moi j'étais ( je suis toujours = impossible de me rappeler de tout) en état de sidération , comme la dame explique bien d'ailleurs, pendant pratiquement 15 ans
je savais ce qui était arrivé à XXXX (insérer ici mon nom) mais j'étais incapable d'intégrer que c'était moi
ça a donné un truc complètement flippant pour la personne a qui j'en avais parlé un jour, genre monologue infernal, et au final elle m'a pas cru parce qu'on aurait dit que je lisais un documentaire genre.
Après, quand j'ai décompensé, ça a fait beaucoup de dégât, j'ai eu de la chance
Ce que tu décris est une véritable difficulté dans le traitement judiciaire.
J'avais lu un article là-dessus, il faudrait que je le retrouve : pour la police, pour les jurés, pour la justice et pour tout le monde de façon générale, une victime c'est une jeune fille avec des vêtements déchirés qui tremble et pleure toutes les larmes de son corps.
--> on ne va pas remettre en cause l'état de victime d'une personne qui se comporte ainsi. C'est une victime "normale", celle qui est attendue.
L'état de sidération, le fait que la victime soit calme, rationnelle, sans éclat émotionnel (voire vidée de toute traces d'émotions), se dépersonnalise, déboussole les personnes qui reçoivent les témoignages parce que les conséquences physiques et psychiatriques d'une agression ou d'un viol sont mal connues par le "grand public", et par les instances policières et juridiques.
Ca commence à venir, mais il reste un manque criant de formation là-dedans.