Adaptation des pratiques au changement climatique

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Argamelle

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Adaptation des pratiques au changement climatique
Posté le 03/08/2022 à 08h52

Bon, je pense qu'on y est hein.

Les récoltes de début d'été ont deux semaines voir un mois d'avance, les récoltes de fin d'été crèvent sur pied.
30% de foin en moins dans ma région (manche)
Plus rien dans les prés ni les paddocks et les arbres perdent leurs feuilles.
Trois mois qu'il n'a pas plu une goutte valable.

Si on veut pouvoir nourrir les chevaux il va falloir s'adapter et vite vite.

S'ajoute à ça le fait que quand il pleut il pleut beaucoup trop = l'année dernière Belgique et Allemagne, cette année c'est le Yémen qui est sous les eaux


Quelles sont les zones qui résistent chez vous, et leur caractéristiques ? Est-ce reproductible ?

Argamelle

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Posté le 03/08/2022 à 09h02

Par chez nous :
ce qui reste à manger et à peu près vert c'est en dessous des arbres sur les buttes : des plantes très résistantes genre ronces et orties, fougères
ça résiste mieux si l'arbre est sur buttes : comme ici
mais uniquement si les deux buttes sont rapprochées, type chemin creux

En ce moment Uranus ne mange plus que les feuilles des arbres, de toute façon il n'y a plus que ça à se mettre sous la dent.

J'envisage donc de multiplier les buttes arborées sur mon terrain :
-production de feuilles en temps de sécheresse
-diminution de la surface herbeuse donc moins de problème de sur-nutrition
-abris naturel
-déplacement des animaux type equipiste
- aide importante à la biodiversité

inconvénients
-il faudra étudier ++ l'écoulement pour ne pas perturber les pluies sinon catastrophe en cas de grosse pluies = canalisation des eaux = si c'est mal pensé, tu inondes tout
-les arbres jeunes ont besoin d'eau pour pousser au mieux, au début, je ne sais pas si ce n'est pas déjà un peu tard (impossible d'arroser toutes les haies prévues)
- impossible de revenir en arrière si travaux finalement pas adapté

Tartine88

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Posté le 03/08/2022 à 09h06

Je crois qu’en effet il est très important de mettre le sujet sur la table et d’y réfléchir vraiment. Et c’est peut être stupide, mais la base de la base, c’est :

• Replanter les haies et remettre en avant les bocages. Ça permet de limiter les actions du vent, ça permet d’éviter les glissements de terrain lors des grosses pluies, aide à la pénétration de l’eau dans le sol et à son stockage, maintient l’humidité et évidemment la verdure. En haie fourragère c’est tout benef, variété oblige les chevaux peuvent s’en nourrir également.

• Replanter des arbres ! C’est la base pour maintenir une température moyenne acceptable, ombre pour les chevaux, un nouveau maintien de l’humidité et structuration des sols. Ça va développer les champignons dans le sol et ainsi une vie du sol indispensable à la flore d’herbe etc.

• Mise en place de pistes autour de paddocks. Ça « sacrifie » une partie du terrain mais très limitée compte tenue des paddocks. On laisse monter à épiaison, on ne laisse pas brouter jusqu’à la terre, on fait des rotations, on n’hésite pas à amender le sol en automne avec du fumier et de la semence pour toujours nourrir et enrichir.

• Idéalement quand on a son propre terrain on n’hésite pas à sacrifier 30m2 pour faire un point d’eau (même artificiel et non accessible aux chevaux) pour ramener de la biodiversité et de la fraîcheur ! Mes parcs avec un point d’eau sont productifs de +20% par rapport aux autres.

