Saluer son cheval

lesvoixdulyss
Les chevaux sont tous de même des animaux pour lesquels le premier sens utilisé est l'olfaction. Le réflexe naso-nasal pour dire bonjour est le plus approprié.

Le travail à la voix est intéressant mais à ses limites aussi.

Sinon, de mon côté quand j'arrive, c'est "bonjour les boudins" et elles ne m'en veulent pas trop

C'est vrai, tout travail a ses limites mais l'éducation à la voix permet d'avoir un impact direct sur le cheval, d'affiner le dialogue et de faire évoluer leurs schémas mentaux.

lesvoixdulyss

Concernant ma mono, sa formation "officielle" vient de La Cense, elle a le BFEE 1 et 2, mais en réalité, elle a surtout beaucoup appris sur les chevaux grâce à l'éthologue scientifique avec qui elle a travaillé plusieurs années. Tout cela mêlé à son expérience personnelle en font quelqu'un de très intéressant dans ses connaissances, et en plus, ce qui ne gâche rien, elle est très pédagogue et transmet son savoir avec passion.
Par contre, ce que j'ai tenté d'expliquer concernant le fait de parvenir à capter l'attention, ce n'est pas un code, car justement, cela fonctionne au final avec n'importe quel cheval, y compris celui qui n'a pas "appris" ce code (comme dans notre expérience, justement).
Je dirais plus que c'est un peu une "technique" pour parvenir à créer une interaction avec n'importe quel cheval, mais que selon chaque individu et sa sensibilité propre, ça "fonctionnera" plus ou moins vite

lesvoixdulyss
Faire évoluer les schémas mentaux?
Alors là, je veux bien un peu plus de détails ?

Mon cheval ne vient que très rarement vers moi.
Il n'aime pas travailler, préfère rester avec ses copains.
Les rares fois ou il vient c'est qu'il n'est pas bien : quand je l'ai changé de pension, quand il a eu un abcès.
Bref moi c'est le contraire, je suis rassurée quand il ne me cherche pas.
Dans tes vidéos, ton cheval semble seul au pré.
Si le mien l'était, il viendrait aussi me voir quand j'arrive, mais comme dit plus haut je trouve pas que c'est bon signe.
Les copains de pré de mon cheval viennent volontiers vers moi, plus que mon cheval.
Ils sont moins souvent travaillé, le plus pot de colle ,ne l'est jamais.
Ils ont tous eu des enfances heureuses, le mien je pense qu'il n'a pas eu d’enfance, c'est un cheval de course réformé. Il est blasé de tout....

bysoutchoup Je voie ce que tu veux dire. Merci pour ces renseignements!

oubeule L'éducation à la voix me permet d'agir sur les problèmes de comportement. Un cheval qui ne tient pas l'immobilité au pansage, qui refuse les soins, qui a peur des vélos, des parapluies ou autre, qui fouille dans les poches ou qui ne donne pas les pieds par exemple peuvent être aidés pas l'éducation à la voix.
L'utilisation de la voix va permettre au cheval de développer son attention, sa réactivité et sa réceptivité.
Il va gagner en confiance en lui et les oppositions et réticences vont progressivement disparaître.

libertydancer Ulyss vit au parc et en troupeau toute l'année, j'essaie de lui apporter les conditions de vie les plus naturelles possibles.
Il ne me cherche pas forcément (quand je l'observe de loin il est avec le groupe, il interagit avec les copains!). Quand je vais à sa rencontre et que je l'appel, il ne va pas forcement venir jusqu'à moi (surtout si je viens de lui monter une botte de foin^^) mais il aura toujours une attitude positive.

Pour un cheval un peu blasé comme le tien, le travail à la voix peut être intéressant car ce sont des exercices et surtout une approche nouvelle pour le cheval. La base de mon travail est de susciter l'intérêt des chevaux et rapidement ils deviennent demandeurs de ces échanges.

Je suis évidemment pour interagir avec son cheval et d'ailleurs quand je suis avec lui on pourrait croire que je suis en discussion avec un humain ...

