L'élevage de sport est-il en danger ?

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Lunaloveisgood

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L'élevage de sport est-il en danger ?
Posté le 06/03/2021 à 18h47

Attention pavé !

Derrière ce titre volontairement polémique, j'aimerais discuter aujourd'hui d'un sujet un peu sensible mis en lumière dans le dernier dossier "élevage" de l'Eperon (n°388).
Je l'ai, en effet, trouvé extrêmement pertinent et, c'est d'ailleurs la première fois, que je vois retranscrit mes craintes noir sur blanc dans un magazine spécialisé avec une telle audience.

Je vous recopie ici l'introduction, un extrait et la conclusion du journaliste. Je pourrais, éventuellement, transmettre l'article complet (avec tous les chiffres de l'enquête) en mp à ceux que cela pourrait intéresser afin que l'on puisse tous débattre du sujet en partant des mêmes bases.

Introduction :
" Peut-être est-ce un sujet tabou qu'il est difficile d'aborder. Il y a une sorte d'omerta internationale sur le nombre élevé de saillies effectuées par certains étalons depuis des décennies. Personne ne communique sur le sujet. Ni les principaux étalonniers européens, ni les stud-books, ni la Work breeding federation of sport horses (WBFSH) ne semblent vouloir partager cette information. Il serait pourtant assez simple, et très instructif, de publier officiellement le nombre de juments saillies par chaque étalon dans le monde, chaque année. La WBFSH devrait s'en charger. Mais il semble que tout un système serait remis en cause si l'ensemble des éleveurs européens se rendait compte que seuls les étalons qui saillissent énormément dès leurs débuts peuvent un jour figurer dans le haut des classement mondiaux. Pour illustrer cette enquête, nous prendrons quelques exemples significatifs d'étalons âgés ayant un succès au niveau européen.

L'étalonnage est devenu un marché très concurrentiel au niveau international et il est difficile de s'y faire une place si l'on n'a pas l'entregent pour collaborer avec les plus importants étalonniers européens, ou si l'on n'a pas les moyens financiers d'acheter des étalons performers de haut niveau ou d'anciennes vedettes. Depuis que le studbook Selle Français est "ouvert" et que la plupart des étalons vedettes en Europe sont accessibles aux éleveurs français, l'offre est plus vaste, plus internationale qu'autrefois. En est-elle meilleure pour autant ?"

Extrait :
" Outre le fait que ce système de saillie à outrance amène beaucoup trop de produits d'un même étalon sur le marché, il y a aussi un problème, plus grave et à plus long terme, qui se pose sur le plan de sélection du cheval de sport : la diminution du cheptel d'étalons utilisés et réellement testés sur descendance par rapport à la multitude d'étalons approuvés dans le monde et, donc, la réduction de la diversité génétique. C'est sans doute le problème le plus préoccupant. Car, non seulement les étalons à la mode produisent beaucoup plus de fils étalons à leur tour à la mode, mais ils produisent également énormément de filles qui deviennent poulinières et laissent également leur empreinte génétique.
Hélas, quand les éleveurs et les instances qui sont censés les gouverner - les stud-books et la WBFSH- en prendront réellement conscience, il sera trop tard. On ne pourra plus revenir en arrière une fois que la diversité génétique aura disparu ou sera réduite à quelques courants de sang d'étalons à la mode, eux-mêmes issus de lignées identiques. Une peau de chagrin. "

Conclusion :
"Autrefois les stud-books européens faisaient appel aux étalons Pur-sang ou Anglo-Arabe - voire Trakehner en Allemagne - pour apporter, entre autres, de la diversité génétique. Cette époque est révolue et l'utilisation de ces étalons est devenue anecdotique car il n'y a plus de reproducteurs de ces races ayant les performances sportives à haut niveau, critères que tout le monde recherche de nos jours.
On s'aperçoit que les grandes lignées mâles provenaient des meilleures étalons de croisement, notamment Pur-sang tels Orange Peel, Furioso, Rantzau, Ultimate, Ladykiller, dont descendent la plupart des meilleurs étalons actuels.
Mais cet apport de "sang" et de gènes nouveaux n'existant plus en Europe, le travail de sélection se fait sur un pool restreint à moins de dix lignées mâles en Europe. Plus les étalons aux origines à la mode vont saillir, moins nous aurons de chance de voir émerger un nouvel étalon avec un pédigrée relativement en "outcross".
B.L.C, L'éperon, n°388.


