Saluer son cheval

Ca dépend aussi du "couple"...
Vieuxtruc fonctionne très bien sans voix, moi je crois pas que je pourrais :)

du coup mes chevaux sont accoutumés à ce qu'on leur parle, je rigole quand je vois ma filleule m'imiter mais ça marche (normal puisqu'elle prend les mêmes mots, les mêmes intonations, au moins ya une cohérence ils ne sont pas perdus.

Contrairement au cheval de mon homme qui a dû réapprendre mon langage, mes mots (mais c'est allé vite, quand on a l'habitude, de la rigueur, ils ne sont pas idiots, au contraire.

Si les chevaux de Vieuxtruc me rencontraient ils se diraient peut-être "quelle bavarde, celle-là, elle en a des choses à raconter! "lol

Je parle beaucoup avec les chevaux et je décrypte un peu leur hennissement! Il faut dire que j'ai la chance d'avoir le premier boxe à 5 m de la maison! Et comme je travaille beaucoup chez moi, je me dégourdis régulièrement les jambes en faisant un saut dans le couloir de l'écurie. Ils connaissent plein de mots, de bruits et de gestes! Des usages s'installent! C'est vraiment amusant de vivre ainsi aussi proche d'eux. Depuis presque 40 ans, j'ai les chevaux à la maison, mais auparavant, l'écurie était à 60 m de la maison. Les avoir aussi proche est encore différent et c'est très instructif!

Très longtemps j'ai parlé avec les chevaux et ça marchait très bien. Le challenge de ne pas parler est venu du fait que je voulais communiquer avec n'importe quel cheval, sans connaître les codes mis en place par les propriétaires précédents. Comme ça fonctionnait je l'ai gardé et j'en ai fait une règle qui m'appartient et je sais que très peu de personnes n'ont envie de fonctionner ainsi et je le comprends. Dans mon entourage personne ne fonctionne ainsi et nos chevaux n'ont pas encore dits ce qu'ils préfèrent. C'est avec moi qu'ils ont les contacts les plus fréquents et c'est moi qui les ai débourré. Je voulais simplement témoigner et dire qu'il est absolument de notre devoir de saluer les chevaux en se rappelant qu'eux aussi les font entre eux.

Je trouve le débat "communiquer avec ou sans parole" très intéressant!

Pour ma part, j'ai expérimenter les 2, et je ne pourrais pas trancher en disant celui que je trouve le plus efficace, car j'ai eu de très bons résultats avec les 2 approches!

Naturellement, parce que je suis une humaine, j'ai tendance à beaucoup parler à mes chevaux. Au quotidien, si je reste vraiment spontanée, je les salut, les remercie, et les encourage/réprimande/ guide verbalement dans ce que je veux.
Depuis quelques années, je vais plus loin, je vais jusqu'à leur expliquer que je vais devoir m'absenter, ou qu'il faut qu'ils changent tel ou tel comportement, ou encore qu'ils vont changer de pré, voir l'ostéo/dentiste, etc... Enfin bref, je les préviens de tout ce qui va se passer et/ou de comment je souhaiterai qu'ils se comportent. Ce n'est pas du "babillage", lorsque je veux faire passer une info, je suis "concentrée" et essaye de visualiser ce que je dis en pensant que je leur transmets cette "projection mentale". Plus je fonctionne comme ça, et plus je remarque que mes relations avec eux deviennent faciles, les liens sont encore plus étroits, et de plus en plus souvent j'ai la sensation qu'ils "comprennent" les choses, comme s'ils avaient la capacité réelle de comprendre notre langage.
Je sais que tout cela peut paraître complètement farfelu , mais pour moi, c'est en train de devenir une évidence, même si je ne comprend pas comment cela est possible, je me rend compte que communiquer de cette façon (langage orale + projection mentale) offre un vrai plus dans la compréhension mutuelle...

Concernant la communication gestuelle et corporelle, c'est quelque chose que j'ai découvert par expérience bien avant d'en entendre parler, il y a plus de 25 ans, avec ma première jument. Etant à l'époque éducatrice spécialisée, j'animais avec elle un atelier équitation (à but thérapeutique) dans lequel nous utilisions principalement la voltige (en cercle ) comme support. Du coup, énormément de travail en longe aux 3 allures, et comme je devais resté très concentrée sur mes petits cavaliers (déficients), je ne pouvais pas "perdre du temps" à parler à ma jument...
Du coup, s'est développé entre nous une sorte de compréhension qui, pour l'œil du néophyte, passait pratiquement pour de la transmission de pensée, tant les signaux corporels étaient fins et infimes.
Juste par mon attitude, ma jument savait quelle allure prendre, comment transitionner, s'arrêter, venir vers moi, etc... J'avais d'ailleurs le même résultat sans longe!
C'était très pratique, car du coup, je pouvais verbalement continuer à donner mes explications, et demander un départ au galop, par exemple.

