"Une maigreur rentable"

utamay Moi je dis que un cheval à vendre a 2 prix: celui du vendeur et celui de l'acheteur.

Celui du vendeur couvre les frais qu'il a engendré ainsi qu'une marge pour le vendeur. Bien sûr cela ne s'applique que au pro, un particulier ne vends pas pour ça.

Et celui de l'acheteur... qui est pas forcément haut pour diverses raisons. Mais bien souvent ceux ci ne se rendent pas compte du prix d'entretien d'un cheval...

ventdusud

Ce que j'entends par "potentiel" c'est pas qu'il fasse les JO de 2024, c'est plutôt qu'il a du potentiel pour convenir à mes attentes dans les objectifs que je me suis fixée voire même des objectifs qui ne m'intéressait pas spécialement de base. C'est loin d'être un cheval fabuleux et merveilleux (même si à mes yeux c'est complètement différent).

C'est sûr que mon cheval ne sera jamais Jappeloup (quoique je peux toujours rêver ) mais le potentiel c'est aussi en fonction des objectifs du cavalier (enfin à mon avis).

L'argument du prix de base me laisse un peu perplexe quand même.
Tout le monde ne souhaite pas, ne peut pas mettre 5 ou 10 000€ ans un cheval. Est-ce pour autant de futurs mauvais propriétaires ?
Oui un cheval ça coûte cher d'entretien. Mais quelque soit son prix "de base", il coûtera cher en entretien.

Donc on aura quand même un budget "cheval" plus élevé en achetant un cheval à 5 ou 10 000€ qu'un cheval à 1000€ non ?

C'est simpliste évidemment comme raisonnement mais en même temps dire "vouloir acheter pas cher = on aura pas les moyens de s'en occuper correctement", ça l'est un peu aussi je pense.

On est finalement comme dans un super marché. Les gens peu fortunés prendront du écho +, et ceux qui en ont les moyens iront acheter du bio, en connaissant d'où vient le produit ect. (Désolée pour la comparaison un peu limite :/)
Après, j'ai eu un réformé "sauvé" de la boucherie qui était très très bon (8ème français en hunter club 1, classé presque tous les week end que cela soit en dressage club 1 ou en cso), mais avant que sa nouvelle proprio en arrive là, j'ai passé 5 années à galérer énormément, je ne prenais pas de plaisir à monter mais je me suis accrochée.
Pour celle-ci, j'ai craqué sur sa bouille, mais je voulais un peu de facilité. J'ai négocié son prix, mais parce que je négocie tout c'est culturel, seulement, j'ai demandé à l'éleveuse jusqu'à combien elle pouvait faire un geste et je me suis contentée de ce prix là, car clairement, ma pouliche vaut le premier prix annoncé, et je vois la différence sincèrement :)

Je n'ai pas lu toute les réponses mais comme je suis d'accord avec ce post.

Dixit la fille qui a acheté sa jument SF PP sur LBC pour une misère et par hasard (je cherchais à comparer l'offre qu'on me faisait pour une pouliche avec le "marché"). Une misère c'est bien le mot! Petite jument avec une physique et une gueule! Des papiers qui valent des sous. Quel mystère pour moi! J'ai toujours eu poney et chevaux issus d'élevage. Là ça m'a interpellée.
J'ai pris coach et veto sous le bras pour aller voir cette chose de 5 ans vivant au fond d'un pré d'un apprenti éleveur .

Coup de c?ur mais je savais que je m'embarquais dans un truc bordélique.
Vous vous en doutez ca n'a pas raté!
Elle a eu le droit à tous les soignants, plusieurs pro, j'ai tout revu pour elle. La mise initiale est multipliée par 10 voir 15...

Non je ne regrette pas mais c'était mon "écart" qui fait apprécier le métier, le talent et l'amour des éleveurs pour leurs produits.
C'est un vrai métier, mal payé mais si beau!

Malheureusement pas mal de cavaliers pro mettent un peu à mal tout ce travail en instaurant une "distance" avec les amateurs qui sont pourtant les clients principaux.

Pour mon prochain (on n'est jamais à l'abri d'un petit dernier ) j'irai voir les élevages. Les premiers mois de vie sont tellement importants... et les autres

Jouer les apprentis sorciers croisé Saint Bernard c'est gentil mais c'est un aberration du système.