Pour préfacer mon propos, je tiens à préciser une petit peu mon parcours. Je suis une cavalière amatrice au statut de particulier qui se passionne pour l'élevage (sans jamais avoir fait reproduire pour le moment).
J'ai été frappée, quand j'ai commencé à m'intéresser au sujet, par la multitude des étalons proposés à la saillie et j'ai, comme beaucoup, été séduite par des étalons vus à l'époque uniquement via les GP du dimanche sur Equidia et les catalogues extrêmement soignés des étalonniers/marketteurs.
Je ne fais, depuis, que repousser mon projet de saillie par crainte de ne jamais en savoir assez, et, comme la généalogie reste un domaine qui m'apparaît éternellement vaste, je reste pour le moment dans un doute perpétuel, dans une quête inépuisable de l'étalon idéal pour ma jument. M'enfin ça c'est une autre histoire...
Je suis aussi un fervent défenseur du selle francais originel et du stud-book CSAN, donc, clairement absolument pas objective sur le sujet.

Voila mes questions aux éleveurs ou cavaliers passionnés. Je les ai orientées vers le Selle français car c'est la race que je connais le mieux et qui m'intéresse le plus mais tout le monde peut participer, bien entendu, pas de discrimination !

1) Partagez-vous les impressions du journaliste sur le rétrécissement du pool génétique et le monopole de quelques grosses structures d'étalonnage qui biaissent les chiffres et les classement de reproducteurs ?

2) Si oui, pensez-vous qu'un retour aux quotas de saillies soit une solution possible ou totalement utopique au vu de l'hégémonie du secteur privé dans le domaine et du désengagement du secteur public ?

3) Craignez-vous, dans un avenir plus ou moins proche, l'avènement d'un stud-book européen au détriment des spécificités nationales ou l'appelez-vous de vos voeux les plus chers ?

4) Trouvez-vous cet article trop alarmiste ou avez-vous déjà, parfois, des difficultés à préparer vos croisements sans constamment retrouver les mêmes chefs de race dans les papiers et donc de la consanguinité (hors démarches volontaires de linebreeding/inbreeding ) ?

5) Bien que le problème de la consanguinité et de la suprématie de certains étalons ne date pas de l'ouverture du stud-book SF, trouvez-vous que le problème s'aggrave aujourd'hui avec la disparition de précieuses lignées dites "outcross" et la sur-spécialisation des races constitutives du selle français dans leur propre domaine d'expertise (trotteur en course, anglo en complet, arabe en show/endurance etc.) ?

6) Enfin, si vous trouvez que le système actuel est problématique. Avez-vous des solutions/hypothèses à partager ici pour sortir d'une possible crise future due à un appauvrissement du patrimoine génétique ?


Personnellement, je suis très pessimiste. Les éleveurs suivent le marché car ils souhaitent pour la plupart - et c'est bien normal - vendre au sevrage pour rentrer dans leur frais et faire une plus-value nécessaire à toute entreprise pérenne.
Dès lors, il faut un papier alléchant avec, non seulement, une ligne maternelle apropriée mais aussi un étalon commercial.
Or, les étalons performant, comme leurs noms l'indiquent, sont "fabriqués" dans le but de briller en compétition à haut niveau et ne représentent pas les besoins de 90% des acheteurs qui, eux, sont amateurs.
Aujourd'hui, j'ai l'impression que la plupart des cavaliers de sport amateurs cherchent un cheval polyvalent au caractère stable. Un cheval qui pardonne/tire-cul pour se faire plaisir le dimanche en concours. Ces cavaliers n'ont pas forcément la patience ou les compétences pour former des jeunes chevaux - je dis cela sans aucune malice et m'inclus dans le lot - . Or, un élevage qui proposerait des chevaux comme cela, bien nés et valorisés jusqu'à leurs 6 ans, ne rentreraient jamais dans ses frais car les prix du marché sont totalement tronqués.
D'ailleurs, dans le même numéro de l'Eperon, Serge Lecomte (candidat à sa réélection à la présidence de la FFE pour un sixième mandat) indique vouloir : " accroître le nombre de cavaliers. Plus on est nombreux, plus l'équitation est forte et reconnue, mieux les professionnels en vivent, plus on peut développer les activités. En transformant des piétons en cavaliers on crée des besoins en chevaux, en matériel et en équipement. Mon objectif sera d'atteindre un million de licenciés".
Je ne suis pas d'accord avec son postulat qui me semble manichéen à souhait. Bref, on en revient toujours au sujet de la démocratisation de l'équitation...

