Lecteurs : vos avis, vos lectures, vos chroniques

J'ai personnellement toujours eu énormément de mal avec les grands classiques français. ( Sans doute parce qu'on nous les faisait bouffer par paquet de 10 au lycée ? Genre Zola oh mon dieu, qu'elle piètre opinion j'en ai ! ) Bref j'ai jamais été très fan, mais à vous lire je sens que j'ai comme raté "un truc". Si vous avez des livres à conseiller pas trop compliqué pour le début je serais intéressé. :)

lyzdekiel Je peux comprendre ta réticence. Je n'ai jamais lu que des livres "adultes", depuis gosse, soit de témoignages, soit d'enquêtes, de thrillers, du coup le young adult je n'accroche pas. Je suis une vraie littéraire dans l'âme, amoureuse des analyses complexes de la littérature.

Il y a des Hugo qui ne sont pas compliqués. Pour ZOLA, je crois que l'Assommoir a fait l'unanimité Piur les adultes qui l'ont relu après l'avoir bouffé en college/lycée !

Le Père Goriot, de Balzac est plutôt pas mal. Il est très très facile à lire en tout cas.

Tu peux aussi lire du Marguerite DURAS, plus contemporain mais tout aussi pointu et intéressant avec une écriture fluide.

tartine88 je n'ai lu que 2 pages de L'Assommoir. J'ai trouvé ça pénible à lire. Ça m'a fait penser aux lycéens/étudiants qui ont une rédaction avec un nombre de mots défini à écrire et qui rajoutent des adjectifs partout pour arriver à la longueur imposée.
Chez Dostoievski les descriptions sont aussi très poussées, mais concernent des éléments importants pour l'action ou des traits de caractère, pas la couleur des rideaux de la salle à manger.

En Seconde j'ai dû lire Thérèse Raquin, bon je l'ai fini mais j'étais contente d'avoir fini...j'avais une prof de Français qui ne jurait que par Zola et autres auteurs français en vogue
En Première pas d'?uvres complètes (ou alors j'ai oublié !?) mais beaucoup d'extraits variés.
J'ai adoré la Terminale L. En dehors des 4 livres imposés, notre prof nous conseillait des lectures adaptées aux jeunes adultes. C'était pas vraiment un prof de lycée, il avait enseigné en prépa, du coup le programme il s'en temponnait légèrement . Le mec il arrivait quand il arrivait, et puis c'était déjà bien . Un jour il nous a apporté 3 de ces livres préférés et nous a lu des extraits, just for fun. Ça nous a changé des standards prônés par l'Education Nationale.
C'est le même prof qui m'avait parlé de la révélation dans A la recherche du temps perdu. Pendant les pauses, je lisais d'autres livres. Jusqu'au jour où j'ai carrément débordé et continué à lire alors que son cours reprenait. "tu me dis si le cours t'intéresse pas"... je lui montre le livre, Bonjour Tristesse...bon là il a validé de manière tacite mon manque d'intérêt pour le programme.

lyzdekiel tout pareil non seulement je refusais de les lire mais surtout je me disais que c'était forcément nul puisque associé à l'école ...

Du coup, de mon côté je te recommande du Maupassant, clairement ! J'ai lu également tout récemment Quatre-vingt-treize de Hugo que j'ai vraiment apprécié. Les Liaisons dangereuses aussi, même si moins "classiques"; Le Comte de Monte-Christo (un des rares classiques que j'ai lu étant gamine et que j'ai adoré !) ...

hathi ZOLA décrit, il narre. C'est sa grande parce de fabrique. J'aime aussi Les Comtemplztions de. J. J. Rousseau mais là aussi faut pouvoir aimer. Hugo est aussi très descriptif,je pense aux misérables, l'intégral ! Faut les avaler, certes, mais j'ai adoré.

Et tu vois en ce moment je lis Anna Karenine de Tolstoï. Bah les 1025 pages va falloir les digérer, la traduction française est pas forcément top dans sa syntaxe et le style peut être rude mais moi j'adore !

