mil0u78 a écrit le 23/11/2016 à 08h51:
Ps: par pitié arrêtez de confondre éducation bienveillante et laxisme... renseignez vous un peu avant de juger...
Si je peux me permettre de commenter cela, je vais donner une vision un peu différente que d'habitude : celui d'animatrice (dans le cadre du scoutisme, donc bénévole).
Le problème que j'ai constaté est que si la plupart des gens confondent éducation bienveillante et laxisme, c'est que malheureusement, ils le constatent pour l'avoir vécu.
Mon mouvement de scoutisme est axé 100% éducation positive. Jamais un mot plus haut que l'autre, jamais d'engueulades (et bien évidemment aucun coup, car là c'est tribunal direct et même, cela ne me viendrait pas à l'idée). Et je peux vous dire que l'enseignement des animateurs dans ce domaine au sein de ce mouvement est plutôt complet. Nous discutons beaucoup avec nos jeunes que nous connaissons bien (on les suit, au sein de notre groupe local, de 8 ans à 18 ans, donc généralement 10 ans de suivi -bon, pas toujours par les même animateurs, hein ! Mais globalement, on connaît les enfants plutôt bien, voire très bien). L'un des principes fondamentaux (et l'un des rôles principaux de l'association) est de participer à l'éducation de ces enfants, sur un point particulièrement : la vie en communauté.
Et, en 6 ans en tant que resp' scoute, j'ai clairement vu un changement ahurissant au niveau de l'éducation des enfants que l'on accueille. Cette année particulièrement, le nombre d'enfants rois sont légions. La plupart de ces enfants sont soit enfants uniques, soit aînés d'une fratrie. Et nous avons remarqué que ce problème d'enfant qu'il ne faut surtout pas contredire, qu'il ne faut pas blesser, qu'il ne faut pas contrarier, vient du fait que leurs parents confondent l'éducation positive et le laxisme.
Et le problème, c'est que c'est dur et pour nous qui devons encadrer ces enfants (d'autant plus que nous sommes bénévoles) et pour les enfants car, même si l'on tente de communiquer avec eux, de les comprendre etc., ils se ferment comme des huîtres et n'entendent que ce qu'ils veulent bien entendre. Et du coup, ils sont en proie à un mal-être qui est juste évident, parce que souvent, à cause de cette attitude, ils sont incompris par les autres enfants qui les évitent... Et là, en tant qu'adulte, tu peux toujours essayer de lui montrer que tu l'estimes, ce sera un maigre réconfort par rapport à son appréhension du regard des autres. Mais, parce qu'il ne sait pas être autre chose, il restera campé sur ses positions.
Leurs parents ne leur mettent pas de cadre, leur laissent tout passer, et estiment que dire "Non, chouchou, frapper quelqu'un c'est pas bien, t'es pas gentil-gentil", le tout dit avec une voix mielleuse c'est déjà trop méchant. Parce qu'en fait, ces parents ont lu des articles sur le net, ont vu que l'enfant pourrait tomber en dépression de se sentir contrarié et que c'était de la maltraitance de leur donner des "punitions".
Véridique, une mère m'a déjà sorti ça lorsque je lui ai expliqué qu'après que son enfant ait bousculé plusieurs de ses camarades et frappé l'un d'entre eux, nous avions discuté avec lui et que l'enfant avait admis sa faute, s'était excusé auprès de ses camarades et s'était proposé de LUI-MÊME, pour se faire pardonner aux yeux des autres enfants, de faire leur vaisselle - c'était pendant le temps du repas, et en bousculant les enfants, il a renversé plusieurs repas des autres - lorsque je lui ai demandé ce qu'il serait pertinent de faire pour montrer sa sincérité - je ne l'ai en rien forcé, ni axé sur un truc de ce genre. Il y a réfléchi tout seul et a proposé cela tout seul, après juste une longue discussion sur la vie en communauté et sur le respect des autres, la gentillesse et la générosité...-.
Elle nous a presque insultés comme du poisson pourri parce qu'il a fait la vaisselle des autres. Bel exemple pour son enfant et meilleure compréhension du pourquoi de l'attitude de celui-là. Laxisme + mauvais exemple = enfant "bancal" dans sa tête et avec les autres...
Je ne compte plus le nombre de discussions menées avec les parents et l'un des conseillers pédagogique professionnels du mouvement qu'on a invité exprès car les parents étaient simplement perdus et ne voyant pas là où ils faisaient fausse route... Ni le nombre d'enfants qui sont venus nous voir en nous disant "Je préfère être ici qu'à la maison, parce qu'ici, même si vous êtes parfois stricts, je me sens mieux et je fais moins de mal aux autres". Ni le nombre de parents qui sont venus, à la fin des années de scoutisme, nous remercier parce que "C'est fou, depuis qu'il fait du scoutisme, mon enfant n'est plus le même ! Il dialogue, est respectueux des autres... Je sais pas comment vous faites !". Alors qu'à la base, nous ne sommes pas censés remplacer les parents, mais compléter leur éducation sur un point précis : la vie en communauté et l'attitude citoyenne, point barre.
Je ne dis pas que nous sommes omniscients sur ce domaine, je dis juste que certains parents essaient mais n'y arrivent pas car ils ne se sont pas assez renseignés ou qu'ils n'ont pas assez de recul, c'est tout. Ils ne sont pas à blâmer, car c'est normal de faire fausse route, de se tromper. Non, ce que je leur reproche, c'est de foncer tête baissée dans quelque chose qu'ils ne maîtrisent pas et de ne pas vouloir admettre qu'ils ne sont pas dans la bonne voie. Ce qui explique peut-être que les gens confondent laxisme et éducation positive.
Et c'est triste, parce que l'éducation positive bien menée donne des résultats hallucinants... Pour l'avoir constaté avec les "miens" (je suis un groupe depuis qu'ils ont 12 ans, ils en ont 18 maintenant, et je les suivrais jusqu'à la fin de leur parcours chez les scouts, après j'arrêterais ^^) mais aussi chez les plus jeunes, c'est une méthode qui marche très bien. Et qui est fantastique.
Et j'ai pris pour exemple le scoutisme, mais ma meilleure amie dont l'animation est le métier en voit de bien belles elle aussi...