Édité par lunaloveisgood le 06-03-2021 à 23h35

Badmonster

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L'élevage de sport est-il en danger ?
Posté le 06/03/2021 à 22h02

lenahaha je réagis juste sur ce point et je reprendrai après peut être :)

Mais je ne pense pas que faire des saillies sans IA soit possible avec les chevaux de sport hors courses. Dans les courses ils commencent et finissent leur carrière tôt et peuvent ensuite se consacrer à la reproduction. Alors qu'un cheval de cso, il va être en compétition à haut niveau de 8, 9 ans à 15, 16 ans... et tant qu'il est en compétition prendre le risque de le blesser lors d'une saillie... je ne sais pas s'ils seront nombreux à prendre le risque.

Pcql

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L'élevage de sport est-il en danger ?
Posté le 06/03/2021 à 22h48

khymette Le chef de race Ibrahim (père de Jalisco, Elf III, Almé, Double Espoir, ...) a sailli en monte naturelle 40 juments par an.
Il a 313 descendants inscrits au SIRE ... Et rien à l'étranger. 300 ! Dans toute sa vie ! Là on parle d'étalons qui font plus de 1000 poulains par an ! 3 à 4 fois plus de poulains chaque a,née que lui pendant toute sa vie !! Comment penser que ça ne va pas avoir d'impact sur la diversité génétique ?

Anemone47

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L'élevage de sport est-il en danger ?
Posté le 06/03/2021 à 22h55

khymette les chefs de race ne saillissaient pas 450 juments par an voire plus

Lunaloveisgood

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L'élevage de sport est-il en danger ?
Posté le 06/03/2021 à 23h07


khymette a écrit le 06/03/2021 à 21h51:
J'avoue ne pas bien comprendre plusieurs points : les chefs de race c'est pas un concept nouveau. Pourquoi ça serait subitement grave ? D'autant plus que le brassage est européen maintenant donc très franchement je doute du risque de consanguinité. Les éleveurs canins se débrouillent dans des races à effectifs bien plus faibles ! Surtout que j'ai pas l'impression que ça soit si restreint que ça la variété des origines en réalité, quand je vois les chevaux de sport de mon écurie y'a de tout en papier.

Les chefs de race ne sont pas un concept nouveau, personne ne dit le contraire. Déjà, il y a 50 ans, certains étalons étaient extrêmement à la mode mais la limitation des saillies et les moyens techniques de l'époque ne permettaient pas de voir un étalon régner de manière aussi hégémonique.
Le problème principal soulevait par l'étude génétique, et, qu'à l'heure actuelle, nous pouvons faire remonter tous les chevaux de sport de cso EUROPEEN à 10 lignées. Lignées qui continuent de se refermer sur elles-mêmes et de s'appauvrir du fait de la mise à la reproduction des mêmes origines mâles et femelles. Alors, cela ne pose peut-être pas encore trop de soucis à l'échelle locale voire nationale pour le moment mais nous risquons d'aller droit dans le mur d'ici quelques dizaines d'années si rien ne change.
Ce n'est pas parce vous avez une perception empirique différente, sur un échantillon très faible, puisqu'à hauteur de votre écurie, qu'il faut se fourrer la tête dans le sable et ne pas prendre en compte ces chiffres. Le risque de consanguinité est bien plus présent aujourd'hui malheureusement qu'au siècle dernier. Nous pouvons aussi nous émouvoir de la disparition de souches anciennes et qualiteuses...


Et le reproche aux indices, puisqu'il me semble qu'il y a des indices ou classement qui s'intéressent à la proportion et pas seulement au nombre des produits faisant du sport à bon niveau?

Il a effectivement certains classements comme celui d'Horsetelex qui propose un calcul différent de celui de la WBFSH mais je ne vois pas le rapport ici (je le dis sans méchanceté aucune). Mon sujet est centré sur la disparition de nombreuses lignées de sport. Par exemple, si les éleveurs ou amateurs choisissent uniquement les étalons A, B, C, D et E sur les 26 existants. Ce sont, bien entendu, toujours les mêmes (ou leurs descendants) qui apparaitront dans ce genre de classement et ce, peu importe, la méthode de calcul puisque, aujourd'hui, la majorité des étalons de sport proposés ne saillissent statistiquement moins de 5% de l'ensemble des juments mises à la reproduction.