En revanche et sans vouloir vexer personne, je trouve que tu utilises à mon sens, bien trop de stimulation et que du coup il y a de la perte d'info ...
Quand je fais le pansage ok je parle beaucoup, je lui raconte des trucs, je vois ses oreilles qui bougent mais je suis bien consciente qu'il ne comprend pas le sens de ce que je dis. Il n'en comprend que l'intention. Je pourrais lui dire "tasse à café" ou "chaise de jardin" à la place du "bonjour" il réagirait de la même façon parce que j'ai une intention amicale envers lui et que cela lui plait.
Dans le travail en revanche je choisis mes mots avec précaution ( toujours les mêmes) et je veille à n'en dire que le strict minimum essentiel. Si tu répètes constamment, l'animal va attendre la répétition pour agir.
Dans le travail je dis " trotte" 1 fois, à voix mesurée sans hausser le ton et j'attends une réaction immédiate.
Sinon tu désensibilises à la voix qui du coup devient une espèce de musique de fond pour l'animal et perd totalement sa quintessence.
Je répète cela constamment en cours puisque je suis monitrice en éducation canine ... les gens noient leur chien dans leur langage d'humain et du coup l'animal s'en désintéresse totalement... les chevaux sont pareils. Un mot bien choisi et dit sur le bon ton vaut mieux que mille milliards de mots qui se noient dans une comptine agaçante ...

Mais chacun fait ce qu'il veut bien entendu.

Je suis plus attentive à ma gestuelle, prévenir mon cheval que quelque chose va se passer, par exemple je l'appelle systématiquement par son prénom pour marcher, changer d'allure, quand je le quitte et que je reviens etc
Mais pas plus d'une fois en général parce qu'il réagit vite

J'aime bien dire 1 fois puis lui laisser le temps de réagir ... s'il trotte et que je veux une transition je dis 1 fois " Maaaaaarcher" et j'attends .... même si ça prend 2 tours s'il repasse au pas, un grand OUI et il comprend. Si je le disais 15 fois, mon ordre perdrait irrémédiablement de la valeur.

tidesigual J'ai pris cette vidéo un jour de repos où je ne demandais rien de spécial à Ulyss.
Quand on travaille, j'utilise plusieurs types de voix dont une qui va donner les consignes et une qui va accompagner le cheval mais qui ne sera pas porteuse d'information. De cette manière, je vais garder le cheval avec moi sans le surcharger d'informations.
La formation que j'ai suivi est très intéressante, elle fait de la voix un outil complet!

Par contre, tu dis que pour revenir au pas, tu demande 1 fois et tu attends même si ça prend 2 tours pour ne pas que ta voix perde de l'impact.
Perso, sur un apprentissage, je demanderais au cheval à répondre immédiatement à ma demande pour ne pas qu'il assimile demande = je m'arrête après 2 tours et avoir à corriger ce comportement.

Bonjour,

Bien entendu je fais parti de ces gens qui causent à leur canasson , mais selon moi, il y a des limites.

A force de trop parler, on brouille les signaux, on inonde les oreilles de nos chevaux de paroles.

Il ne faut pas oublier que les chevaux utilisent très peu leurs voix, il sont plus réceptifs aux gestes, c'est pourquoi je limite mes pollutions sonores et j'utilise d'avantage la gestuelle.

Pour illustrer, quand j'arrive au pré ou au box, j'appelle mon cheval, je lui dit bonjour, ça m'arrive de chanter pour le détendre si je le sens tendu. Mais en dehors de ça, mon cheval étant très tactile, je prend le temps de le caresser, de le masser (au niveau des cervicales il adore ^^) de lui gratouiller les oreilles etc.

Au travail à pied ou en longe, les ordres vocaux sont peu nombreux, marche, trotte, galop, oh là, en bas par exemple, par contre je vais plutôt fonctionner avec mon corps, pour accélérer j'envoie de l'énergie vers mon cheval, pour ralentir je relâche mes épaules et abaisse mon bassin, et autres petits secrets

Je ne répète pas 50 fois mes ordres ou mes félicitations, si ça va, je lui dis "bene", je mélange souvent le français, l'italien et l'anglais pour les intonations

Parler c'est bien, "parler" cheval c'est mieux

lesvoixdulyss c'est intéressant d'en discuter.
J'avais vu d'autres vidéos de toi dans le travail ( du TAP il me semble dans une carrière je crois) et je trouvais déjà qu'il y avait trop de sollicitations vocales pour le cheval qui ceci dit semble effectivement y répondre.
Pour ma méthode d'apprentissage, je ne tolère pas en effet qu'un cheval ( ou chien puisque je travaille de la même façon à quelques détails près) mette 2 tours à effectuer ce qu'il sait déjà faire. En revanche en phase d'apprentissage ( phase de mon jeune actuellement) je veux qu'il " entende" et qu'il " comprenne" ce que je lui demande ... je veux qu'il réfléchisse et qu'il propose et non qu'il obéisse et pour cela il lui faut du temps ... que le cerveau se connecte aux muscles et aux tissus ... et parfois 1 ou 2 tours de longe oui. Mais s'il le fait je sais qu'il a compris.
Dès lors que les signaux sont connus, là oui je demande exécution rapide ( immédiate si j'ose).