Argamelle

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Posté le 03/08/2022 à 09h06

Il nous faut aussi une mare correctement pensée (zone tampon inondation-sécheresse)
Sauf que si la documentation est importante là dessus, on ne peut pas la mettre dans la zone des chevaux (sauf à faire une mare naturelle, mais chez nous çà va être compliqué : il y a bien de l'argile mais profond)
et si je mets une bâche les chevaux vont tout défoncer

Sans compter le fait que sans ruisseau permanent le renouvellement de l'eau donc l'abreuvement n'est pas possible (et qui peut dire actuellement que sa ressource en eau est pérenne ? )

Donc la mare pas chez les chevaux en tout cas.
Sauf que vu la topographie du terrain, c'est le mieux.... Du coup je ne sais pas si je fais une mare ou non

Liteulorce

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Posté le 03/08/2022 à 09h10

Pas grand chose de rare, les zones plus humides restent celle arborées et à proximité de cour d'eau.

Un jour on remettras peut-être des talus, avec des haies. ça tiens mieux les vents (assechant), ça tiens mieux les pluies et ça redonne un minima de fraicheur.

Le couvert végétal descends les températures et évite de "cuire" le sol. Il faudrait tondre moins ras, planter et refaire des talus, ça éviterai/réduirait le lessivage lors des chutes d'eau importantes.

Et pour l'eau je songe aussi à ce que nos anciens produisaient: des puits, pour stocker ce qui viens du ciel.


Mais aussi peut-on songer à changer de cultures/fourrages, ou interdire à certains de piller les nappes?

Brax

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Posté le 03/08/2022 à 09h16

Planter des arbres fourragers (noisetier, charmes, frênes ...), ça fait de l'ombre, de la fraîcheur, et on peut nourrir le bétail avec.

Argamelle

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Posté le 03/08/2022 à 09h18


tartine88 a écrit le 03/08/2022 à 09h06:
Je crois qu’en effet il est très important de mettre le sujet sur la table et d’y réfléchir vraiment. Et c’est peut être stupide, mais la base de la base, c’est :

• Replanter les haies et remettre en avant les bocages. Ça permet de limiter les actions du vent, ça permet d’éviter les glissements de terrain lors des grosses pluies, aide à la pénétration de l’eau dans le sol et à son stockage, maintient l’humidité et évidemment la verdure. En haie fourragère c’est tout benef, variété oblige les chevaux peuvent s’en nourrir également.


Chez nous c'est particulièrement flagrant, tout ce qui a été tondu cette année (quelle que soit la date d'ailleurs) est mort, les zones encore vertes sont sous les haies sur talus
Les haies sur talus ont un énorme avantage : comme les branches ne descendent pas si bas l'herbe pousse bien au pied et sur le talus. Et les chevaux ne peuvent pas piétiner, ce qui fait que pas de gaspillage. C'est vraiment la seule chose qui reste à manger dans mon secteur.



tartine88 a écrit le 03/08/2022 à 09h06:
• Replanter des arbres ! C’est la base pour maintenir une température moyenne acceptable, ombre pour les chevaux, un nouveau maintien de l’humidité et structuration des sols. Ça va développer les champignons dans le sol et ainsi une vie du sol indispensable à la flore d’herbe etc.


L'ennui c'est qu'il faut les planter maintenant. Parce que c'est cinq ans pour qu'ils soient assez résistants à la sécheresse... Et si on se tape des sécheresses comme ça tous les ans je donne pas cher de leur peau. Même les arbres de 50 à 100 ans souffrent.


tartine88 a écrit le 03/08/2022 à 09h06:
• Mise en place de pistes autour de paddocks. Ça « sacrifie » une partie du terrain mais très limitée compte tenue des paddocks. On laisse monter à épiaison, on ne laisse pas brouter jusqu’à la terre, on fait des rotations, on n’hésite pas à amender le sol en automne avec du fumier et de la semence pour toujours nourrir et enrichir.


Oui il faut absolument limiter le surpaturage car ça veut dire que le terrain est foutu. Avec une sécheresse pareille tout surpâturage condamne la graminée même la plus résistante.

