Il faut que cela cesse ! Drive, Facebook et Cie :)

lamparo21


J'ai peut-être mal compris la phrase mais... Les éperons et la cravache sont des aides dîtes "artificielles" ("ancien" programme du Galop 2, je crois)

Elles ne sont pas sensées avoir un but coercitif ou punitif ni être utilisées dans la violence. scoudi a donné des exemples d'utilisation raisonnée de la cravache. Les éperons comme le stick ne sont pas non plus sensé être là pour "punir" ou frapper mais pour affiner les aides (et quand tu vois des Pompom se prendre des taquets dans les flancs... Aïe !). Les éperons sont d'ailleurs réservés à des cavaliers à la jambe déjà bien affinée... Là où je montais, c'est du cas par cas, les cavaliers ne montaient pas avec éperons "comme ça", mais uniquement une fois que les monos donnaient leur feu vert "Machin, tu vas pouvoir commencer à apprendre à te servir des éperons" et les formaient à leur utilisation. Le premier qui s'en servait brutalement aurait sûrement fini le cours à pied.
Si on s'en sert pour essayer de ramollir la viande du cheval ou pour faire de l'acupuncture, il y a un problème.

Sinon je suis d'accord avec argamelle comme avec totox et kaywest. Les pros et influenceurs ont une énorme "fanbase" dont ils sont l'exemple... Et heureusement, oui, on commence à en finir avec les chevaux au "tout boxe" pour voir des chevaux de grands prix qui vont au paddock, au pré... Dans encore beaucoup de C.E (il n'y a qu'à lire le forum), beaucoup de chevaux de clubs font du placard presque tout le temps et sortent seulement pour les reprises ou une heure en lib' dans le manège. Un jeune cavalier qui n'a pas encore beaucoup de connaissances ne va pas forcément voir le mal à avoir des chevaux au placard, c'est normal de faire confiance à son prof. Mais s'il voit ses cavaliers préférés vanter le pré, le paddock à la journée, les contacts sociaux... Il va pouvoir se poser les bonnes questions : est-ce que telle pratique (ou une autre) que je pense normale est bien justifiée ?
Et c'est en même temps aux amateurs qu'aux pros d'exiger un sport propre. Beaucoup d'évolutions viennent parfois du public... Beaucoup de cavaliers amateurs se sont érigés contre la rollkur qui disparaît peu à peu du paysage. Il y a quoi ? 10 ans, la réponse avait été de fermer la warm-up aux journalistes (sic).
Car il est aussi essentiel qu'un cavalier, même celui qui ne veut/peut pas faire des compet', ou même qui ne tourne que en Club 3, puisse dire "cette pratique est douloureuse, ça a été étudié". La compétition ne fait pas forcément le bon cavalier, il y a d'excellents cavaliers plus qu'expérimentés qui ne font aucune compétition dans les trois disciplines olympiques. Ça fonctionne dans les deux sens. Si un Gaal avait été hué par la foule peut-être que l'histoire aurait pu être toute autre...
Et je rejoins aussi Argamelle quand elle dit que l'image de l'équitation, et plus particulièrement du sport équestre, est de plus en plus abominable... Ça va avec notre culture qui se préoccupe de plus en plus du bien-être animal (il n'y a qu'à voir à quel point la nourriture végé et les produits végan deviennent de plus en plus facile à trouver). Et malheureusement, beaucoup de gens vont en effet retenir "un cheval mort sur le cross" et le cheval en sang qui n'a pas été arrêté. Tout comme la plupart d'entre-nous ne retiendront de la gym que Simone Biles a abandonné pour se préserver.
La "blood rule", propre à tous les sports y compris équestres stipule que si une trace de sang est relevée sur un athlète (humain ou cheval), celui-ci doit être immédiatement examiné par un médecin ou un vétérinaire avant d'être autorisé (ou pas) à continuer. Techniquement, un cheval peut être arrêté au beau milieu d'un parcours ou d'une reprise pour que la vérification ait lieu. Ce qui n'a pas été fait pour des raisons que l'on ne sait pas forcément mais qui fait forcément grincer certaines dents. Un cheval en sang ça choque.

