Mise sur la main - questions

soloux

Encore une fois faire céder la mâchoire n'est en aucun cas une garantie d'un fonctionnement global juste et optimal donc non on ne peut pas transposer ça monter dans le mouvement en se disant qu'à partir du moment ou le cheval cède c'est ok et on est dans le juste

Un cheval peut céder sur une main qui agit mal

Un cheval peut céder sur enrenement

Est ce pour autant que derrière le garrot tout fonctionnera correctement non, surtout quand on voit la mise sur la main uniquement par le prisme de la cession de nuque et de mâchoire

La main vient filtrer ce qu'il se passe derrière, le dernier lien de communication avec le cheval.

Donner des pistes de réflexions, imager la locomotion la biomecanique expliquer une idée, un mouvement, tenter de retranscrire une sensation c'est une chose aller dire " alors tu fais ça tu te mets comme ça et ça va marcher " non ... parce que rien ne garantie que le cavalier comprenne réellement l'exo, qu'il soit capable de lire correctement ce que va lui renvoyer le cheval et encore moins en capacité de s'adapter et d'adapter sa demande

quiebro13 Je suis tout à fait d'accord
C'est pour ça que j'ai conseillé des professionnels , des livres et des vidéos .
En équitation, il n'y a jamais de recette miracles , et tout dépends du cavalier comme du cheval .

soloux

le travail sur la mâchoire et la nuque enseigné dans l'école de Philippe Karl c'est celui des flexions de Baucher au 19e siècle.

C'est effectivement loin d'être anodin comme le souligne quiebro13
Ce sont des gestes techniques précis qui demandent beaucoup de tact pour être appliqués avec un bénéfice pour le cheval. Et ces flexions à pied, si elles peuvent libérer de certaines contractions dans la relation à la bouche ne garantissent en rien la récupération de ce bénéfice une fois en selle si le cavalier ne produit pas une équitation montée aussi technique, précise et pleine de tact.

Bref, avant de travailler la bouche des chevaux par des actions mécaniques il faut d'abord acquérir une main savante...

La disponibilité entière du cheval sous la selle ne se résumant ni à la cession de mâchoire, ni à la cession de nuque, je pense que l'attention des cavaliers devrait se porter ailleurs


Pour apporter des compléments de réponse à tulipette
la mise sur la main c'est d'abord établir un contact moelleux, stable et confiant entre la bouche et la main. c'est ressentir la présence de l'autre à travers les rênes sans qu'aucun des deux, du cheval ou du cavalier, ne heurte l'autre. On fait parfois allusion à des images comme tenir un oeuf, un poussin ou la main d'un enfant dans sa propre main... Il faut avoir conscience du vivant de ce contact pour respecter l'intégrité physique et morale du cheval.
ensuite, une fois ce contact établit, intervient une autre notion qui est celle de l'attitude du cheval, de son placer... C'est à ce moment qu'on entend les mots "céder, cession de nuque, de mâchoires, mettre en place..."
Et comme cela a été dit précédemment, le tort est de croire qu'il faut "faire céder, placer, le cheval" alors qu'en fait, il se place et cède lui-même, sans qu'on lui impose ou agisse sur sa bouche. Et il fait cela quand il est dans le bon équilibre, la bonne impulsion, la décontraction


Ton analyse est bonne : en agissant sur la bouche pour le "mettre en main" (en fait ici, dans ton cas, ce que demande ton prof c'est plus pour le placer), tu obliges le cheval a mettre sa tête dans un posture qu'il ne peut pas avoir car il manque d'un (ou plusieurs) des éléments qui pourraient lui permettre de le faire spontanément. Donc, ça lui est désagréable, ça l'embête, ça lui pose de vrais problèmes...
En fait, il faut plutôt avoir les mains très stables par rapport à la bouche. Il faut donc que tes coudes soient pliés et s'articulent éventuellement pour que tes mains restent "fixes" par rapport à la bouche du cheval. Il faut aussi que toi-même tu sois bien décontractée dans tes bras, et ça c'est un chantier important pour le cavalier : être stable tout en étant décontracté.

couagga Bonjour , je suis d'accord avec vous , ce n'est pas abondons et j'aurai dû apporter des précisions
Par contre, je pense que la cession de la mâchoire est très importante ... une bouche contracté va mener à avoir un cheval complètement contracté ( la mâchoire étant relié aux muscles pratiquement jusqu'aux abdominaux il me semble?) donc un cheval contracté aura un dos qui ne fonctionne pas , une encolure contracté qui pourra mener à un cheval encapuchonné , et au final on n'aura ni l'impulsion, ni une attitude dite " juste " non?

soloux

Je n'ai pas dit que la cession de mâchoire n'était pas importante.
Je dis que la cession de mâchoire obtenue par la mécanique des flexions de Baucher ne garantie pas la décontraction de l'ensemble du cheval.
Donc, on ne peut réduire l'approche de la décontraction du cheval à la seule mobilisation de sa mâchoire d'une part et d'autre part, je pense plus juste de s'occuper de la décontraction de l'ensemble du cheval et d'attendre la cession de mâchoire spontanée comme validation de cette décontraction de l'ensemble.

De plus, je constate que l'usage systématique de ces flexions comme préalable à chaque séance en fait rapidement un acte mécanique, avec des réponses pavloviennes du cheval, déconnecté du reste, donc on en perd toute la pertinence. Une perte de bénéfice pour le cavalier comme pour le cheval.