Enfin, même certains étalons de papier glacé ont bonne réputation pour le caractère, donc je comprends pas ce besoin systématique dans ce genre de débats d'opposer la ferrari ingérable à l'étalon au grand coeur qui a fait de la 110.
Il est vrai que j'ai opposé d'un côté les chevaux de sport de haut niveau et de l'autre les chevaux d'amateurs (terme affectueux dans ma bouche et absolument pas dénigrant chez moi) qui pour moi ne devraient pas être sélectionnés sur les mêmes critères.
Un cheval de haut niveau n'a pas besoin d'être une crème, même si, bien entendu, cela est préférable. Je persiste à penser qu'un cheval d'amateur se doit d'être patient et gentil à minima car le cavalier amateur pratique une équitation de loisirs et non professionnelle.
De plus, c'est une généralisation sans doute, mais nous avons parfois tendance à oublier que les chevaux les plus performants sont montés par des pilotes incroyables ! Si je reprends les 4 premiers résultats statistiques des origines dominantes chez les étalons d'après l'enquête de l'Eperon, on retrouve : Diamant de Semilly, Clinton, Cornet et Baloubet. Sur ces 4 étalons, tous ont été jugés difficiles par leur cavalier respectif, je peux vous ressortir les interviews si vous le souhaitez. Certains ont acquis ce caractère spécial (Diamant), d'autres le transmettent régulièrement (Hello Balou du rouet, Hello Colestus (pour n'en citer qu'un issu de Cornet)), deux sont carrément père et fils, deux proviennent de la même lignée (Ibrahim).


Qu'on déplore le commercial (alors que bon quand je vois les pubs facebook avec des étalons loisir confidentiels qui savent pas sauter et qui ont en gros juste une couleur sympa, je trouve ça tout aussi risible que de lire le sempiternel "convient à toutes les juments" des catalogues), les techniques qui permettent aux juments d'avoir des carrières sportives et reproductives plus prolifique, ou la dilution de la race, je ne le partage pas mais je le comprends.

Les étalons moyens ou mauvais qui saillissent, cela a toujours existé, malheureusement. Ce n'est cependant pas un problème à l'échelle globale et mondialisée de l'élevage actuel. Par contre, la multiplication des techniques de reproduction dispendieuses qui impliquent une forme importante de spéculation SI.
Désolée, si je donne l'impression de radoter, mais, quand plusieurs dizaine de milliers d'euros sont en jeu, et ce même si tu es fortuné, tu portes ton dévolue sur des valeurs refuges et tu entraines une sélection de plus en plus en entonnoir. D'ailleurs, au-delà des problèmes éthiques et génétiques (un étalon qui saillit entre 1000 et 2000 juments par an, rien qu'en Europe, durant toute sa carrière d'étalon (qui peut durer 15 ans)), ces pratiques vont entraîner aussi des problèmes "humains".
Pour n'en citer que quelques-uns : une concurrence de plus en plus européenne sur le marché du cheval avec un nivellement par le bas des prix des chevaux (tout en conservant un prix de production incompressible), une suprématie de quelques éleveurs et de quelques étalonniers qui seront maître du marché, des frais de saillies qui augmentent d'années en années avec de moins en moins de garanties pour les éleveurs et donc la faillite plus ou moins amorcée des "petits éleveurs" sur cette part de marché (disons à partir du mètre 40 en cso) qui contribuaient encore une fois au brassage génétique. Si on veut être alarmiste, on peut aussi rajouter, la multiplications des mauvaises surprises type OCD et PSSM1 et une division beaucoup plus marquée entre les cavaliers de haut niveau ( au vu des coût - cheval, droits d'engagement, les Pay cards qui ajoutent une diffulté d'accès aux concours etc. -, il est de moins en moins possible pour un cavalier non issu du sérail de percer, et ça, au-delà de tout le reste, c'est extrêmement regrettable surtout quand on souhaite lutter contre l'image élitiste qu'à le grand public de notre sport), les cavaliers amateurs de compétition et les cavaliers de loisirs.


