Est ce que je serais plus en phase avec mes convictions en produisant au maximum moi-même ? Ou serais-je plus durable en achetant mes pommes de terre et mes salades chez le maraîcher bio qui produit à 10 km de chez moi ?
Comme l'a souligné
clarousse, l'autarcie alimentaire est certes possible (et sans avoir 1 Ha), mais c'est un job à temps plein. Ceci dit, c'est très exactement la condition de tous les êtres vivants, dont l'espèce humaine seule à réussir à s'extraire, ce qui lui a laissé le temps de réfléchir, de se consacrer aux arts (rupestres, initialement …) puis d'inventer les loisirs (sic). Seuls les retraités ou les inactifs (au sens fiscal du terme …) peuvent envisager se passer des services d'un maraîcher.
Pour autant, le fait de cultiver - fût-ce a minima - à domicile me semble hautement souhaitable pour au moins 5 raisons :
- garder un rapport avec la terre nourricière : ce sont nos racines (sans jeu de mot) et il suffit de constater l'effet antidépresseur naturel de Dame Nature sur un humain stressé ou déboussolé pour s'en convaincre.
- ne pas perdre de vue notre condition d'humble locataire de cette brave planète: combien de fois nos efforts sont-ils totalement ruinés par des choses qui nous dépassent (sécheresse, gelées tardives, grêle, ravageurs …) … belle leçon de modestie !
- conserver la possibilité de subvenir - en tout ou partie - à l'un des premiers besoins fondamentaux, si d'aventure la sous-traitance s'avérait impossible ( puissamment anxiolytique et fortement structurant),
- garder à l'esprit le goût, l'odeur, la texture et l'aspect qu'est censé avoir un aliment naturel (sic) …
- accepter de payer à son juste prix une nourriture de qualité produite respectueusement par le maraîcher, l'éleveur ou le paysan du coin
Voilà pourquoi, amha, celui ou celle qui fait pousser ne serait-ce que quelques radis ou salades sur 1 m², voire des plantes aromatiques ou des tomates cerise sur son balcon n'est plus hors sol : ça peut sembler dérisoire, je suis convaincu que c'est fondamental.