Pourtant ils ont été enseignés comme ça à l'école, mais ça peut dénoter dans le paysage pédagogique du second degré. Comme quoi les démarches se perdent vite et surtout, elle ne font pas contrepoids à l'extérieur (il serait naïf de croire le contraire de toute manière). Le souci du collège est surtout le manque de matériel et l'effectif. L'école manque aussi de matériel mais c'est plus facile de patouiller et même de bosser dehors car il y a une souplesse horaire qui permet d'étirer les séances au besoin.
Ca dépend peut-être aussi de l'enseignement de primaire, dans le sens où les enseignants les plus anciens ne sont pas forcément formés à cette démarche nouvelle.
Je sais que dans ce collège on accueillait des élèves venant d'une école où l'enseignante de CM2 était proche de a retraite.
Je l'avais rencontrée lors d'un conseil école-collège sur l'enseignement des langues... Elle n'était pas à jour et refusait d'enseigner l'anglais... Tous les élèves venant de cette école arrivaient donc au collège sans avoir fait de l'anglais.
J'avais aussi été souvent face à des parents très ancrés dans leur vécu de l'école. Le collège était en évaluation par compétences à 100%. Beaucoup de parents me demandaient en réunion parents-profs ce que ça valait en terme de notes ou quand est ce qu'on comptait revenir aux notes parceque eux ne comprenaient rien à notre système d'évaluation.
Donc face à un nouveau collègue de physique chimie qui appliquait la méthode expérimentale, je pense que les élèves ont été déstabilisés, et peut-être également les parents (on sait que s'ils racontaient le déroulement des cours à leurs parents, les parents répondaient surement qu'à leur époque c'était pas comme ça et que c'était mieux avant, ça a aussi pu jouer sur le ressenti des élèves...)
En plus quand on était nouveau dans ce collège, on avait tendance à être jugé. Donc un nouveau collègue avec des nouvelles méthodes, les élèves ont du se dire "mais d'où il sort celui-la? C'est un faux prof? Ce qu'il fait c'est peut-être pas bien. C'est pas comme ça qu'il faut faire."
Je l'avais aussi vécu. Tout ce que je faisais la première année était remis en question par les élèves et les parents de 3e.
Les années suivantes, ça allait mieux avec ce collègue (ça avait été pareil pour moi. Genre ça y est, on a fait nos preuves pendant un an sans être viré, c'est qu'on n'est pas des si mauvais profs que ça en fait.)