rinkui
par rien.. en fait, une fois qu'on a compris que courir en rond sans pouvoir augmenter la distance qui sépare l'homme et le cheval est une pression psychologique sans issue pour le cheval, on ne peut plus accepter le discours pseudo éthologique qui dit que seule une course sur 400 m de long permet l'apaisement du cheval.
Non. Jamais. La seule chose qui apaise le cheval c'est une possibilité de se mettre en retrait pour avoir le temps de réfléchir à la direction la plus appropriée pour fuir. Puis, si sa crainte se confirme, de fuir dans cette direction choisie.
Le rond de longe peut être utile mais il est ultra confiné. C'est un grand box rond. Rien de plus. L'absence de coin empêche aussi le cheval d'adopter une posture de défense efficace (protéger sa tête et présenter ses postérieur). Montrer ses fesses, c'est une façon de prévenir qu'il va attaquer, qu'il ne trouve pas d'autre réponse face à une situation qui lui est pénible. Ensuite il tape. Le rond de longe supprime au cheval la prise de distance pour trouver de l'apaisement et une situation de refuge pour se défendre. Sous la pression, il court parce qu'il ne sait pas quoi faire d'autre. Il ne dispose d'aucun moyen de retrouver une sentiment de sécurité. Et rapidement, comme tout herbivore victime d'une prédation, il va renoncer par une inhibition de l'action. Il est passé en mode de sauvegarde extrême.
Le rond de longe doit être utilisé comme un lieu de travail ou pour se dégourdir les jambes. Les interactions avec un cheval inconnu, jeune ou non dressé doivent être douces, très contrôlées, peu de gestes, surtout des positionnements précis pour ne pas "bloquer" le cheval, favoriser le contact paisible, le langage oral par l'intonation. Car rapidement, la seule présence de l'homme dans ce lieu restreint et sans aucune possibilité de retrait même statique peut être très mal vécu.
Avec un cheval routiné, dressé, connu, ça peut être un lieu de travail comme un autre même s'il ne permet pas grand chose et contraint le cheval à des interactions permanentes. c'est fatiguant émotionnellement même si tout cela est bien fait dans un esprit positif et respectueux. C'est un peu comme une conversation permanente obligé. ça demande au cheval beaucoup d'attention. ça peut être intéressant chez un cheval très passif, mou, indifférent parce que justement le lieu en lui-même induit un certain niveau de pression.
Pour le travail en liberté, la carrière est, je trouve, la plus intéressante car elle va immédiatement mettre en évidence les soucis de communication, la compréhension du cheval (donc remettre en cause la clarté des demandes !), ça va être révélateur de l'intérêt réel qu'à le cheval pour ce que l'homme lui propose. S'il préfère regarder les petits oiseaux et brouter l'herbe sous la lice, .... clairement, on ne suscite pas sa passion
S'il tente de répondre, nous regarde, nous suit, c'est qu'il est disponible pour nous, collaborant, curieux...