leasaunier
ça part sans doute d'une bonne intention, mais le fait est que tu ne peux pas faire beaucoup plus que ce que tu as déjà fait
Je suppose que ce jeune homme a eu son mot à dire, on ne le force pas à prendre cette demi-pension? Donc peut-être qu'il ne s'est pas fait peur et en tout cas qu'il a envie de persévérer.
Il va être encadré, ce qui est une bonne chose.
De ton côté, tu as l'intuition que ça ne passera pas, et qu'il se met en danger : tu as fait part de ton avis au propriétaire et au gérant.
lls ne sont pas du même avis. Et peut-être n'est-ce pas pour des raisons louables : il est possible que l'un ou l'autre, ou les deux, fassent passer leurs intérêt avant l'intérêt et/ou la sécurité du jeune homme. Mais il est possible aussi qu'ils pensent sincèrement qu'avec du travail le gamin puisse se faire plaisir.
Dans tous les cas, tu as fait ce que tu pensais devoir faire, à savoir leur signaler que cette association pouvait se révéler dangeureuse pour le jeune homme. Se les choses se passent mal, tu auras ta conscience pour toi. Et si elles se passent bien, tu seras heureuse de t'être trompée. Mais dans tous les cas, tu ne peux rien faire de plus, il n'y a pas d'argument baguette magique qui les ferait changer d'avis...
J'ai vécu une situation similaire : il y a quelques mois, une amie de ma fille a acheté un cheval (enfin ses parents, puisqu'elle a 15 ans). Les parents ne sont pas cavaliers, c'est le moniteur de leur fille qui les a accompagnés dans leurs recherches. Il se trouve que la gamine est venue essayer la jument d'une proprio de mon écurie, qui est aussi une copine.
Les parents, que je connais bien m'ont demandé mon avis à titre amical. C'était une situation compliquée, la proprio est une copine, le coach était présent et je ne suis pas pro, mais en même temps je n'aurais pas eu la conscience tranquille si je ne les avais pas avertis de ce que je considérais comme un danger. Je connais bien la jument, je connais la gamine, je leur ai dit que pour moi la jument avait trop de force et trop de sang, était trop compliqué pour la cavalière (galop 5), et qu'elle risquait à terme de se faire peur voire mal. Comme toi, c'était une "intuition", fondée sur la connaissance que j'avais du cheval, mais je ne pouvais pas faire plus que ça.
Tout le monde a dit que je me trompais : la proprio de la jument m'en a voulu parce que j'avais failli lui faire louper la vente, la gamine m'en a voulu parce qu'elle avait eu un coup de coeur sur la jument qu'elle trouvais "trop belle, le coach a carrément dit aux parents que j'étais une quiche et que je ne comprenais rien aux chevaux, qu'il ne fallait pas se fier à mon avis (je pense que de son côté, il savait très bien ce qu'il en était mais il n'a vu que ses avantages perso : une bonne jument dans son écurie, et une pension travail juteuse car il savait très bien que la gamine toute seule ne s'en sortirait pas...)
Ils ont finalement acheté la jument.
Résultat : 6 mois plus tard, après moultes péripéties (1 seul concours où la jument était tellement chaude au paddock que la gamine a refusé de partir sur son tour, une promenade sur la plage - jument vendue comme "assurance vie" en extérieur

- dont la jument est rentrée toute seule après avoir déposée violemment sa cavalière, et de multiples frayeurs et chutes en carrière, heureusement sans gravité), la gamine est morte de trouille, elle ne pose plus les fesses sur la jument qui est travaillée uniquement par son coach, et les parents s'en mordent les doigts car ils dépensent une fortune chaque mois pendant que leur fille est à pied et limite dégoûtée de l'équitation.
Donc au final mon intuition était juste : je n'en tire aucune fierté, je suis au contraire bien triste pour tout le monde de ne pas m'être trompée, mais soulagée qu'ils s'en soient rendu compte avant que quelque chose de grave n'arrive à la gamine.
Mais je sais que je ne pouvais rien faire de plus que ce que j'ai fait pour éviter ça.
Donc je comprends ton appréhension et ta frustration de ne pas pouvoir faire plus. Et contrairement à certaines réponses, je sais que ce n'est pas parce que les interlocuteurs sont des pros qu'ils sont forcément honnêtes ou de bon conseil.
Mais je ne vois vraiment pas ce que tu pourrais faire d'autre.