce cas qu’un buffet géant avec distributeur automatique pour les félins du jardin, dont l’impact sur les espèces protégées n’a rien à envier à celui des chasseurs. Idem pour les refuges ASPAS et autres.
Le nombre de chats domestiques est en constante augmentation. Et les comptes ne comprennent pas les individus non recensés issus de reproduction non contrôlée parce qu’on prend un chat vivant dehors mais qu’on ne veut pas payer la stérilisation. Et si la cohabitation entre l’humain et le chat, vieille d’il y a 10 000 ans environ, a débuté pour nous permettre de gérer les populations de micro mammifères se concentrant dans les zones de stockage des grains au moment de la sédentarisation, nous n’en sommes plus là aujourd’hui.
Le nombre de chats domestiques couplé à leurs extraordinaires capacités de chasseurs en fait une menace très sérieuse pour la biodiversité. Le chat, même bien nourri, chasse. Qu’on le voit ou pas et qu’on y croit ou pas. Le mythe du chat qui ne chasse pas n’est qu’un mythe destiné à nous soulager la conscience face à l’impact de nos compagnons domestiques. On ne fait pas d’un prédateur aussi aboutit que nos matous des animaux de canapé qui n’iront jamais cavaler après le moindre oiseau, lézard ou orvet. Et même si Pattenrond est gras comme un loukoum et se déplace d’après son humain trop lentement pour attraper les oiseaux, le dérangement occasionné par ses tentatives n’est pas forcément moins gênant.
La prédation des chats sur la faune sauvage est une réalité et leur impact est bien étudié notamment dans les cas d’introduction dans des écosystèmes insulaires, mais il est toujours minimisé quand il s’agit de nos régions. Alors qu’il est important de regarder les choses en face : les chats chassent toute l’année, pas de pause en période de reproduction, pas de différentiation sur quelles espèces sont en danger et dont il faut absolument préserver les populations. Les chats chassent y compris quand ils n’en ont pas besoin pour se nourrir. Il est triste de constater que même chez de nombreuses personnes se disant des défenseurs de l’environnement, notre objectivité et notre empathie semblent disparaître quand il s’agit d’assumer l’impact de nos compagnons à moustaches.
Mais alors, que faire ?
On peut déjà arrêter de rigoler devant les chats qui nous ramènent des « cadeaux » et au lieu de banaliser ces événements les présenter pour ce qu’ils sont : la mort inutile d’un animal sauvage. On pourrait aussi se rappeler que pour réguler les populations de micromammifères il existe un super pro du sujet pour lequel peu de gens ont la considération qu’il mérite : le renard. Mettre un chat pour chasser les souris tout en empêchant les renards de venir chez soi pour éviter les risques pour nos poules c’est une vision humain centrée qui oublie à peu prés tout du fonctionnement d’un écosystème. Même principe quand on met des poules sur un terrain pour limiter les tiques pendant que Pattenrond a flinguer tous les prédateurs naturels des tiques.
On pourrait aussi stériliser nos chats, ça éviterait des désastres écologiques autant que des morts douloureuses et inutiles de chatons qui n’ont rien demandé. Parce qu’encore une fois, l’impact du chat aujourd’hui, il est surtout lié à nos pratiques humaines. Eux n’ont rien demandé. On pourrait aussi se questionner (et pas que sur les chats) sur le nombre de naissances en élevage chaque année.
Parce qu’au-delà des impacts direct sur l’environnement, l’alimentation des carnivores domestiques c’est aussi une des raisons de production de tonnes de viande bien souvent dans des conditions d’élevage intensif. Et non, on ne véganise pas un carnivore pour se donner bonne conscience. Nos carnivores domestiques sont des carnivores. A mon sens si on n’est pas prêt à respecter ça, on n’en prend pas.
Ici on a 5 chats, c’est pas un peu hypocrite tout ce début d’article ?
Nous avons 5 chats à la maison. Je dis bien à la maison, parce que mes chats ne sortent pas. Mes 5 chats sont issus de sauvetages divers. Les deux plus vieux notamment sont issus de portées d’une chatte abandonnée devant chez mes parents que nous avons mis plusieurs années à attraper et à stériliser à nos frais. Les chatons qu’elle a fait le temps que nous les attrapions ont été placés via des associations pour certains mais la majorité sont restés dans ma famille faut d’adoptants et face à des refuges et associations déjà débordés.
Quand j’ai trouvé Willow dans notre grange l’été dernier, tuer cette petite boule de poils qui s’accrochait à la vie n’était pas envisageable pour moi. Aujourd’hui mon chaton a presque 8 mois et je ne regrette rien. Mais comme les autres, il est dans la maison et ne sort pas à l’extérieur. C’est le meilleur compromis que j’ai trouvé pour être en paix : leur offrir une vie confortable avec un environnement enrichi à l’intérieur tout en ayant pour projet de créer un espace de chatterie extérieur où ils pourront à terme aller profiter du soleil sans impacter la grosse vingtaine d’espèces d’oiseaux nicheurs que nous avons sur le terrain. Mes chats chassent les souris dans la maison, mais n'impactent pas la faune sauvage.
La solution que nous appliquons ici est-elle la seule et unique à appliquer ? Je ne pense pas. Cet article n’est pas là pour dire à tous les gardiens de félins qui sortent qu’ils sont de mauvaises personnes. Je crois que nous avons tous des dissonances cognitives et que nous les gérons chacun à notre façon. Ici je ne pourrais pas être en accord avec mes convictions si mes chats sortaient comme ils veulent, ça ne veut pas dire que tout le monde devrait ressentir les choses de la même façon. Cet article n’est la que pour rappeler des faits concernant l’impact de nos compagnons domestiques sur la faune sauvage, même s’ils peuvent nous chambouler. Promis je laisserai passer un peu de temps avant d’aborder la question des chiens sans laisse en période de reproduction et des abeilles domestiques.
Bonne soirée et à très vite
Édit : ah encore un bug... En prévisualisation, ça met le texte en italique mais une fois posté, il ne l'est pas :/