Maintenant, conseiller des classiques à quelqu'un qui est dégouté et qui n'a pas envie de fournir l'effort nécessaire pour apprécier c'est difficile. Et loin de moi le jugement, mais les classiques c'est quand même un autre monde avec une écriture délicate qu'il faut savoir avaler.

tartine88 j'ai lu Quatre-vingt-treize et j'ai adoré.
C'est juste Zola que je n'apprécie pas, je trouve qu'il ne se focalise pas sur les bons détails.
Je ne veux pas savoir à quel point la table de Thérèse est bancale, je veux savoir ce que ressent le meurtrier de la vieille dame dans Crime et Châtiments quand il pense être pris par la police.

hathi Tu n'apprécies pas la plume de ZOLA parce que tu ne la lis pas dans le bon sens. Et clairement je comprends ! J'ai étudié ZOLA parce que j'en suis tombée amoureuse et je ne m'en lasse pas un instant (sauf pour l'argent, où là il m'a complètement perdue..).

ZOLA exprime les sentiments des personnages et leurs pensées à travers les descriptions des objets et des éléments qui les entoure. Dans La Joie de Vivre par exemple, il parle beaucoup de la Mer/mère /maire qui se brise, s'écrase, se déteint d'un blanc pâle, à l'écume blanche comme un linceul, la mer qui se brise et se perd, qui étouffe les rochers, qui se noie elle même dans son écume... Tout ça pour montrer le désespoir de Pauline et parallèlement fait référence au décès de sa mère qui l'a énormément bouleversé ZOLA ne dira jamais vraiment ce que pense ou ressent psychologiquement ses personnages, par contre il va l'exprimer à travers les objets / éléments qui les entoure !

Quand je dis qu'il faut aimer, faut aimer.
Il y a quelques livres qu'il a tenté d'écriture hors de sa plume habituelle pour convenir à la plume de l'époque et ces livres là sont justement ceux qui ne m'ont pas vraiment plu...

tartine88 on peut se demander pourquoi je me souviens que la table est bancale 15 ans après...donc effectivement il y a une certaine force dans l'écriture de Zola qui marque.
La table était le symbole d'une forme de malaise au sein de la famille et d'un déséquilibre dans la vie de Thérèse je crois.
Ce n'est tout de même pas un auteur qui m'emporte.

Je trouve par contre très intéressant de connaître la peur qu'avait Zola d'être assassiné, et comment il est mort (au final personne ne sait si c'était une mort accidentelle...ou pas...). Rien que ça ça mériterait un roman.

hathi Justement pour la peur de la mort, chez ZOLA, on arrive vraiment à le voir et à le deviner dans La Joie De Vivre, où clairement il parle des maladies qui l'angoissaient le plus, très douloureuses, longues et morbides. La mort y est omniprésente.

Ne pas aimer ZOLA c'est pas un défaut. Tout comme l'apprécier n'est pas gage d'intelligence

J'aime beaucoup PROUST par contre ! Je ne suis pas assez fine pour lire entre les lignes, mais j'ai su apprécier mes lectures.

Ah non les descriptions de Zola sont magnifiques ! Quand tu lis le ventre de Paris, les étals de fruits et légumes, les poissons, c'est vivant, les halles sont un personnage à part entière plus qu'un décors !

L'argent jai adoré c'est très contemporain avec la spéculation financière.

Un Zola que je trouve bien pour débuter c'est Au bonheur des dames !

Sinon Balzac.. le père Goriot c'est très beau. Mon préféré préféré c'est Illusions Perdues. C'est beau et ça traite des sujets dans lesquels on peut tous se reconnaître, surtout quand on est un jeune adulte. Et là encore c'est terriblement contemporain.. La femme de trente ans aussi


Après faut pas se braquer avec les auteurs "classiques". Déjà il y a des choses très différentes dans les classiques, il ne faut pas se laisser impressionner par les descriptions, il faut les laisser façonner la lecture, pas besoin de sy accrocher.

Bel ami de maupassant c'est très facile et bien mené. Dans un touuuut autre style, l'Amant de marguerite duras.

badmonster quand tu lis le ventre de Paris tu sens les odeurs, tu vois les couleurs et les multitudes d'etales, tu entends les pas, les voix, le bruissement de la vie dans les halles. Tu te promène et tu te sens littéralement transporté ! C'est juste merveilleux...

