Non, il ne se fout pas de toi
Non, il ne faut pas « jouer » avec lui. Pour jouer il a ses copains.
C’est juste qu’il sent tes appréhensions, voit tes hésitations ou ton énervement, et que ce que tu proposes n’a pas autant d’intérêt que sa liberté, l’herbe et les copains, même si parfois ça chahute.
Il faut aussi laisser son amour propre à la maison et arrêter de regarder ce que font et obtiennent les autres avec leurs chevaux. C’est ça qui te fout le moral à zéro et te rend négative.
Tu t’en fous des autres. Ce qui compte c’est toi et ton cheval et vous avez un truc à construire, un sujet sur lequel vous n’êtes pas encore au point mais c’est comme tout le reste, ça s’apprend, ça se travaille, ça s’entretient.
Ce que tu avais fait au début était parfait.

Avant que tu ne le mettes au box.

Il ne fallait rien changer, faire au jour le jour et éternellement ! Un mois pour récupérer un comportement comme ça, c’est comme si tu consacrais une seconde pour faire un puzzle de 10 000 pièces

… une goutte d’eau dans l’océan.
C’est un exercice compliqué en fait, et ça demande beaucoup de temps, d’abnégation, de patience

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Aller déambuler dans le pré, t’y installer, t’occuper des autres, repartir
sans chercher à t’imposer à ton cheval. Lui apporter des carottes, repartir. Passer le licol juste quand l’occasion se présente (donc sans forcer) et en profiter juste pour lui donner des friandises et le relâcher sans rien lui imposer d’autre. Des fois ça se passe ainsi, des fois ce n’est pas possible, ce n’est pas grave

; ce qui est le plus important c’est de rester calme, posée, ne rien imposer, ne pas perdre patience, ne pas renoncer, ne jamais changer d’attitude ni de ton, quoiqu’il arrive…. Être dans l’instant présent avec bienveillance, ne pas ronchonner sur ce qu’on aurait voulu qu’il se passe et qui ne s’est pas passé… C’est comme une séance de relaxation. Il faut oublier les enjeux, les espoirs, les souhaits…Il faut juste être serein et dans l’instant, en ami de passage, sans rien attendre en retour.
Tu le dis souvent, ta crainte c’est qu’il ne se laisse pas attraper. C’est que ça marche une fois et stop. Avant même d’arriver à l’écurie je suis sûre que tu as ça en tête. Je suis sûre que la fois où ça se passe bien, tu n’es même pas encore reparti que tu te dis que ça sera mort demain ! Qu’arrive-t-il alors ? ben… Ce à quoi tu penses : c’est mort !
Même inconsciemment, ta démarche, ton attitude, tes gestes, ton humeur, tout cela crie à ton cheval « c’est mort »…
Quand tu essayes un truc, probablement le fais-tu plus innocemment la première fois, avec sincérité, donc ça marche plus ou moins. Mais comme ensuite tu pars du principe que ça ne fonctionnera qu’un fois, tu n’es plus innocente du tout et tu te pointes avec cette certitude et cette crainte de l’échec, donc oui, c’est fichu d’avance. Ton cheval lui, il ne sent que cela.
Les fois où tu l’attrapes, il faut bien sûr être affectueuse et douce avec lui, même si tu as passé ½ heure dans le pré avant d’y parvenir. Jamais, jamais il ne faut faire sentir à ton cheval ta fatigue, ton agacement, ta désespérance. Dès l’instant où tu es en sa présence, tu dois être bienveillante, sûre de toi et chaleureuse. Et ceci n’empêche pas de réprimander les comportements irrespectueux ! Toi tu es adorable avec lui mais s’il te bouscule, tente de te mordre ou de te faire les poches : sanction !
Et aussitôt tu reprends une attitude amicale et sereine. Il faut être claire, juste, intéressante et sûre de toi.
Les fois où tu l’attrapes il faut aussi consacrer un temps sympathique pour lui
avant[/b] l’activité et [b]après celle-ci. 10 minutes de brouting avec quelques morceaux de pommes ou de carottes juste avant la remise au pré par exemple. Tu peux aussi le laisser brouter 10 minutes juste après l’avoir sorti du pré.
Oui, peut-être va-t-il falloir que tu consacres la moitié de l’année à faire ainsi et une partie de l’année suivante… mais le travail à faire pour pouvoir avoir un cheval qui vient à ta rencontre du fond du pré et apprécie ta présence autant que celle de ces potes. ce n'est pas anodin de convaincre un cheval qu'on est un partenaire sympa et intéressant