ça va poser peut-être un autre problème d'ailleurs : uranus se jette sur des trucs qu'il n'aurait pas touché avant : fougères, feuilles de chêne, orties, ronces. Hier je l'ai empêché de manger les écorces d'arbres... Faudra augmenter vraiment la qualité des clôtures


tartine88 a écrit le 03/08/2022 à 09h06:
• Idéalement quand on a son propre terrain on n’hésite pas à sacrifier 30m2 pour faire un point d’eau (même artificiel et non accessible aux chevaux) pour ramener de la biodiversité et de la fraîcheur ! Mes parcs avec un point d’eau sont productifs de +20% par rapport aux autres.


Tu peux développer ? Quel type de point d'eau ?
Une mare ? Naturelle ou pas ? Quelle taille ? Profondeur ? Avec ou sans arbres autour ? Comment tu gère la qualité de l'eau ?

Argamelle

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Posté le 03/08/2022 à 09h19

Autre chose : au niveau céréales, l'orge résiste bien à la sécheresse ? (Je n'y connais rien en agriculture)

Est-ce qu'il faut envisager d'autres céréales pour nos chevaux ?

Argamelle

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Posté le 03/08/2022 à 09h22

tartine88

Je suppose que tu sais que Gérardmer va devoir s'approvisionner dans le lac ? Ils n'ont plus de sources ... :(

Marlin

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Posté le 03/08/2022 à 09h23

Tartine88: 100% d'accord. En Suisse la situation n'est pas plus aisée. Les alpages se vident du bétail, l'eau y est distribuée uniquement pour le bétail.

Depuis quelques années, la plupart des ruisseaux canalisés sont revégétalisés, c'est-à-dire que l'on élimine le béton mis en place dans les années 70.

Depuis env. une dizaine d'années les agriculteurs sont encouragés à replanter haies et hautes tiges de vieilles variétés.
A la course à la production, il serait intelligent de ressemer des variétés anciennes moins productives (herbages inclus) mais résistantes à la chaleur.

Quant aux pâtures, le surpaturage est certainement à éviter. Concernant les mares artificielles je ne peux dire concernant les règlements, je sais par ex. que les animaux ne peuvent être parqués à proximité d'un cours d'eau.

Liteulorce

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Posté le 03/08/2022 à 09h25

Par là dessus on pourrait prendre /mettre en avant des races plus frugales plutot que des animaux qui déjà avant étaient trop poilus pour nos lattitudes...

et réfléchir jusqu'à l'adaptation de nos pratiques de loisirs et de travail et vite. Pour profiter des relatives fraicheurs des nuits.

Sinon on pourrait aussi éviter les gaspis ,mais va falloir cravacher pour s'adapter!!

Argamelle

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Posté le 03/08/2022 à 09h26


liteulorce a écrit le 03/08/2022 à 09h10:


Et pour l'eau je songe aussi à ce que nos anciens produisaient: des puits, pour stocker ce qui viens du ciel.



L'ennui c'est que les puits ne peuvent pas servir de stockage : par principe, ça récupère l'eau du sol, soit source soit percolation soit sol avec nappe aquifère
Et il ne pleut pas. Du coup, dans mon coin tout le monde à un puit, mais ça fait un mois qu'il n'y a plus d'eau dedans... Les agris abreuvent à l'eau de ville...

Mon puit à de l'eau mais c'est parce qu'on ne l'utilise pas (le puisatier n'est pas passé encore, qualité de l'eau inconnue)


Le stockage de la pluie ça se fait avec des mares. Mais mon champ est en pente...
Je sais pas trop si je vais pouvoir en faire une

Argamelle

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Posté le 03/08/2022 à 09h32


liteulorce a écrit le 03/08/2022 à 09h25:
Par là dessus on pourrait prendre /mettre en avant des races plus frugales plutot que des animaux qui déjà avant étaient trop poilus pour nos lattitudes...

et réfléchir jusqu'à l'adaptation de nos pratiques de loisirs et de travail et vite. Pour profiter des relatives fraicheurs des nuits.

