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La safer + les banques : s'armer au mieux
Posté le 05/01/2020 à 16h29
Sinon, pour répondre aux questions d'origines du sujet, si ça peut encore aider et malgré ce qui à déjà été dit :
- En ce qui concerne la safer, je vois pas pourquoi tout le monde se fait une montagne de cette organisme. Certes c'est une petite mafia mais y a pas d'arnaque et y a pas à en avoir peur. Ils ont leurs règles et ils les respectent. Quand on achetè un terrain agricole, lors du compromis, le notaire signifie à la safer qu'un terrain situé à tel endroit, de tel surface, va être vendu à tel prix... (c'est une formalité, je vais expliquer pourquoi ensuite) A ce moment là tu as 2 options : soit tu payes pour avoir une réponse rapide de leur part, soit tu attends la fin du délais légal qu'ils ont pour répondre. Passé le délais, ou en cas de réponse de non préemption, la vente s'effectue. Sinon, ben il se passe rien, le terrain ne te sera pas vendu et puis c'est tout, tu as juste perdu du temps (ainsi que le notaire et le vendeur...) puisque c'est une clause d'annulation du compromis. Déjà y a pas à se faire tout une histoire pour ça.
Ensuite, ce qu'ils faut savoir, c'est que de toutes façons les agents de la safer sont bien renseignés, ils surveillent les annonces, savent quand un terrain agricole est mis en vente, et généralement ils contactent le vendeur, en principe ce dernier sait rapidement si son terrain risque d'être préempté ou pas... donc c'est à lui de voir avec l’éventuel acheteur pour savoir si celui-ci est en droit de préempter... le notaire et/ou l'agent immobilier est aussi au courant, et en général il ne vous proposera même pas le bien si vous êtes dans une situation qui ne vous donne pas droit à préempter. Donc sauf gros cafouillage, très peu de risque de vous retrouver à signer un compromis pour un terrain auquel votre status ne vous ouvre pas le droit de l'acheter.
Pour ce qui est de l'ouverture au droit de préempter, je ne connais pas les conditions, mais j'ai vu que ça à déjà plus ou moins été dis. Au pire il suffit d'appeler la safer de la région en question, ils répondront.
- En ce qui concerne les banques, franchement faut pas se faire d'illusion, même un prévisionnel en béton fait par qq1 qui sort de HEC ne vas pas les émouvoir outre mesure. Ils ont des statistiques internes et font appels à des bureaux d'analyse et d'audit et savent donc très bien, avant toi, dans quoi ils peuvent investir et ce qu'ils doivent éviter. Les projets équestre, ça fait longtemps que c'est tout en bas du classement. y a très peu de chance d'avoir le moindre crédit pour un tel projet... ou peut être pour 10% max de la somme globale.
Juste pour l'exemple, ma femme quand elle a commencé sont activité, les circonstances ont fait qu'elle pouvait démarrer avec très peu d'investissement, on lui prêtais une structure existante qu'il fallait un peu rénover et conforter. Elle a demandé un prêt d'environ 25.000€ pour acheter la cavalerie, faire quelques travaux et acheter un peu de matériel d'enseignement. Elle avait fait un prévisionnel avec des comptables spécialistes du secteur qui semblait tenir la route, etc... Elle n'a obtenu que 5000€ de prêt... et encore parce que c'était dans notre banque, donc qu'on était déjà client sans histoires, que j'avais un emploi dans une entreprise connue du secteur avec de bon bilan financier, etc...
Quelques années plus tard, on a changé de site (le prêt de la structure étais temporaire) les charges sont plus importantes (loyers) des gros travaux sont réalisés (investissement sur fond propres) et même si le bilan n'est pas formidable, l’équilibre financier n'es pas loin (malgré parfois des grosses charges genre fourrage comme je l'ai évoqué dans le message précédent). Le centre équestre tourne depuis quelques années, ma femme n'est plus une "débutante", elle a montré qu'elle sait gérer son entreprise et que même si parfois il y a des "coups dur" on continue d'investir personnellement dans la structure (de nombreux travaux restent à réaliser). Les circonstances font qu'un terrain agricole se retrouve en vente juste à côté du centre. L'occasion idéale d’améliorer les conditions de vie des chevaux, de produire un peu notre propre foin pour baiser les charges, bref l'occasion en or. Le status agricole de l'entreprise fait que ma femme peut prétendre à l'achat de ce terrain (cf histoire de safer, etc...) Elle contact donc sa banque pour obtenir un prêt pour l'achat de ce terrain... c'est du foncier, aucun risque de moins-value, au pire y a hypothèque, et vu la pression foncière dans le coin le seul risque c'est surtout de faire une plus-value à la revente quelques années plus tard. Réponse de la banque (enfin des banques, on en a vu plusieurs...), je vous laisse deviner... NON !
Au final c'est un autre agriculteur, à la base pas intéressé par ce terrain qui l'a acheté, et qui va le louer à ma femme, pour lui ça sera une opération blanche car le loyer qu'il en demande rembourse son emprunt... Le centre équestre va donc avoir les mêmes charges que si on remboursait un crédit pour ce terrain, sauf qu'au final on ne sera propriétaire de rien, merci les banques...
Bref, tout ça pour dire que si y a "cheval" dans le projet, c'est pas la peine d'aller démarcher les banques (sauf gros piston à être la fille du directeur...) Vous êtes libre de ne pas me croire, de penser que votre prévisionnel est meilleur, que vos diplômes vont faire la différence, vous verrez bien ! Mais des témoignages dans le genre, je suis sûr qu'on peut en trouver des centaines, bien plus que d'autres qui diraient l'inverse.