Je laisse un article en anglais ici qui détaille la "Blood Rule" de la FEI, la règle ayant été changée en 2018 pour s'appliquer dès 2019.
https://equnews.com/articles/fei-votes-to-changes-abuse-and-blood-rules-at-general-assembly

lamparo21 il y a bien tentative pour les faire parler avec les Communications Animales...
Mais je dirais que souvent... ce n'est pas vraiment le cheval qui est "soigné"

manon0312

personnellement, j'ai un peu de mal avec la CA...

J'suis ouverte à l'échange.. mais plutôt très reservée.

Évidemment !
Tous les chevaux ne peuvent pas être déferrés, de même que les grands troupeaux ne conviennent pas à tous (notamment un cheval hyper-dominé qui peut être plus à l'aise dans un groupe plus restreint). Il y a autant les besoins primaires : manger, boire, satisfaire l'instinct grégaire, que l'individu. C'est comme pour les humains ! On a tous des besoins de bases mais aussi notre caractère. On a tous besoin de manger mais il y a ceux qui détestent le pamplemousse, les allergiques aux fruits de mer... Tous besoin d'un minimum contacts sociaux et de sport mais le marathon de 25 personnes (en basket ou des bars) ne plaît pas à tout le monde. Il y a ce pour quoi le corps est fait et ce dont il a besoin et puis une infinité de variation entre chaque individu autour de ces besoins.

L'humain est un cheval comme les autres

manon0312 Pas besoin d'aller jusqu'à essayer des CA pour que le cheval "parle".

La plupart communiquent en permanence, c'est simplement qu'il n'y a personne en face pour écouter !

Et quand on en arrive au stade où ils ne montrent plus leur bien ou mal-être, c'est que de nombreux appels sont tombés dans l'oreille d'un sourd...

Parfois oui il faut être fin pour les voir : une crispation, une mimique de la face... mais d'autres il faut se mettre le doigt dans l'oeil bien profond pour ne pas voir : défenses, tics...

lamparo21 j'ai le même avis méfiant.
Mais pas mal de connaissances cherchent à connaître le ressenti de leur cheval (en réalité à se rassurer) et préfèrent payer des CA au lieu de réfléchir par eux-mêmes ou prendre un cours. Je trouve ça dommage mais d'un côté c'est vrai qu'ils se posent la question...

manon0312

Ca me depasse...

Les retours de CA que j'ai eu de personnes que j'ai pu cotoyé.. le cheval aurait dialogué exactement comme un humain...

klavel je corrige juste le point de règlement.

On ne peut apparemment sonner que les traces de sang bouche et flanc.
Et c'est systématiquement controlé en sortie de piste.

Un athlète en sang en plein milieu d'un 100m n'est pas arrêté pendant sa course, c'est trop court et ca va trop vite. En piste c'est un peu pareil, surtout quand l'incident intervient vers la fin du parcours.

Franchement en direct le temps de se poser la question, de tilter, de voir qu'il s'agit vraiment de sang, d'en être sure.. le parcours était terminé.

lamparo21 d'accord avec toi ! après, certains pratiquants sont de bons observateurs, ce qui peut permettre des avancées. Mais je suis totalement anti CA genre communication par des images ou des mots .. souvent c'est très humanisé et à mon sens très faussé.

je n'ai jamais autant compris mon cheval qu'en faisant des séances avec une comportementaliste/ éthologue qui est la seule à m'avoir permis de lire mon cheval = anxieux mais dominant et sur de lui, hyperactif qui pose mille questions sans attendre la réponse et qui s'angoisse de ne pas avoir de réponses, pas de distinctions entre les "bonnes" (je lèche, cherche le contact physique) et "mauvaises" (je mors pour attirer l'attention) interactions du fait de son passif (peu de codes sociaux car élevé en binome avec un entier plus âgé).
ce qui m'a aussi permis de réfléchir à des solutions adaptées à sa perception des choses.
ca se retrouve aussi monté. Donc CA = mouef, compréhension du cheval en analysant ses réactions/ comportements = yep

Merci pour ces échanges très intéressants que j'ai parourus d'une traite (d'ailleurs j'ai du liker 12 fois couagga et je m'excuse platement de lui infliger cette avalanche de notifications, j'étais prise dans le fil de ma lecture)

Je la rejoins totalement sur le fait que valoriser les "bonnes" pratiques est aussi important que de dénoncer les mauvaises, et a autant sa place sur ce post à mon sens.