Sinon on pourrait aussi éviter les gaspis ,mais va falloir cravacher pour s'adapter!!


ça va être la grande période de gloire des poneys et des ânes... Qui avant, avaient trop à manger.
Je ne sais pas si l'élevage des races très exigeantes énergétiquement est encore pertinents, type pur sang et chevaux de selles de sport. Franchement, quand tu vois la production d'herbe de cette année, nourrir poulain et poulinière correctement ça va être une ruine.


Pour la pratique, j'espère bien que les concours par 40° avec arrosage de la carrière va être arrêté

Et je pense qu'il est temps de déplacer la période de concours de lamotte. ça fait un certain temps que ça n'a plus de sens mais là, on se dirige vers des problèmes physiologiques des compétiteurs.

Tchoopie

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Posté le 03/08/2022 à 09h42

argamelle Notre mare est quasi vide depuis juin. Pourtant je suis en Bretagne... Je ne sais pas si ça peut donc être considéré comme stockage ?

Sinon pour les adaptations, à mon sens :

- Autour des haies, penser aux haies fourragères (type saule...), ce qui pourrait aider à répondre à une partie des pbs de manque de foin ?

- Pour ce qui est des mares, qui sont pour le coup essentielles à la biodiversité et sa conservation, je ne sais pas si ce sont de "bons" moyens de stockage d'eau (ici en tous cas notre mare est quasi à sec depuis mi-juin). Par contre, on voit bien que ça rafraîchit l'entourage proche et que ça permet à la faune et la flore de se développer autrement.

- Systématiser les récupérateurs d'eau de pluie sur TOUS les toits (cabanes, abris, manèges, hangars, granges, habitations...),ça permettrait aux particuliers ayant leurs chevaux cheveux eux de diminuer le pompage sur le réseau d'eau de ville.

- Limiter le surpâturage et pratiquer au maximum des jachères / du pâturage tournant pour avoir des plantes diversifiées ; aller sur du système de pistes, qui suffit à une bonne partie des gros poneys rustiques en terme alimentaire et qui permet de faire du foin dans les zones non accessibles aux chevaux.

Tartine88

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Posté le 03/08/2022 à 09h43

Je vous réponds ce soir à tête reposée. Je suis au travail et sur téléphone mais je développerai mes propos.

Ardennesacheval

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Posté le 03/08/2022 à 10h36


Citation :
mais uniquement si les deux buttes sont rapprochées, type chemin creux

style "fossés" ça doit retenir plus d'eau !


Citation :
J'envisage donc de multiplier les buttes arborées sur mon terrain :
-production de feuilles en temps de sécheresse

les anciens utilisaient plein de sortes de plantes en litière ou en alimentation d'appoint, les frênes notamment, servant de haies, ils coupaient les branches pour les donner à manger aux animaux ; et plein d'autres arbes encore (par ex les noisetiers ) ...

de temps en temps je passe devant une pâture à bovins, il y a un chêne, tout est cramé sauf sous l'ombre de l'arbre !

cette année tout a vite "cramé" et on a eu trop d'herbe au printemps, donc bcp de nos parcs ont été naturellement ressemés. Et en ce moment les chevaux mangent l'herbe haute "fion sur pied". Les grassouillets s'en portent bien, j'ai retiré le panier de mon mérens. Les ardennais ne s'en portent pas mal mais ils ne sont pas au travail du tout (sinon on devrait complémenter le nôtre)

pour le reste les cuves sont vides chez moi (arrosage du jardin) et aux box (on vient de retirer les ardennais) le coloc leur a mis 1 tonne remplie au puits d'un copain agri...
les hongres ont encore 2 demi-cuves... après faudra abreuver à l'eau de ville.

ya 2 ans que l'agri s'est fait forer un puits artésien à + 70m de fond, il en est ravi, les vaches aussi
moi j'aimerais bien mais j'habite sur une colline (puis je ne sais pas si j'aurais le droit)
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