Je suis contre le bas et rond - et vous ?

j'ai vu passé une étude (mais n'arrive pas à remettre la main dessus), sur vos dires. En effet, celle-ci concluait que les incurvations n'étaient finalement pas bénéfiques pour le cheval.
Dommage, car cela parlait d'incurvations exécutées correctement mais trop souvent, enfin je ne me souviens plus exactement du contenu.

C'est dommage de te priver des cycles libres si c’est un de tes objectifs. Tout dépend de comment tu les aborde, mais si c'est pour faire voir "un peu de pays" à ton cheval, tout en ayant des retours sur ton travail, je pense que ces sorties seront bénéfiques.

marlin Les carrières et manèges, n'étant pas des lignes droites infinies, y a bien un moment où incurver arrive dans la séance. Pour moi c'est suffisant, on a pensé notre travail sans cercle ou quasiment pas et je ne ressens pas le besoin de les réintégrer au contraire.
D'ailleurs les vétos eux même disent qu'il faut limiter absolument.

ecuriessaglini Ce que tu dis sur la base me parle beaucoup. J'ai un cheval assez vert dans le travail, je voulais qu'on progresse ensemble et j'ai pris des cours avec une monitrice de dressage qui avait une bonne réputation dans le coin et qui avait l'air d'avoir une bonne approche de la locomotion du cheval. Au premier cours il fallait faire céder la nuque sur un cercle, alors qu'on n'avait pas la direction. Au deuxième cours on abordait les déplacements latéraux au pas et au trot, alors qu'on n'arrivait pas à avoir une bonne réponse aux jambes. Quand la monitrice montait sur mon cheval car je n'arrivais pas à faire ce qu'elle demandait, je voyais nettement son nez dans le poitrail et les postérieurs qui traînaient derrière.
Après un mois à ce régime-là, visite shiatsu ostéo : cervicales bloquées.

J'ai arrêté les cours. Maintenant on a beaucoup progressé pour la réponse aux jambes. Mais la direction on n'y arrive pas... Pas moyen de trouver un enseignant qui nous aide à poser des bases solides.
Du coup on s'en tient aux balades tant qu'on ne trouve pas un prof qui ne veut pas brûler les étapes... Et ma foi il a une belle ligne du dos et de beaux abdos à force de terrains variés. Mais pour le coup, j'aimerais bien prendre des cours avec toi, car j'ai du mal à faire le deuil du dressage ^^'

khady Je travaille chez moi en Normandie et sur la région parisienne 1 à 2 fois/mois mais autres régions, il me faut plusieurs clients pour me déplacer, sinon c'est avec plaisir.

ecuriessaglini En effet ça va faire un peu loin ^^' mais je note merci :D

Merci beaucoup à tous pour ces témoignages très riches !

Je me reconnais en pas mal de cavalières parmi vous, rose25 et liquescence notamment

La réflexion sur l'incurvation m'intéresse beaucoup. Elle me perturbe car je ne sais pas comment faire autrement que de recourir à l'incurvation pour améliorer la qualité du contact, car... je ne sais rien faire d'autre en réalité ! pourtant, j'entends parfaitement que faire subir moultes cercles de 12 m à nos chevaux peut être problématique à long terme. Pour cette raison, je ne longe JAMAIS ! une ou deux séances en liberté chaque semaine, c'est incontournable, mais la longe je la fuis.

Le travail en extérieur, je valide à 100% !! Je suis convaincue que le terrain varié a de multiples bénéfices, tant sur l'aspect physique que psychique. Mon drame, c'est que je n'ose pas trop en faire. Les chemins à proximité de l'écurie sont dangereux, et je suis moins téméraire à 40 ans qu'à 16 . Je vais partir en repérage ce week-end d'autres chemins...

Toutes vos contributions nourrissent ma réflexion, merci beaucoup à vous !

