Citation :
Ce n'est pas non plus un problème de niveau du cavalier parce que moi j'ai un niveau galop 6 et l'autre fille un niveau galop 4.
Si bien sûr que c’est votre équitation qui pose problème. Un galop6 et un galop4 ne savent pas encore travailler un cheval avec toutes les subtilités que ça comporte. Un G4 apprend seulement l’autonomie des aides. Et un G6 apprend à monter en autonomie et commence tout doucement à aborder les choses concrètes.
Donc oui, c’est pas la jument le soucis mais bien votre niveau de dressage. Mettre un mors dur ne fera que rendre sa bouche dure et rompra le dialogue entre sa bouche et vos mains. Et les rênes allemandes sont pour les mauvais cavaliers qui ne savent pas travailler un cheval. Du coup on contraint dans une attitude forcée le cheval.
Maintenant que c’est dit, je vais aller en profondeur.
Déjà il faut vérifier que physiquement tout est ok : ostéo, selle et musculaire. Et que tout est ok mentalement : un cheval doit vivre dehors (au minimum toute la journée) avec des copains et du foin à volonté !
Ensuite il faut revoir complètement votre équitation. Il ne faut jamais se focaliser sur l’angle de la tête. Avoir de la rondeur s’acquière, non pas en sollicitant la nuque du cheval avec les mains, mais bien en travaillant l’equilibre, la rectitude et l’impulsion.
Le travail de
base se décompose en plusieurs phases que l’on résume assez simplement par « en avant, droit et calme ».
(Édit : Les 4 phases que je vais expliquer sont toutes inter-connectées et dépendantes chacune des autres) :
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1ère phase : il faut de l’impulsion. L’impulsion ce n’est pas courir ou faire avancer à fond son cheval. Il ne faut pas confondre vitesse et mouvement en avant ! L’impulsion est le fait que le cheval doit fermer le compas que forme les postérieurs lorsqu’il bouge. Ne jamais perdre ce mouvement en avant et ce compas fermé !
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2ème phase : l’équilibre ! Un cheval sur les épaules ou avec un équilibre horizontal ne peut pas fonctionner correctement. Le dos du cheval n’est pas porteur de base. Pour qu’il puisse nous porter sans crainte, en plus de fermer le compas des postérieurs, il doit basculer son équilibre vers les hanches. C’est assez difficile pour eux au début car le centre de gravité du cheval au travail les met naturellement dans un équilibre assez horizontal. Il faut donc basculer le poids sur les jarrets tout en conservant l’impulsion.
Avec avoir obtenu un équilibre vers les hanches, on obtient après beaucoup de travail, un équilibre sur les hanches ce qui correspond grosso modo et de façon simplifié au rassemblé.
Si le cheval n’a pas le bon équilibre, il va courir après son équilibre en accélérant...
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3ème phase : la rectitude ! Un cheval tordu perd son équilibre et son impulsion. Pour fonctionner correctement, en plus de l’impulsion et de l’équilibre sur les hanches, il faut que le cheval soit droit pour permettre au cheval de passer son postérieur sous la masse sur le travail sur 2 pistes. Il faut donc veiller à ne pas tordre son cheval même sur l’incurvation. Beaucoup de cavaliers tournent avec la rêne intérieure tout en oubliant d’agir sur le côté extérieur... et le tout en demandant au cheval de se tordre la nuque avec un bout du nez trop à l’intérieur. Hors c’est tout l’inverse qu’il faut demander. Les épaules doivent tourner avant les hanches et on contrôle le côté extérieur. Seule la ganache doit apparaître lors de l’incurvation, sinon c’est trop et la nuque est tordue. Un bon moyen pour savoir si on incurve correctement : on lache complètement la rêne intérieur sur un cercle, l’attitude du cheval ne doit pas changer ! Si le cheval contrebalance la tête d’un côté ou son corps s’échappe d’un côté, c’est une mauvaise incurvation.
Si on regarde un cheval incurvé d’un point de vu du ciel, on se rend compte que la sensation de « s’arrondir autour de la jambe » est largement exagérée. Le rachis du cheval n’est pas aussi souple. Beaucoup de cavaliers demandent trop d’incurvation, en tordant le cheval, en pensant bien faire. Mais pour que le postérieur passe sous la masse, il doit être droit ! Si le cheval est tordu, on perd tout.
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4ème phase : le calme ! Depuis le début le cheval doit être confiant et calme. Mais après avoir obtenu tout ça, c’est maintenant que le cavalier doit arrêter de s’agiter. Moins on en fait mieux c’est ! Le cheval doit s’entretenir. C’est donc le calme du cavalier et du cheval qui permet une belle harmonie.
Je n’aime pas le placer en dernier car il doit être présent dès le début.
Et c’est seulement après tout ça qu’on obtient la rondeur ! Le cheval va se « placer » tout seul comme par magie après des heures de dressage...
Tu vois bien que tu n’as même pas la 1ère phase puisque tu n’obtiens qu’un cheval qui confond « avancer » et vitesse ! Donc avant de chercher à la mettre en place et pour enfin avoir une jument qui arrête de courir, il faut travailler toutes les phases. La facilité et la mauvaise équitation te diront de mettre un mors plus dur ou des rênes allemandes. Le respect et l’amour des chevaux te feront respecter ces étapes. À toi de choisir ton camps.