Je vais me faire lyncher mais je pense que bon nombre devrait effectivement partir à la boucherie.
Un cheval difficile, délicat, réformé va être vendu. Comme c'est une "2eme main" avec rien de bien excitant sur le papier ben on met une grosse décote. La plupart du temps ces chevaux particuliers qui ont besoin de plus, plus de savoir et parfois plus de soins finissent chez des propriétaires un peu "limités". Trop compliqués ou ayant mis leur proprio sur la paille, ils seront revendus. Et ce avec une nouvelle grosse décote , pour aller dans un foyer encore moi adapter...entre ceux qui viennent des courses et ceux qui viennent des pros qui trouvent que le cheval n'avancent pas assez vite pour le système....

CA n'est pas prêt de manquer de post

Je rajouterai que la (quasi) totalité des vrais bonnes reformes (chevaux avec un beau modele , sains , avec du potentiel pour une reconversion sportive en CSO/CCE (locomotion correcte , bon coup de saut ) ) , se vendent en direct , par bouche a oreille ... En general , les entraineurs/eleveurs ont qlqs connaissances dans le milieu "sport" succeptibles d'etre interressées et ne passent pas par les petites annonces ou autres réseaux sociaux .
Et ces reformes ne se touchent pas 500€ ... Ils sont pas débiles !
Les reformes que nous avons eues , on les a payées entre 2000 et 3000€ ... Mais elles ont toutes fait carriere en AM ou plus , sans y mettre des années de boulot dessus ...
La qualité a un prix , même au pays des reformes !

deedoocmoi Je suis de ton avis, et quand bien même, ce n'est pas une raison pour te lyncher ^o^
Il y a des réformés mimis comme tout qui méritent qu'on les sauve, mais certains chevaux c'est même plus envisageable! C'est pour cela que les marchands qui reprennent des réformés pour en faire des chevaux de selle devraient sélectionner et être honnêtes avec leur activité.
J'ai fais ce boulot avec un pote, et on sélectionnait, hors de question pour nous de vendre un animal dangereux et mal dans ses sabots.
On a eu le cas d'une petite ps qu'on a réformé pour la selle, superbe modèle, très froide à la selle, mais bon sang à pied une saloperie! elle tapait, visait, et j'ai même frôlé l'accident avec une cliente car la jument nous a chargé, heureusement, les autres poneys du pré se sont interposés, mais j'étais pas bien et ma cliente bien blanche. Je lui ai dis, pas la peine pour celle là, et je lui en ai montré un autre plus cher, mais ho combien plus mignon.
J'ai ensuite appelé mon pote et je lui ai dis, celle-ci, je n'en veux plus, dans le mauvais camion, c'est une saleté.
Et pourtant... on a cherché à comprendre pourquoi elle était comme cela, on a pris soin d'elle, j'ai fait je ne sais combien de séances à pied avec elle, à juste la brosser(à mes risques et périls) à bosser en étho... certains c'est mort.

Mon pote continue à vendre des réformés, qu'il bosse avec patience, qu'il sélectionne depuis l'arrivée au centre d'entraînement (il les débourre, c'est plus facile pour les connaître) , il en a plusieurs en demi pension dans sa structure qu'il propose à des gens au petit budget, il en a confié plusieurs en ce et tous ses chevaux sont des crèmes, du talent, montables par tous, à l'image de mon ancien trottou arrivé de chez lui qui est un vrai bon.
Pour ces gens là, honnêtes et sincères, je dis oui, on a envie d'acheter chez eux au juste prix (1000-1500 euros pour un réformé bien mis, passe partout avec un mental au top ça vaut le coup!) mais pour les autres c'ets juste LOL.

Ya aussi des réformés qui méritent qu'on les sauve mais qui sont pas au niveau du cavalier de loisir lambda.
Du coup le "cheval PP à 800€" de la jeune fille qui rêvait de faire des concours.... se retrouve sans soin au fond d'un pré car elle n'avait pas réalisé que pour remettre en marche un réformé faut du temps, de l'argent, de l'expérience, des installations, pas un box au fond du pré chez le papi agriculteur...

c'est tout a fait ça !
Et on a revient a "vouloir tout, a tout prix et tout de suite " ....
Bcp n'ont pas la patience d'attendre d'avoir le niveau et les moyens financiers en adéquation avec leur envie.