J'avais observé que ma jument était très fine, et que selon mon attitude, elle savait quoi faire et comment se comporter...

Depuis, je me force (oui, c'est beaucoup moins spontané pour moi que la parole) à travailler parfois mes chevaux sans un mot, particulièrement en TAP, mais aussi parfois lorsque je m'occupe de leur quotidien, car je trouve que ça me permet de vérifier si ma gestuelle et mon attitude corporelle sont suffisamment cohérentes pour me faire comprendre...

Voilà, en bref, si je trouve que dans le quotidien, les paroles ne sont pas obligatoires, lorsque son attitude corporelle est juste, en revanche, je trouve que la parole accompagné de "projection mentale" offre un vrai plus dans la qualité de la relation à travers le temps et en général.

Bysoutchoup. Lorsque je travaille mes chevaux ou ceux de mes amis, je suis comme vous. Je m'explique: Le dialogue que vous avez à haute voix je le tiens en pensée. Avec les chevaux il faut toujours être dans la décision donc dans ma tête se déroule exactement le même processus que chez vous mais je ne l'exprime pas oralement. De la même manière pouvant de loin sembler à de la transmission de pensée mon corps donne les signaux, les mêmes que vous. Dès lors que l'on décide on communique c'est ce que j'appelle la complicité et qui en fait est simplement une lecture très fine du cheval qui nous connaît. Au départ cette lecture venant de sa part comme celle venant de vous est plus "grossière". Chaque cheval est un individu unique. Et il garde son caractère plein et entier, cette communication facilite les compréhensions elle permet aussi de gagner du temps, mais un cheval mal luné ou contestataire un jour le reste jusqu'à ce qu'il reconnaisse ma place de leader. C'est exactement comme entre eux en troupeau. De ce côté il n'y a rien de nouveau.

Ma jument reconnait la voiture donc sort la tête en henissant quand elle l'entend et quand je rentre dans l'écurie... du coup c'est elle qui me dit bonjour

C'est vrai que dans l'écurie tout le monde salue son cheval et heureusement, du " salut mon gars " à " coucou ma beauté princesse cheriiiiiie "

vieuxtruc

Effectivement, "visualiser" ce que l'on veut aide beaucoup! Je crois que Pierre Beaupère dit aussi qu'à cheval il faut essayer de partir de juste "l'idée" de ce qu'on veut faire avant même de commencer à utiliser ces aides. Je m'efforce régulièrement de faire cet exercice: par exemple, si je veux obtenir un départ au galop alors que je suis au pas rênes longues, je commence par visualiser ce départ avant même de saisir mes rênes et de placer mes aides, et étonnement, avec ma jument la plus dressée, quasiment à chaque fois, elle part au galop de cette façon, ou a défaut, si j'ai besoin d'y ajouter des informations "physiques" supplémentaires, le départ est "de bonne qualité".

Si je parle malgré tout beaucoup, c'est que dire les choses à voix haute, m'aide à "discipliner ma pensée", car lorsque je m'efforce de rester silencieuse, il arrive plus fréquemment que ma pensée s'égare, je n'arrive pas toujours à rester concentrée , mais c'est un peu comme un entrainement, à force de le faire, j'y arrive de mieux en mieux...

Je trouve que pareil, sur la vidéo il y'a trop de pollution sonore, si je puis dire.


La voix est très utile pour moi. Les chevaux savent la comprendre, se sentent rassurer pour certains avec cet outil.
Mais il faut l'utiliser avec parcimonie et là, je trouve que sur les vidéos c'est trop...

Quand on y pense, les chevaux sont des animaux vivant dans un monde de silence.

Il y'a qu'à passer une journée à l'écurie ou regarder un troupeau évoluer quotidiennement, il y'a très peu d'interactions vocales et tout se fait en silence ou presque.

Les chevaux sont beaucoup plus sensible à notre posture, nos geste que notre voix. En vraie, elle renforce nos signes corporelles mais ne les remplace pas.
Les chevaux communiquent entre eux la majorité du temps avec des gestes visuels et non sonores sauf certains cas.

Joyeux noel à tou.te.s!

Beaucoup de choses intéressantes dans vos interventions!

