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Coronavirus confinement témoignages humeur
Posté le 04/11/2020 à 12h33
blindh
Posté le 04/11/2020 à 12h33
Bah dis donc pour la fin du monde les gens n'ont pourtant pas bien peur pour l'instant. Ou alors ils ont peur mais choisissent quand même de ne respecter aucune mesure.
Bien entendu que l'épidémie n'est pas bien gérée, mais en attendant suffit de regarder ce que ça donne pour les autres pays pour bien voir que c'est loin d'être magnifique même en Allemagne dont on vante pourtant constamment l'organisation.
Même dans les pays qui au début nous parlaient d'immunité collective et sont revenus dessus.
Sinon pour le coup de : c'était pas génial dans les hôpitaux avant, mon frère et sa conjointe sont anesthésistes-réa, en temps normal pas besoin de prendre des décisions pour savoir qui ils allaient soigner, et il m'a dit clairement que la situation pour cette seconde vague était bien plus dramatique car on avait attendu que le virus circule partout avant de faire quelque chose (normal les gens auraient râlé). Résultat comme il me l'a dit bon bah c'est la m*rde et ils sont submergés mais pas le choix faudra faire avec.
Une cavaliere infirmière dans un autre CHU tenait exactement le même discours et rajoutait que pas mal de soignants sont arrêtés car complètement à bout ce qui empire la situation. Donc faut arrêter de prétendre que la situation est la même que d'habitude. C'est dingue de pas voir la différence entre : des malades meurent mais on fait tout pour l'éviter et, on reçoit tellement de malades d'un coup qu'on est sans cesse face à des choix éthiques terribles et du coup bah on retardera la chimio du gosse de 17 ans mais zut après ça sera trop tard pour lui. OUF heureusement il ne passera pas dans les morts du covid il n'est qu'un dommage collatéral. (Tiens ça m'évoque fort mon élève dont on a retardé les chimios de 3 semaines en mars mais en 3 semaines sa tumeur avait triplé de volume)
Et non le complotisme n'est pas lié à la réflexion loin de là, on est plusieurs collègues de philo à se démener sur les réseaux sociaux peu importe d'ailleurs notre orientation politique, et on désespère de voir que des gens adhèrent à une dialectique aussi faussée. Pour ça qu'on fera un cours sur les théories du complot d'ailleurs, ça donne l'impression aux gens d'être au dessus du lot et de réfléchir alors qu'ils se laissent magnifiquement manipuler par leur absence de savoir.
Ne surtout pas confondre complotisme et esprit critique. Et je précise encore une fois : aucun problème pour réfléchir sur les mesures et estimer que certaines sont un non sens. Aucun problème même pour ceux qui disent que l'économie devrait passer avant, si on peut prouver que la situation fera plus de morts sur le long terme. Mais dans ce cas faut assumer le fait qu'on demande à des soignants de laisser mourir des patients sans rien faire, faut assumer si les patients en question sont de notre famille (un ami de mon père en est mort, ma tante aussi, du coup ceux qui ralent contre une épidémie fictive m'amusent doucement.)
Après l'avoir refilé à mes parents j'attendais avec la petite angoisse la barre des 7 jours qui est souvent le moment où les malades se dégradent brutalement.
Pourtant j'irai pas dire que j'aurais pas du aller voir mes amis, on était 4, c'était un risque acceptable à mes yeux. Mais j'étais quand même responsable. Bref on peut discuter les mesures tant qu'on en assume les conséquences et la responsabilité ensuite. C'est bien beau de vouloir avoir le pouvoir de décision mais la politique c'est toujours une histoire de sacrifice. Pas toujours de soi.
Mais je répète je comprends qu'on râle quand on voit que des gens sont sacrifiés. Je plains par exemple ceux qui bossent dans le monde de la nuit (alors même que je n'ai jamais vu l'utilité des boites) parce que eux ont été particulièrement sacrifiés vu qu'on pouvait pas prétendre appliquer des mesures. Je comprends qu'on râle aussi parce que l'Etat a appliqué constamment des demi mesures ce qui fait qu'on finit par ne sauver efficacement personne. Mais je ne comprends pas ceux qui prétendent ne pas avoir de responsabilité, ceux qui ralent parce qu'on fait peur aux gens (sans peur les gens n'en ont rien à faire des autres ni même des lois), ceux qui prétendent qu'une épidémie est fictive ou qu'on sait très bien la soigner mais qu'on veut pas parce que ... parce que je sais pas quoi d'ailleurs puisqu'il suffit de réfléchir deux secondes pour voir que l'Etat en sortira fragilisé.
D'ailleurs pour les traitements : j'ai dit les traitements qui marchent c'est à dire ceux pour lesquels on voit un effet positif, j'irai pas prétendre qu'on soigne la majorité des patients suffit de regarder les chiffres pour montrer que non. Et de toute façon pour les plus vieux dans certains coins on ne s'embêtera pas vraiment à essayer (j'espère que vous n'aimez pas trop vos grands parents ? Moi je l'aime celle qu'il me reste donc ça m'embête de choisir entre la laisser isolée ou la mettre en danger. Ma mère est allée la voir le lendemain du jour où elle m'a récupérée aux écuries après mon malaise, du coup selon toute logique elle était déjà contagieuse, heureusement qu'elle avait pris des précautions parce que à ce moment là personne ne pensait que mon malaise était un symptôme du covid)
Bref je débats assez dans le cadre de mon boulot, j'arrête là de toute façon on sait bien que personne ne changera d'avis.
Du coup pour le débat numéro 2 concernant l'accès aux écuries, chez nous on a le droit suite aux dernières infos, pas de balade par contre et port du masque obligatoire. Bref je ferai le strict minimum pour l'entretien, mini séances pour éviter qu'il ne se dégrade comme en mai, gestion des couvertures et des pieds.