Je relance le sujet pour une petite question, pour tous ceux qui sont employés dans une écurie, avez vous des avantages en nature ? (Style pension gratuite, cours...)
Je trouve que nous sommes dans un corps de métier qui est déjà dure physiquement et moralement, pas très bien payer et je trouve dommage que ce ne soit pas obligatoire dans les entreprises que les employés ai d'avantages en nature.
Voilà petite réflexion du soir
Bonjour,
Vous avez tout à fait raison.
J'ai bientôt 30 ans de recul sur l'évolution de la convention collective des centres équestres. Et je peux vous dire que celle-ci a considérablement changé et évolué en faveur des employeurs.
D'abord pour se mettre en règle avec le code des impôts (tous les avantages en nature on un montant estimé et sont à déclarer et à déduire du salaire) ce qui n'était pas le cas historiquement.
Justement, au début du développement de l'équitation aux civiles, on estimait, comme vous le dites, que les contraintes de ce métier et la pénibilité valait bien quelques avantages (logement, pension de cheval, pourboires, quelques tontes ou quelques montes payées en espèces, les cours particuliers, montes en concours sur les heures de travail, confiages de chevaux à usage personnel etc...c'était tout à fait légal et monnaie courante).
Aujourd'hui, la convention collective n'oblige pas à valoriser l'ancienneté (ce qui a été le cas), elle n'oblige pas non plus à rémunérer sur diplômes ou sur tâches. Alors qu'auparavant chaque diplôme et chaque tâche imposait un tarif minimum dans la grille des salaires et croissant avec les tâches et les diplômes.
Et alors même que la loi dit qu'une convention collective peut être plus avantageuse pour l'employé que le code du travail mais ne doit pas le désavantager, celle des centres équestres ne répond pas à cette loi et ça n'a jamais fait bruit.
Certains centres équestres ont même trouvé mieux pour l'encadrement: utiliser la convention collective des métiers de l'animation. Celle-ci a une grille de salaire encore moindre que celle des centres équestres....
Je ne connais pas ce qu'il se passe en périphérie des centres équestres, mais il y a 30 ans, la durée d'exercice d'un enseignant d'équitation était en moyenne de 5 ans.
Les raisons données étaient essentiellement les conditions de travail.
Actuellement, il semble que la durée soit de 3 ans en moyenne, et que les raisons données soient : le manque de perspectives et d'évolution de carrière ainsi qu'un manque de reconnaissance et de ses compétences....
Avec la crise sanitaire, la filière aurait perdu rien qu'en un an (de mémoire) quelque chose comme 3500 enseignants en France.
La rentrée à venir s'annonce difficile car il y a peu de candidats pour les postes à pourvoir, et la population qui s'intéresse aux formations sont essentiellement des reconversions et là encore, on sait que le taux d'abandon avant la fin du projet est important, d'autant plus que ce sont des personnes qui ont eu d'autres expériences professionnelles avant et un certain niveau de vie que le monde de l'équitation ne peut pas séduire.
Une fois de l'autre côté de la barrière, clairement les gens se rendent bien compte, (sauf rares exceptions et avec un projet particulier ou dans une région où la vie est très peu chère) qu'ils ne peuvent pas se permettre d'avoir une vie convenable dans ce milieu.