Pour décontracter le dos du cheval, il faut travailler le cheval. L'ensemble du cheval.
De plus la contraction relève aussi de la disponibilité mentale (calme, confiance, intérêt, motivation, bien-être) et ce n'est pas avec des flexions que l'on gagne tout cela.

Pour moi, les flexions de Baucher reste une approche mécaniste et réductrice du cheval. c'est un outil technique très intéressant dans des cas précis avec un format à court ou moyen terme mais pas plus.

On parle beaucoup des actions mécaniques du cavalier quand il s'agit d'avoir un cheval "sur la main", pour avoir une réaction mécanique du cheval.

On oublie parfois que le couple cheval/cavalier est un tout, mon cheval ne se porte jamais aussi bien que quand je suis moi même détendue, à ma place

cherchour

Totalement d'accord.
et la pensée du cavalier se portant lui-même ses mains, son intention d'aller en avant, sans le faire physiquement est bien plus importante que toutes les actions techniques qu'il peut entreprendre pour impulser son cheval, le faire se tendre et venir au contact

Edit :

J'ai essayé de suivre au maximum tous vos conseils hier (éviter les actions de main, étirer, décontracter, commencer à pied...), et même s'il y a encore pas mal de boulot, je n'ai plus l'impression de gêner ma monture. Après quelques exercices de ''stretching'' j'avais une jument qui venait étirer son encolure d'elle même et machouiller son mors (si je ne me trompe pas, cela signifie qu'elle accepte le mors et est décontractée?)!

Merci infiniment en tout cas vous m'avez beaucoup aidé.
Quelqu'un sur le forum m'avait conseillé de me renseigner à propos de Philippe Karl, et je suis tombée sur cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=_9Q-qGbhBa4&feature=share que je vous conseille vivement ! il allie théorie à pratique histoire de comprendre le pourquoi du comment, une vidéo qui vaut le détour ! Il parle notamment du fait de pianoter, et dit que lorsqu'on a les mains basses ça agit sur une partie très sensible de la bouche ce qui contraint, tandis que si c'est vers les oreilles, ça aura un effet de décontraction. Il fait d'abord cela à pied puis monté, mais j'ai préféré ne le faire qu'à pied pour commencer. J'avoue ne pas avoir tout essayé pour ne pas me précipiter et vraiment bien faire un exercice avant de passer au suivant. (ne vous inquiétez pas, je suis encadrée :))
Sur ce, bonne journée à tous et à toutes :)

soloux
Du coup, j'ai essayé de mette en pratique ce que Philippe Karl disait dans sa vidéo, notamment l'exercice que tu m'avais conseillé de faire, je te remercie ça m'a beaucoup aidé :)))

soloux
d'accord, merci, je le suis de toutes façons haha ! j'ai trouvé sa premoère vidéo très riche en informations, des informations qui peuvent paraître futiles mais qui m'ont aidé à comprendre pourquoi faire ceci et non cela, merci de m'avoir conseillé Philippe Karl !

soloux
d'accord, merci, je le suis de toutes façons haha ! j'ai trouvé sa première vidéo très riche en informations, des informations qui peuvent paraître futiles mais qui m'ont aidé à comprendre pourquoi faire ceci et non cela, merci de m'avoir conseillé Philippe Karl !

quiebro13
Bonjour,

si ça peut te rassurer, je travaille toujours encadrée surtout lorsqu'il s'agit de sujets aussi sensibles :)

Mon but est avant tout d'avoir un cheval qui ''fonctionne bien'', c'est pourquoi j'ai pris note de tous les conseils que vous m'avez donnés pour en parler à mon coach :))
On a un peu ''trié'' les différentes choses à travailler, afin de ne pas trop se précipiter et les répartir sur plusieurs séances.

J'espère t'avoir rassuré, et tiens à insister sur le fait que je ne cherche pas l'aspect ''esthétique'' et veux vraiment ce qu'il y a au ''fond'' : le bon fonctionnement du cheval, sans avoir à user d’enrênements (c'est peut-être un peu idyllique? je ne sais pas mais j'espère qu'avec du travail ça sera possible un jour)

couagga
J'aime bien l'idée de tenir les rênes comme si elles étaient un poussin ou un oeuf.
Pour résumer, il faut avoir des mains stables et légères tout en ayant le bras plié et décontracté (pour suivre le va et vient du cheval?).

tulipette

Suivre ... ou pas , ça dépend... mais pliés de toutes façons car c'est le seul moyen d'avoir de l'amorti et d'être décontracté.

Attention avec la diabolisation des mains basses par PK. C'est sa marotte et ça lui fait un peu quitter la route Non les mains hautes ne sont pas la vérité unique et une main haute n'est pas obligatoirement plus confortable qu'une main basse. Selon le cheval, son niveau, ce que l'on cherche, les mains peuvent être à différentes hauteurs sans problème.
Je t'invite à t'intéresser à d'autres écuyers en plus de PK. Il n'est jamais bien prudent de n'avoir qu'un modèle car on prend ses égarements comme ses réussites et comme on a rarement le talent de nos maîtres autant élargir les exemples pour faire sa propre synthèse, adaptée à nos chevaux et nos compétences, avec humilité. La multiplicité des sources permet aussi de relativiser.

Ce qui est à retenir surtout c'est que la main ne doit pas être sous le niveau de la bouche et que des mains trop hautes sont tout aussi préjudiciables pour le cheval que des mains trop basses.

tulipette avec plaisir ! :)