Piur l'argent, je crois que ce sont les termes liés aux chiffres et à la bourse qui m'ont rebuté. Dommage, l'histoire en soit était top.

AAAAAH un classique à lire cest GARGANTUA ! Une merveille !

J'ai aussi beaucoup aimé Aristote

Je m'incruste dans votre discussion sur les classiques parce que je trouve ça chouette qu'on parle un peu de ces textes hors contexte scolaire !
Ceci étant dit je m'installe sur le banc des littéraires honteux, malgré plusieurs lectures et un cours d'étude bien détaillé à la fac, Zola je n'y suis jamais arrivée. Au pire je trouve ça chiant comme la pluie (j'ai rarement autant trainé les pieds dans une lecture que dans l'Assomoir), au mieux passable (Nana par exemple n'était pas une lecture déplaisante mais le style n'est pas renversant non plus, pas de quoi se relever la nuit). En fait je reconnais l'immense travail sociologique de Zola dans son entreprise des Rougon Macquart, c'est clairement un projet littéraire titanesque, et sa manière très scientifique dans la description était très novatrice mais par contre je n'ai jamais trouvé de qualité renversante à sa plume en tant que telle, ça n'a pas le souffle d'un Hugo quoi.
L'autre "grand" avec lequel j'ai beaucoup de mal c'est Balzac, chez qui pour le coup on trouve même des passages qui m'avaient marqué comme étant franchement mauvais, genre on sent franchement que c'était la dèche dans ses placards et qu'il fallait qu'il ponde des pages pour pouvoir manger.
Après globalement les écrivains français 19e avec toute la vague réaliste/naturaliste c'est pas vraiment ma tasse de thé, mais là je parle en matière de pure préférence personnelle parce qu'en qualité de plume Hugo ou Flaubert ça en impose quand même !

Mais du coup je dirais que la première question à se poser pour savoir vers quoi se tourner en matière de classiques c'est roman social (sur une époque, les rouages de la société, les problématiques politiques au sens large) ou roman intime (relations humaines, sentiments, introspection) ?
Si plutôt romans sociaux alors normalement il y a de quoi s'amuser chez les classiques français du 19e, si plutôt roman intime alors à mon sens tu trouveras plus ton compte chez les étrangers (je pense notamment à Emily Brontë, Oscar Wilde, Thomas Hardy côté britannique ou à Dostoïevski chez les russes) ou chez les français mais un peu avant dans la chronologie (Laclos, Diderot) ou après (Huysmans).

tartine88 oui il faut rentrer dans leurs embrouilles haha !
Tu as lu La Curée ? C'est plus sur l'immobilier, la construction de Paris..

in29
Oh mais ouiiii, Oscar Wilde c'est la vie


Gargantua c'est ... Spécial. J'ai bien aimé, on l'a étudié en plus en Terminale ou Première donc c'était à fond. J'aime beaucoup son regard décalé, paradoxalement (ou pas), cela me faisait penser à Candide, cette façon parfois naïve de décrire le monde pour mieux le déconstruire.
Après, si je le relirais sans déplaisir, une telle exagération ... tant d'hyperboles ... ça me lasse. J'aime les envolées lyriques, les belles phrases, la beauté des personnages, une certaine "tenue" ... Donc forcément, Gargantua ou Pantagruel, comment dire
En revanche, avec mes copines et copains, on avait totalement repris "la substantifique moelle" et "la dive-bouteille", on calait ces expressions dès que l'on pouvait #OnEstDesLittérairesViensPasTest


Là je parlais, dans un tout autre registre, de L'histoire sans fin à un gamin (encore un poil jeune, il a tout juste 7 ans, j'avais dû le lire en CM2 de mon côté) et ça m'a donné envie de le relire encore une fois ...

Néanmoins, tartine88, je trouve que tu vends bien Anna Karénine, ça me donne envie !

badmonster OH oui La Curée comme j'ai aimé. Trop court à mon goût mais qu'est ce que ce livre m'a parut beau

alecto
J'espère pouvoir vous faire un retour rapidement. J'en suis à p45 lol