PS : et khady aussi !

ecuriessaglini Où en région parisienne ?

melusine77 78,75,77

ecuriessaglini
Vos explications, votre cheminement intellectuel (puisque l'équitation demande beaucoup de réflexion, ce qui fait d'ailleurs partie de tout son charme), sont vraiment passionnants...car tout paraît si évident, si simple !
Mais a contrario, cela démontre un très haut niveau de connaissances et de compétences, pour pouvoir ainsi piocher un peu chez chaque grand maître, et ainsi être en mesure de conserver le meilleur.
Vos chevaux ont beaucoup de chance d'être montés par vous...
Et prendre un cours avec vous doit être un moment de pure magie pour progresser, tout en comprenant le pourquoi du comment !
J'espère simplement avoir un jour ce privilège...

liquescence

En ce qui me concerne, toujours la même conclusion : tout abus est néfaste. Trop faire, comme ne pas faire.
Pourquoi le cercle est bénéfique et indispensable dans le travail ? Parce qu’il amène le cheval a mieux équilibrer sa masse latéralement et s’articuler. Pourquoi le deux-pistes est bénéfique ? Parce qu’il amène le cheval a être mobile de hanches et d’épaules, à s’assouplir et à s’équilibrer longitudinalement et latéralement.

C’est sûr, si on considère le cercle du marcheur c’est une aberration néfaste. Encore un outil qui vient se substituer aux mouvements naturels et raisonnés de la liberté ou d’un travail intelligent en carrière. Faire tourner en rond une bête attachée à une barre, c’est abrutissant et purement mécanique, sans le bio.
Tout comme dans le travail en longe, dans le travail monté il faut varier les cercles, changer de main souvent, faire des lignes droites. C’est le judicieux aménagement des tracés, des exercices et des angles qui sont bénéfiques. Ce sont les enchainements d’un sens puis d’un autre, d’une orientation puis d’une autre, d’une attitude puis d’une autre qui font du travail du cheval une bonne gymnastique dont il tire bénéfice sur le long terme.

Respecter une échelle de progression dans l’intensité des choses et ne jamais demander longtemps ou de trop nombreuses fois un exercice.

Tout est nuance, variation, adaptation, en fonction de ce que donne à ressentir le cheval en mouvement.

Le deux-pistes moderne est souvent plus un jeu exagéré de croisement de papattes que de flexions des articulations.

L’incurvation est présentée comme une thématique de travail, souvent caricaturale dans son expression alors que c’est une attitude très légère qui vient en cohérence de certains exercices ou de certains tracés. Bref ce n’est pas un objectif de travail mais un élément parmi d’autre concourant à une bonne exécution.

Tout chose équestre abordée avec un objectif de contraindre l’animal est une erreur. Ces mêmes choses mises à son service deviennent des gains.

C’est pour cela qu’à mon sens il convient d’aller au plus simple au niveau des outils, de miser sur un maximum de techniques et de tact et de ne pas faire de l’équitation une fin mais un moyen. D’être au service du cheval plus qu’il ne soit au nôtre.

Faire des tours de pistes n’a pas plus de sens que de tourner à l’infini sur un même cercle. Pas plus que de faire sauter à répétition et fréquemment un animal qui n'est naturellement pas un sauteur.

En conclusion, enfermer le cheval dans une attitude est une erreur, que ce soit un placé, un exercice, un tracé, que ce soit avec ou sans artifice. L’équitation est là pour rendre le cheval mobile et disponible sous la selle, avec l’aisance qu’il pourrait avoir en liberté. En liberté, il marche en tout sens, lentement la majeure partie de son temps puis, lorsqu'il se rend spontanément mobile, il se rassemble plus ou moins, se rééquilibre, tourne court et pivote avec fulgurance.
Tout ce qu'on est sensé lui demander en équitation, ne devrait pas aller au delà de son potentiel naturel. En capter l'intensité, l'entrainer pour qu'il soit en capacité de restituer une partie de cela sur demande en respectant un temps bref d'exercice afin de que cela ne lui soit pas préjudiciable.

Ce qui ruine les chevaux c'est ce qui est demandé mal, vite, trop intensément.