Bcp surestiment leur niveau ("oh mais j'ai l'habitude des jeunes dans mon club , et je monte les difficiles !!" et ça se retrouve complètement a la ramasse sur un jeune "normal" ,pas trottinette et un peu réactif aux aides ) et sous estiment les moyens a mettre en œuvre ("oh mais j'ai 2000m2 de jardin , ça va aller !!!" )

Si on a pas le niveau , il faut avoir les moyens financiers de se payer un cheval déjà bien mis dans une structure où on pourra être encadré .

Si on a le niveau , on peut se permettre d'acheter une reforme a reconvertir ou un jeune pas debourré . MAIS , il faut quand même qlqs moyens financiers pour effectuer le travail dans des conditions valables (pension ou installations chez soi) . On ne peut pas faire un travail sérieux dans un coin de pré boueux et glissant .... Il ne faut pas se voiler la face !

dolimos Ça marche beaucoup comme ça, mais pas tout le temps, mon patron a vendu un hongre 1,65m, dos cours, croupe monstrueuse, avec des allures splendides, un trot avec beaucoup de rebond, un galop hyper cadencé, 3ans, un mental extra, qui a fait uniquement l'entrainement d'obstacle ou il a montré de très gros moyens et pas un seul soucis de santé... Son seul soucis, c'est qu'il galopais avec les pattes attachés, une mono qui sors en AM en CCE a flashé dessus, elle l'a essayé et l'a acheté 500e

2ans après, il enchaine 110 avec potentiel 130, elle se régale avec

Ça dépends du proprio, mon patron c'est 500e au premier qui le veut, que ce soit boucher ou pas, parce qu'il a une centaine de chevaux et que quand c'est pas capable d'aller au courses, ben faut les virer et très vite

Pour moi ce qui est en partie incohérent c'est qu'en club on apprend à monter mais rarement à avoir un cheval.
Pourtant les clubs c'est quand même l'endroit où on a le plus de chances de sensibiliser les futurs propriétaires.

Pour moi ça veut dire sensibiliser aux soins, au travail (peu de club enseignent le travail à pied et la longe même si ça se développe), mais aussi aux devoirs du proprio, savoir reconnaitre une bonne ferrure, la santé : quand un cheval est trop maigre, trop gros, pourquoi ? comment réagir ? qu'est ce qui doit alerter dans une pension ?... Mais ça devrait aussi être apprendre à choisir un cheval en fonction de son niveau, sensibiliser sur le fait qu'un cheval pas cher il a peut être un problème. Bref des choses qui semblent basiques quand on a un cheval.
Ce sont des choses que j'ai appris en ayant des DP, en parcourant des forums, en discutant avec des amis, pas avec les clubs que j'ai fréquenté.

Et pourtant je pense que j'aurai été super intéressée, par exemple, qu'un de mes profs s'amuse à décrire les défauts et qualités physiques des chevaux de l'écurie par exemple. Ca aurait pris quelque minutes, et ça aurait été beaucoup plus instructif que les dessins d'aplombs qu'on trouve un peu de partout.

Je me suis rendue compte après l'achat que je connaissais seulement une partie infime de ce qu'il fallait savoir sur les chevaux. Heureusement que ça fait plusieurs années que je monte, et que j'ai eu des dp. Donc avec du recul je suis plutôt contente d'avoir du attendre pour acheter.

J'ai connu l'époque où en amateur (enfin : "en classe D" à l'époque) un partant sur 2 était un TF, un PS ou au mieux un AQPS ou un AA de steeple.
Beaucoup de réformes faisaient de belles carrières : dans mon club tous les chevaux faisaient D(105-115), C (115-125) voir B(125-135) avec l'instructeur ou les élèves-moniteurs.
MAIS ils étaient tous travaillés 1 à 2 ans par un pro AVANT d'être revendus ou confiés aux cavaliers de club.

Mon premier cheval était un TF, je suis classé sur 120 avec, un paquet de fois. Mais je l'ai payé 25 000 francs à l'époque. Ça faisait 5 SMIC ... dans les 5500 euros d'aujourd'hui pour comparer du comparable ;)
A l'époque, un SF avec potentiel/travail équivalent c'était le double minimum.