Ma jument est SF avec des grands peres holsteiner et hannovriens, et des grands mères SF... avec déjà en réalité beaucoup de PS!! (en même temps pour un cheval de complet faut bien :p)


Pourquoi faudrait-il bien ? Comment faisions-nous avant pour faire naitre des chevaux de complet performant hors influx étranger ? Pour reprendre votre exemple, un éleveur qui souhaite produire pour du complet peut se tourner vers du pur-sang ou de l'anglo-arabe, tout en restant dans la race selle français puisque ces deux dernières sont constitutive du berceau originel, et, si on veut pousser le vice jusqu'au bout, il existe de bon SFO capable de transmettre des allures convenables pour le complet (Calypso d'herbiers pour ne citer que lui).
Après, je ne suis pas extrémiste non plus. Chacun utilise les étalons qu'il souhaite et il existe de super entiers étrangers, maintenant, je regrette simplement, que cela se fasse presque toujours au détriment de nos étalons locaux qui sont tout aussi qualiteux voire parfois carrément meilleurs...
Exemple typique : Baloubet qui fut boudé pendant des années en France et qu'on s'arrachait à l'étranger. Même topo pour Cor de la Bryère. A croire qu'on aime refiler aux voisins nos pépites.


Edit : J'avais oublié de répondre à la dernière partie du message !

Édité par lunaloveisgood le 06-03-2021 à 23h46



Pcql

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L'élevage de sport est-il en danger ?
Posté le 06/03/2021 à 23h09


badmonster a écrit le 06/03/2021 à 22h02:

Mais je ne pense pas que faire des saillies sans IA soit possible avec les chevaux de sport hors courses. Dans les courses ils commencent et finissent leur carrière tôt et peuvent ensuite se consacrer à la reproduction.

Et comment est-ce qu'on faisait il y a 20 ans ?
La question c'est celle de l'étalon-performer : est-il indispensable qu'un sportif de haut-niveau saillisse ? Et à l'inverse : est-il indispensable qu'un étalon continue à sortir aux 4 coins du monde plutôt que de se consacrer à sa carrière d'étalon ?

Badmonster

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Posté le 06/03/2021 à 23h25

pcql Le sport de haut niveau a quand même beaucoup évolué en 20 ans... Ce n'est plus la même vie. Hors covid, pour être dans le top 30, il faut 3 chevaux de 5* performants quasiment... Donc clairement, se priver d'un cheval, c'est compliqué pour le haut niveau. Idem avec le prix des chevaux qui valent une fortune maintenant..

Est ce indispensable qu'un étalon de haut niveau saillisse ? Non, dans l'absolu, rien n'est indispensable, mais gagner en 5* c'est une belle preuve de performance, et forcément ce sont des étalons recherchés. Pour se consacrer à la reproduction vs la carrière sportive, ça rejoint ce que je disais plus haut.

Pcql

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Posté le 06/03/2021 à 23h58

Sauf que là, tu pars du principe qu'il y a une corrélation absolue entre la qualité sportive et la qualité de reproducteur.
Mais en fait, d egrands champions qui n'ont produits que des crabes, on en a plein les tiroirs ;) L'inverse étant vrai aussi d'ailleurs : ceux qui ont vu Jalisco sur un tour comprendront ;)

Kiran

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Posté le 07/03/2021 à 00h08

Sans parler forcément d'interdire l'IA, des limitations et des quotas de congelé, laissant libre les autres modes de saillies pourrait déjà endiguer un peu le phenomene je pense

Badmonster

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Posté le 07/03/2021 à 00h09

pcql Je n'ai pas dit qu'il y avait une corrélation absolue. J'ai dis que la performance était une qualité recherchée et donc les étalons performants vont être utilisés. Je sais bien qu'il y a des champions qui produisent mal (après est ce que c'est uniquement leur faute ou est ce que parce qu'ils sont utilisés à tort et à travers sur des juments moyennes ?).


Donc clairement, vu le système actuel, très peu de propriétaires (aucun ?) vont se priver de la sécurité et de la rentabilité de l'IA et prendre le risque d'interrompre la carrière d'un étalon performant.

Pcql

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Posté le 07/03/2021 à 01h11

badmonster Oui "dans le système actuel.
Mais comme il semble évident qu'il ne sera pas pérenne

Daxou

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Posté le 07/03/2021 à 07h07

Juste comme sa

Il y a pas eu la e même problème en Amérique dans les chevaux de sport avec l étalon "secrétariat" ? Qui a justement saillie à tout va ?