C'est la raison pour laquelle j'use de la voix ( dans le travail) à bon escient et de façon méticuleuse.

En revanche, quand il est affaire de le " rassurer" ou de le " conforter" là oui je répète " Oui", " C'est bien" " voilà" .... et ça fait rire beaucoup de cavaliers présents dans l'écurie parce qu'ils me disent que je le cocoone .... moi ce qui me fait rire c'est que quand ils essaient de parler à leur cheval celui-ci semble n'en n'avoir rien à carrer et là c'est à moi de me marrer

donc là oui je suis profondément d'accord avec toi, c'est " Parle-lui"

lesvoixdulyss
Tu ne réponds pas à ma question...
Tu parles de modification du schéma mental, rien à voir avec avoir confiance en soit...
Quelle est cette modification du schéma mental ?

Je n'ai rien contre le travail à la voix, mes chevaux travaillent à la voix mais pour moi tout est dans le bon dosage, il n'y a pas une méthode mais c'est en fonction du cheval et il faut garder à l'esprit que l'écoute est importante mais ce n'est pas le sens 1er du cheval, ne pas négliger les autres.

lesvoixdulyss

Danièle GOSSIN a écrit un très bon bouquin sur la communication orale en direction du cheval, exploitant son excellente capacité de mémorisation et d'association. Jusqu'à la déduction.
"Parler au cheval et être compris". C'est un bouquin qui a une 20aine d'années maintenant mais je trouve ce bouquin toujours aussi intéressant, et mis en lumière de surcroit par toutes les découvertes scientifiques qui sont intervenues depuis dans le domaine de la cognition et de l'intelligence animal.
ça pourrait t'intéresser si tu ne le connais pas déjà.

Intéressant comme sujet. Je viens justement d'acheter un livre qui parle de cela car je parle beaucoup à mon cheval et, selon une CA récemment faite, il demande à ce que je lui demande plus par la voix que par des actions de jambe. C'est important pour moi de le comprendre mais aussi de me faire comprendre.

Il vit en prairie à l'année. Quand je vais vers lui, il vient toujours MAIS stoppera à un moment et attendra que j'aille à lui. J'aborde toujours mon gros par son nom, un "comment vas tu ?", un câlin et je lui annonce le programme, je plaisante en le gratouillant. Parfois on bosse, parfois on câline simplement. Mais je me confie toujours à lui. Ca me détend et m'apaise et il se met au diapason : détendu et très zen.

Sur le chemin prairie => pension, si il repère un truc ou écoute un bruit, je dis toujours ce que c'est, c'est con, je sais, mais je l'ai toujours fait avec tous les chevaux que j'ai cotoyé.

Au travail, je lui dit toujours ce qu'on va faire ET je lui dis merci quand c'est fait.

Je trouve la voix importante et j'ai remarqué qu'il était très sensible à mes intonations, autant qu'à ma gestuelle ou mon corporel. C'est un "outil" épatant avec les chevaux.

La voix peut être stimulante ou répressive. Les mots correspondent à la mise en place de codes. Personnellement pour moi le bonjour n'est fait que par le langage corporel. Plus le temps passe moins je parle et même en attelage, puisque je ne mets jamais d'œillères aux chevaux je transmets et par les mains et par langage corporel. Les chevaux sont observateurs au point qu'une fois connectés ils restent, comme avec leurs congénères au pré. La réactivité est immédiate. C'est au départ un travail qui demande beaucoup de précision dans la transmission corporelle et surtout de la compréhension du langage du cheval. Mais cette façon de faire est compréhensible pour n'importe quel cheval et ne demande pas la mise en place de codes. Il existe bien sûr des chevaux autistes ou qui n'ayant jamais vécu en troupeau ne comprennent pas immédiatement le langage corporel. Je trouve pus sûr et plus clair que la mise en place de codes oraux qui quelquefois sont contre dits par le langage corporel. Je vois surtout les problèmes à la longe ou un grand nombre de cavaliers sont mal placés par rapport à la demande faite. Mais chacun peut voir les choses à sa manière. Je ne demande jamais l'immobilité au pansage, mais absolument au montoir. (Chacun peut voir les choses comme il veut, mais les salutations sont indispensables.)

Pour moi c'est une évidence, avant de manipuler un cheval je me présente à lui, ça passe donc par un bonjour, puis par lui faire sentir ma main, et enfin une séance de caresse grattouilles (pas de 15 mn hein, 30secondes/1 mn ça suffit pour lui dire "regarde jui une gentille, je te veux pas de mal").