quenzohaf ladygodiva
Oui, c’est cette idée là « jouer avec les doigts ». Je suis complétement d’accord.
Et pour essayer de répondre à
louxy : si le cheval est bien et qu’il manque un tout petit quelque chose de décontraction, le fait de vibrer dans les rênes, tel que le décrit Quenzohaf, va inciter le cheval à mobiliser sa mâchoire.
Si le cheval est vraiment bien, il va articuler sa mâchoire inférieure et il va déglutir (cession de mâchoire). Par contre si le cheval n’était pas aux portes de la décontraction totale, le jeu des doigts ne trouvera pas la cession de mâchoire, la bouche restera muette, elle pourra même donner une réponse inverse en se crispant, en se défendant, voire en s’ouvrant grand, langue dehors... Cette information doit inviter le cavalier à revoir le reste de sa posture, de ses indications, de son exercice pour remettre le cheval dans une meilleure disponibilité physique globale.
Voilà pourquoi on n’entreprend pas un cheval par la bouche seule sans avoir travailler suffisamment les préalables. La mobilité de sa bouche spontanément, ou en réponse au jeu des doigts, ne fait que valider in fine la disponibilité de son dos, de ses hanches, de ses épaules, de son encolure, de son esprit….. Dire que les postérieurs donnent la bouche, c’est en fait un « léger » raccourci, qui signifie plutôt, à mon sens, qu’il faut s’occuper du corps du cheval plutôt que de sa bouche pour le mettre dans une bonne qualité d’équitation.
C’est un apprentissage long pour le cavalier que d’apprivoiser la bouche des chevaux, et donc d’avoir un bon usage de sa main. Peut-être, surement, le travail de toute une vie. D’abord parce que la main n’est que « l’extrémité de l’épaule » et tant qu’on n’utilise pas correctement son dos, elle reste maladroite. On peut, on doit pouvoir régler la hauteur de la nuque du cheval par le seul jeu de son dos, plus précisément par l’orientation de son plexus solaire !
Pour le cheval, la bouche est un révélateur de son état émotionnel et de sa disponibilité physique. Un bon cavalier écoute la bouche et s’adresse en priorité au reste du corps du cheval. Comme si le corps du cheval était une oreille par lequel il entend les informations données par le cavalier, puis le cheval exprime son avis par sa bouche. Si le cavalier commet l’erreur de s’adresser à la bouche pour se faire entendre, ou même s’il est indifférent ou masque la parole du cheval, il va au-devant de biens des déboires.
On monte avec son dos et son assiette, on ne le répétera jamais assez. Les actions de mains, les bas de jambes ne sont là que pour finaliser certaines choses par petites touches.