Et que du coup, 2/3 génération après, les éleveurs de chevaux de courses chercher des produits sans secretaria dans les papier.

Je sais plus comment c est fini cette histoire mais sa prend pas mal de recul comparée au problème de sang du cheval de sport.

Dans tout les cas à vouloir toujours plus haut ... Le haut niveau se retrouvera coincé a aller chercher ailleurs sont sang neuf ...

Plume29

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Posté le 07/03/2021 à 09h07

Je suis pas dans le sport mais dans le loisir et déjà je trouve que la vente de saillies aux particuliers ça tue l'élevage à petit feu. Ce n'est que mon avis et je comprends qu'on soit pas d'accord avec ^^'

Une jument de proprio saillie, c'est un poulain de moins vendu. Et j'ai l'impression que les gens ne sont pas forcément objectifs sur les qualités/défauts de la jument, voulant juste une suite à poupette. Du coup on a des chèvres misent à la repro, sur qui on met un étalon à la mode par ce que si ça le fait pas ce sera plus facile à vendre. Alors oui des fois ça fait des champions, mais des fois ça fait des crabes aussi. En attendant, ces chevaux sont quand même sur le marché!

Et du coup on retrouve la problématique soulevée ici: peu d'étalon qui saillissent à tour de bras. En parcourant les annonces sur LBC ou FB j'ai l'impression de voir toujours les mêmes noms, à croire qu'on a que 12 étalons agréés en France!

Bon je grossis le trait, bien sûr que tout les proprios ne sont pas comme ça et certains font de croisements judicieux. Mais cela n'empêche que un poulain qui né chez un particulier, c'est un poulain de moins acheté à un éleveur.

Au début je proposais mes étalons (de loisir) à la saillie extérieure. Mais finalement on m'a amenée des juments que j'aurais jamais fais reproduire ( péter du casque, foutue de manière aléatoire....). En plus je trouve difficile de mener mes étalons en troupeau et en saillies extérieurs. Ils sont pas fanas d'avoir des aller-retours de juments inconnues, niveau stabilité du troupeau c'est pas ouf. Les juments réagissent assez mal aussi, bref rien ne va pour personne. Il faudrait que la jument reste dans un paddock accolé plusieurs jours/semaines, mais les gens sont pas prêts à payer une pension plus que quelques jours j'ai l'impression.

Et de plus, si un particulier met son poulain en vente ( et certains font reproduire tous les ans dans ce but) il le mettra souvent moins cher qu'un éleveur.

Du coup à titre tout à fait perso je pense qu'il faudrait soit fermé les saillies extérieurs aux particuliers, ou mettre un quota. Les saillies devraient être réservées avant tout aux éleveurs.

Michiwa

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Posté le 07/03/2021 à 09h17

plume29 Honnêtement quand je cherchais un cheval à acheter j'ai pensé aux poulains. Je me suis clairement ravisée quand je me suis rendue compte que le prix d'un poulain au sevrage était le même qu'un cheval débourré directement prêt à partir en balade. Et si je devais racheter un cheval aujourd'hui, je ferais le même choix. En faisant donc pouliner ma jument, je n'ai volé aucune vente à aucun éleveur.

Plume29

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Posté le 07/03/2021 à 09h28

michiwa Bah c'est signe aussi qu'il y a trop de chevaux sur le marché. C'est pas normal qu'un cheval adulte débourré coûte aussi, voir moins cher, qu'un poulain au sevrage.

Pour moi si, ça reste un poulain de moins vendu quand on fait pouliner sa jument.

Michiwa

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Posté le 07/03/2021 à 09h44

plume29 Mais je ne serais jamais allée acheter de poulain chez un éleveur.

Trop de chevaux sur le marché ça je n'en sais rien du tout.
Y'a un moment donné un cheval ne peut pas valoir 6000€ juste parce que son éleveur l'a vendu 4000€ et qu'il ne faut pas perdre d'argent avec une revente.
Ce qui est à peu près sûr c'est qu'entre le confinement de l'an dernier et la rhino de cette année, la repro c'est un sacré bordel et je suppose qu'il y aura un "trou" sur le nombre de poulains à naître, et donc moins sur le marché. En tout cas pour le loisir et loisir+. Je suppose que pour le vrai haut niveau tout se fait quand même sans soucis.
Est-ce que ça va influencer les prix ? Aucune idée.
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