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Peur d'être stérile commune à tous ?
Posté le 28/08/2018 à 12h12
tucky
Posté le 28/08/2018 à 12h12
kisara Peut-être pour toi qui ne te sent pas concernée par l'envie d'enfanter, ce n'est pas un terme blessant, mais de mon point de vue, tu es dans la subjectivité complète.
Les femmes qui suivent des procédures médicales douloureuses autant physiquement que mentalement pour garder l'espoir d'avoir des enfants et qui font preuve d'un courage débordant ne sont pas frustrées mais persévérantes. De même, je suis actuellement en essai bébé parce que j'ai la volonté forte d'enfanter. Pour le moment, ça ne prend pas, mais je te remercie de te préoccuper de notre état mental, je vais parfaitement bien de mon côté, ne ressent aucune frustration et continue de vivre ma vie. Une personne de ma famille malgré de nombreux essais, ne parvient pas à tomber enceinte. Mais il n'y a aucune frustration chez elle, juste une inquiétude sur un éventuel diagnostic médical qui balaye plus large que l'éventuelle stérilité.
Bref, j'entends ton avis, et tant que tu y trouves ton épanouissement, nickel pour toi, mais je ressens vraiment un jugement dans tes propos sur la femme qui éprouve un désir fort d'enfanter.
Au final, de ce que je vois sur le post, on trouvera toujours dans les deux camps des personnes se renvoyer la balle de l'égoïsme, d'un côté parce qu'elles ne pensent qu'à elles, de l'autre, parce qu'elles polluent la planète et veulent au fond d'elle assouvir un désir ou une peur profonde.
Pour répondre à la question, oui, pour ma part, j'ai peur de la stérilité, et j'en ai d'autant plus peur que mon mari présente des pistes potentielles par une grave maladie qu'il a contracté plus jeune. Nous avons tous les deux un fort désir d'enfant, mais l'un avec l'autre, pas juste le plaisir d'avoir des enfants pour être père ou mère. Je ne nourris pas une peur de ne pas avoir une descendance, je n'entretiens pas un désir d'avoir un être redevable envers moi pour me valoriser, ou un enfant qui m'aime par-dessus tout. Pour ce dernier point, je suis particulièrement gâtée avec mon mari et donc parfaitement comblée.
Donc, j'ai épousé un homme extraordinaire, j'ai une jument que j'adore, des amis fantastiques, je vis ma vie à 100 à l'heure et ne ressens pas de manque malgré les difficultés que je rencontre bien entendu au quotidien. Du coup, pourquoi voudrais-je m'"encombrer" d'un enfant ? Même pire, pourquoi en voudrais-je plusieurs, affronter l'accouchement alors que je suis une chochotte et que je supporte mal la douleur, que nous sommes tous les deux de gros dormeurs, qu'élever des enfants va nous demander des sacrifices (exit les voyages pendant un certain nombre d'années) et une grande prise de conscience ? Et qu'en plus de ça, si un jour, ma famille rencontre des difficultés, je n'hésiterai pas à mettre de côté l'équitation et à vendre ma jument s'il le faut...
Est-ce que cela peut s'expliquer autrement que par le fait que j'ai toujours eu envie d'être mère, mais qu'en plus, mon corps me le demande, mon esprit me le demande, depuis que je suis tombée amoureuse de celui qui est devenu mon mari ? D'avoir un enfant de nous deux (un mix de nos gênes pour tomber dans du moins romantique), de vivre des difficultés certes, comme n'importe qui en vivra dans sa vie à des stades différents, mais de vivre aussi du partage, le plaisir de la transmission, l'espoir que petit à petit, l'éducation qu'on apportera à nos enfants permettront d'améliorer le monde. Je crois beaucoup en la cellule familiale (naturelle ou adoptive) pour enrayer les maux de la société, en plus de l'engagement. :)
Et au final, si l'un de nous est stérile, que ferons-nous ? C'est juste que nous sommes destinés à autre chose, et à porter du fruit autrement que par la conception. Adoption, engagement envers l'autre... La vie peut prendre d'autres sens. Nous nous préparons au quotidien à cette éventualité, même si pour le moment, nous gardons espoir d'avoir un enfant naturellement. ;)
Avoir des enfants ou non implique deux vies qui se vivront totalement différemment, avec des joies dans l'une qui ne se vivront pas dans l'autre, et vice-versa. C'est là une frontière que, si on ne peut pas comprendre, on peut au moins tolérer, dans un camp comme dans l'autre.
Et puis bon, malgré le côté écolo, faut pas oublier que ce sont les enfants des autres qui vont payer vos retraites, pour tomber dans le pas charmant du tout et malheureusement concret. :P
Sinon, magiconnemara khady + 10000 à vous deux.