Joyeux Noël à tous chevaux et autres compagnons du règne animal compris.

ya aussi des trucs qu'on dit par réflexe, moi si je heurte sans faire exprès mes chevaux (ex en les brossant) je dis "oups pardon, j'ai pas fait exprès"

Je ne vais certainement pas apporter grand chose au débat, mais comme beaucoup l'ont souligné, c'est pour moi une question de fonctionnement du couple. Personnellement je parle beaucoup au mien au travail (je l'engueule aussi gentiment quand il abuse, il comprend très bien le "eh oh, ta place" que ce soit monté ou longé. Longé et à pied, je lui parle énormément et on commence à avoir un vocabulaire assez riche quand j'y pense (gauche/droite, change (pour changer de main), arrêté, marche, trotte, galope, au pas, allonge, rassemble, back, viens, ta place, et pousse pour les postérieurs, qu'il commence à comprendre, en lien avec une très légère touchette sur le jarret lorsqu'il est trop loin derrière). Monté pareil, comme je le disais plus haut je peux hausser légèrement le ton pour qu'il comprenne qu'il ne répond pas à ma demande, et je dois dire une bonne soixantaine de fois dans la séance "bien", "extra", "oui chaton, c'est çaaa", "voilàaaa" et compagnie, il y est très réceptif. Donc, au final, la voix est plutôt un bon outil de travail pour nous.

A pied, je lui parle mais vraiment très calmement, c'est un cheval qui a besoin d'être au calme, "cocoon", il n'aime pas les grands gestes, les éclats de voix hors boulot, il n'a pas de réactions démesurées mais je sais bien que ça le stresse. Evidemment je le félicite toujours, très posément avec un "oui" ou "bien" très posé, bienveillant, lorsqu'il répond parfaitement à mes demandes (à savoir me donne son pied lorsque je tend la main vers ce dernier en effleurant son avant bras, ou baisse la tête immédiatement lorsque je le lui demande, mais par réflexe j'évite de l'inonder de paroles, parfois je me contente de poser mes mains sur lui, de fermer les yeux et d'être là avec lui, tout simplement, ce qu'il apprécie beaucoup (baisse la tête, mâchouille). Pas mal de massages aussi, d'étirements, c'est son gros péché mignon.

Et quand je le vois pour la première fois de la journée, je lui signale juste ma présence avec un "coucou chaton" enjoué ou autre, il tourne la tête vers moi, parfois accourt, parfois vient tranquillement au pas, et d'autres me regarde, me signale qu'il m'a vue et reste la tête dans son foin, tout en étant disposé à me suivre quand je l'approche. Par exemple si je criais "UMBERTOOO" comme vous criez Ulysse, il me mettrait un gros vent et paniquerait je pense, pas son truc, même en ayant la meilleure des intentions !

Voilà pour mon expérience, je vais passer faire un petit tour sur votre site, le principe de l'éducation à la voix reste très intéressant selon moi, à moduler selon l'équidé.

Edit : D'ailleurs il me semble utile de préciser que le cheval dont je parle ici est éduqué à la voix à présent, tandis que lorsque je l'ai acheté il se levait en main, faisait face en longe, marchait sur les pieds et bousculait, bougeait au montoir, chopait sa longe en ne voulant plus la lâcher et compagnie, la voix est venue en consolidation, mais ce sont surtout les gestes et le langage corporel qui m'ont servi + stick. Pour la longe regarder les hanches et l'obliger par une contrainte gestuelle puis physique à aller sur son cercle en renforçant cette contrainte par un "ta place" ou autre ordre, pour le montoir je lui ai appris les aspirations au stick sans la voix (juste le sempiternel "bien") en renforcement positif (friandises en l'occurence, au bout de deux rondelles de carottes il avait compris, et n'est pas devenu mordeur/quémandeur pour autant). Idem, il bousculait, on a bossé à pied, mais pas spécialement à la voix au début, et ça a tout de même très bien marché, la voix est venue après pour que j'aie besoin de moins en faire, pour instaurer un code "rapide et pratique". Pour le fait de choper sa longe et de devenir agressif lorsque j'essayais de la lui retirer de la bouche, je prenais le flot et faisait de grandes vagues avec la longe, tellement désagréable qu'il lâchait, mais il n'y avait pas de conflit style "tu tires, je tire et me braque", c'était juste confort/inconfort : je fais des vagues avec la longe, je m'agite, et dès que tu la lâches tout redevient calme et cool. Voilà pour les précisions, maintenant qu'il est totalement safe et clés en mains (j'ai mis 5-6 mois à lui faire passer tout ça, c'était il y a deux ans) on fonctionne à la voix, juste encore quelques progrès à faire en extérieur mais on a le temps ; je sais bien que c'est dur pour lui, il angoisse face à l'inconnu/aux choses qui brisent son petit rythme, du coup on y va tout doucement, je suis déjà très fière du chemin parcouru. :)