Aujourd'hui il n'y a plus personne pour travailler réellement les réformes, mais aussi parce que personne en va mettre le prix de la valorisation derrière. Et ça c'est aussi (surtout) parce qu'on trouves chevaux de sport (SF, OC ou étrangers) pour moins que ce prix. Et ils seront plus simples d'utilisation ;)

cherchour
Je ne vois pas d'incohérence de mon côté parce que le but du club, c'est de t'apprendre à monter à cheval, pas de t'apprendre à devenir propriétaire... Je me rappelle d'ailleurs que le jour où une cavalière de mon cours G4 a voulu acheter un cheval pour elle et sa fille G2 de 10 ans, elle est revenue avec un trotteur de 5 ans. Oh, tiens, des cours particuliers et une nouvelle pension travail

Si le club qui m'a appris à monter avait décidé de m'apprendre à devenir propriétaire, je pense que je n'aurais pas retenu la moitié de leurs leçons : on avait beaucoup de réformes en cours (c'est pas cher...) et souvent, ces chevaux terminaient leur "formation" de cheval de club sous les fesses des cavaliers G5/G6/G7 ; tous les chevaux étaient en box, pas de paddock (mais c'était pas un problème, on les lâchait parfois à plusieurs dans le manège 1h ou 2...) ; toutes les selles et sangles étaient interchangeables ; certains chevaux étaient bien raides à la sortie du box mais c'était normal, ça allait s'arranger pendant la détente...

Et les propriétaires ont tellement d'attentes différentes !! Certains veulent un poulain pour avoir une "super relation" (ou plus prosaïquement pour les éduquer et les soigner à leur sauce), certains veulent un cheval gentil et pratique, d'autres veulent des machines de guerre pour aller en concours... Ce n'est pas le même budget d'achat, pas la même gestion ensuite, et je ne suis pas sûre que les nénettes qui se sentent capables de dresser Black l'étalon noir soient prêtes à entendre qu'elles vont être besoin d'être encadrées et qu'elles courent à la catastrophe.

Et toujours cette notion du cheval "pas cher"... C'est quoi, un cheval pas cher ? Espérer acheter un super cheval de concours pour 1500€, c'est illusoire, mais à ce prix, on peut trouver des chevaux de loisirs acceptables...

celia33 contacte moi quand ton patron en a des comme ça !!! On adore les PS/AA de course , les lignées obstacle/steeple/cross , c'est encore mieux , ça colle vraiment a ce qu'on recherche en priorité pour nous qui sommes plus orientés CCE .
On ne cherche pas le bas prix en priorité mais bien la qualité et le potentiel du cheval .

Tu es dans la region Aquitaine c'est ça ?

cherchour Tout dépend des clubs, et de comment on les aborde !
Autant, décrire les défauts des chevaux de l'écurie beaucoup ne le feront jamais : souvent, en parallèle du club, il y a une petite activité de commerce, et s'ils commencent à apprendre à leurs cavaliers (qui sont en quelque sorte leurs "hauts parleurs puisque font beaucoup la réputation de l'écurie) que untel c'est l'exemple du panard, et untel il a tel défaut et ... leurs chevaux deviendront invendables et le club aura vite la réputation de ne proposer "que des chevaux avec des défauts d'aplombs". Même si au final, le cheval en question aura à peine une tendance à pousser vers ce défaut.

Par contre, apprendre les soins, la gestion de l'alimentation, pourquoi ceci et cela ... On peut, quand on propose de passer du temps à l'écurie avant et après le cours, souvent préférentiellement quand on se débrouille pour arriver avant le premier cours et qu'on n'a pas peur de saisir un balais ou une brouette derrière celui qui a saisi la fourche. Ca coûte aussi souvent de prendre un soin particulier des montures du club : combien de cavaliers arrivent, sellent, et disparaissent plus vite que l'éclair après le cours, leur monture encore en sueur ? J'ai appris énormément de choses dans mon club, de savoir reconnaître un poux dans une crinière ("Il a moins de brillant machin aujourd'hui il a quelque chose ? fais voir ? et tu traites comment alors ? Fais voir ? Je te porte le sac") à tresser, en passant par faire un bandage, rouler la bande, longer ou les longues rênes. Mais quand je vais pour une heure de cours, je rentre rarement moins de 4h après : entre temps j'ai soigné et fait brouter ma monture, trainé dans les pattes du maréchal s'il était présent, traversé le club au pas de course pour chercher rapidement un cheval pour le vétérinaire venu faire des vaccins, rentré les chevaux qui dorment au box, ou ramassé les crottins oubliés sur l'aire de pansage sans qu'on ne me le demande. C'est du travail gratuit contre de l'enseignement gratuit, je ne crois pas y perdre.