Le post s'intitule bien "il faut que cela cesse" : or, pour que "cela cesse", il ne suffit pas de le dénoncer, il faut proposer des alternatives (c'est le but me semble-t-il des outils collaboratifs proposés par le collectif Riders-not-abusers, par exemple)
Lorsqu'on se contente de dénoncer, une des réponses les plus fréquentes qu'on entende c'est "on ne peut pas faire autrement"
En relevant, en soulignant les pratiques vertueuses, on se crée un répertoire d'arguments construtifs et productifs pour rendre cette éternelle réponse ("on ne peut pas faire autrement", "c'est le haut niveau qui exige ça, tu ne peux pas comprendre") totalement caduques. Si, on peut faire autrement, la preuve : tel ou tel cavalier procède ainsi et il obtient des résultats. Non, le haut niveau n'exige pas cela, la preuve : tel ou tel médaillé procède autrement.

totox

Il doit bien y avoir une règle (autre que la blood rule) qui interrompt l'épreuve pour un cheval manifestement blessé ?

argamelle ben le bon sens du cavalier déjà!

La boiterie permet de clocher, les maltraitances manifestes aussi. Ca fait quand meme deja bien le tour de la question.

Mais une autre blessure.. y a tellement pas de sujet a mon avis que ca n'a juste jamais été traité.

Puis je le rereredis mais c'est hyper difficile a juger et donc à écrire.
Genre le cheval qui se fait une atteinte au glome et qui saigne au numero 9 sur 12 t'en fais quoi?
Si t'écris que chaque trace de sang ou blessure entraine élimination tu imagines les conséquences ? La difficulté de juger ce genre de cas ? Le nombre de réclamations ?

Et si le cheval se fait l'atteinte au paddock, c'est que de l'email, on a pas le droit d'aller a la piste parce qu'il y a une trace rouge ?

Perso ma jument s'est mis un coup de crampon a l'epaule a la finale des JC le premier jour milieu de parcours, une petite entaille de 2/3cm pas profonde mais qui a pas mal saigné. J'ai évidemment rien vu.
Tu m'aurais arrêté ? Empêché de repartir du coup pour le reste de la finale ?

La course à l’armement à haut-niveau légitime les dérives en-dessous.
C’est moins pire, mais ça ne devrait pas exister non plus.

Si un cheval a besoin d’un enrênement / embouchure avec 20cm de levier pour ne pas aller s’empaler dans un oxer, a-t-il sa place au départ de l’épreuve ? D’un point de vue sélection des chevaux, est-ce que c’est ce genre de chevaux qu’on veut valoriser et faire se reproduire ?

Côté cavalier, pourquoi accepte-t-on de mettre en valeur des bouchers plus ou moins assumés ? Tant que ça ne tape pas à tour de bras, le reste est parfaitement banalisé. J’aime la compétition, ça me fait mal au c%l de voir des cavaliers gagner des épreuves (toutes disciplines confondues) avec des chevaux visiblement contraints.

La cravache est de plus en plus réduite en course, ça n’empêche pas les chevaux de continuer à se livrer de belles bagarres. Par contre, ça évite à certains de revenir littéralement zébrés (et de permettre à leur entourage de bénéficier de cette violence, au détriment d’un autre plus respectueux).

totox

Je sais bien mais du coup, le cas du cheval saignant du nez ne rentre pas dans la règle, et du coup ben, ça pose problème tout de même (même s'il n'a rien au final) car on a l'air vraiment négligent

C'est pas simple mais je pense qu'il y aurait quand même un truc à faire, parce que là il y a matière à ce que toute blessure autre qu'une atteinte aux jambes qui rend le cheval fort boiteux ne soit pas repérée avant la fin du parcours, et c'est quand même pas terrible, même si ce doit être peu fréquent (enfin j'espère !)

argamelle oui je suis d'accord et j'ai l'impression que la FEI va se pencher sur le sujet.