Adaptation des pratiques au changement climatique

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Argamelle

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Adaptation des pratiques au changement climatique
Posté le 03/08/2022 à 08h52

Bon, je pense qu'on y est hein.

Les récoltes de début d'été ont deux semaines voir un mois d'avance, les récoltes de fin d'été crèvent sur pied.
30% de foin en moins dans ma région (manche)
Plus rien dans les prés ni les paddocks et les arbres perdent leurs feuilles.
Trois mois qu'il n'a pas plu une goutte valable.

Si on veut pouvoir nourrir les chevaux il va falloir s'adapter et vite vite.

S'ajoute à ça le fait que quand il pleut il pleut beaucoup trop = l'année dernière Belgique et Allemagne, cette année c'est le Yémen qui est sous les eaux


Quelles sont les zones qui résistent chez vous, et leur caractéristiques ? Est-ce reproductible ?

Tartine88

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Adaptation des pratiques au changement climatique
Posté le 04/08/2022 à 14h50

argamelle comme je te l’audit dans mon cas se sont des rejets. Donc génétiquement acclimatés, jeunes par définition. On filet 40L dans le trou et on donne de l’eau que si ça fait la gueule ce qui est rare ici.

Maintenant, faut pas prendre les trucs en pots qu’on jamais vu la couleur de la terre ... ça demande beaucoup trop d’eau, pour peu de qualité et avec un bagage génétique pas du tout résistant !

Cherchour

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Posté le 04/08/2022 à 14h57

tysolfege ok dans le cas que je cite c’était des essences locales et plutôt forestières enfin adaptées à la haie : chêne (dont espèces qui poussent plus au Sud pour jouer sur l’aspect adaptation), noisetier, cormier,… Donc ça diffère sûrement

Édité par cherchour le 04-08-2022 à 15h11



Tartine88

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Posté le 04/08/2022 à 15h06

Pour développer un peu (je suis passée sur ordi, désolée pour les fautes au message précédent, le T9 m'achève!), ici on a choisi de ne rien acheter. On va surtout prélever sur les arbres/haies qui nous appartiennent ou dans les rejets de parcs que les paysans acceptent qu'on prélève. Autrement dit, on démarre tout à partir d'une bouture, d'un rejet de l'année, d'une graine/semence et hop, ça part.

On peut penser que c'est long comme processus et plus risqué, mais en fait c'est le contraire. De prélever un rejet ou une bouture, de ta zone géographique proche, c'est mettre en avant un bagage génétique qui a pris connaissances des dernières modifications du sol et du climat et qui, en théorie, doit être plus à même de gérer son développement. Les noyers de 1 an, semés littéralement par les pies, font déjà 2m50 de haut avec un tronc de 45cm ! En 1 an !!!!
Le prunus prélevé chez la voisine fait déjà 7m de haut pour un tronc de 85cm de diamètres, donne des fruits comme jamais alors qu'il n'a que 6 ans. Et il donne depuis 3 ans...
Le mirabellier (rejet) que j'ai prélevé l'été dernier, en plein mois d'Août sous 30° (si si, malgré la flotte!) fait déjà des petits fruits cette année, il dépasse le mètre en hauteur et prend déjà une place que j'avais très mal estimée au départ.
Les prunelliers, on est envahit. Il y a des rejets constamment et ça pousse comme du chiendent. On se bagarre avec. Il y a 2 ans, la DDE a coupé la haie à 1m de hauteur. Aujourd'hui elle fait 5m passé de hauteur et bien 3m50 de largeur. On doit la ratiboiser assez fort tous les ans, sans quoi elle nous prend un bon mètre de pâturage chaque année... C'est impressionnant.

Non seulement je ne paie rien, mais je perpétue une information génétique qui évolue chaque année et qui s'adapte donc parfaitement aux changements. Les frênes pourtant malades depuis des dizaines d'années ici et qui crèvent les uns avec les autres... Et bien on a réussi à avoir une "nouvelle génération" qui résiste à la chenille/papillon qui le décime. J'en ai déjà 8 chez moi et une 20e dans un de mes terrains. Je compte bien les garder et les laisser se développer tout seul sans "anticiper la maladie" en les abattant

Argamelle

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Adaptation des pratiques au changement climatique
Posté le 04/08/2022 à 16h19

tartine88
Ben écoute, t'as bien de la chance.

On a pas choisi nos plantes en pot dans une jardinerie hein.
On a acheté nos arbres chez l'arboriculteur à 20 kms de chez nous, il les a sorti de terre devant nous.
Et tout c'est magnifiquement bien passé jusqu'à juillet d'ailleurs. Je pense pas qu'on puisse incriminer l'arbre et c'est des variétés d'ici en plus.

Mais le climat de cette année ne correspond pas du tout à la Normandie "habituelle", alors bon

Les groseillers qui doivent avoir au moins 20 ans sont morts, les cassissiers survivent péniblement, et tout ce que j'ai planté cette année est cuit. Rôti. Grillé. Tout est à recommencer. Sans compter le fait que le verger ancien va bien finir par avoir des problèmes lui aussi.

Ce qui tient le coup en jeunes pousses c'est les semis spontanés de chêne, ça oui. Mais tout le reste, pfff. Rejets compris. Sauf les arbres de haut jet du côté de l'étang.

Tartine88

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Posté le 04/08/2022 à 16h26

argamelle Ce que j'entends par là, c'est que les arboriculteurs portent leurs arbres pour pouvoir les vendre, ils ne peuvent pas se permettre de les perdre. Donc ce sont des arbres parfois "traités", qui sont surarrosés et qui ne survivront pas forcément à ton m3 d;'eau parce qu'ils ont connu davantage avant. Je sais pas si je m'exprime bien...

Argamelle

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Posté le 04/08/2022 à 16h51

tartine88 Oui, je comprends.

Après les fruitiers, j'avais vraiment pas prévu de les arroser, je me suis résignée en voyant leur état. Pour moi un arbre ça n'a pas besoin de nous, tu le laisse tranquille et ça roule, quitte à ne pas avoir de fruits, ou pas beaucoup. Mais j'ai bien vu que ça n'allait pas, et maintenant que je peux plus les aider, ils crèvent et c'est sacrément triste.

Les arbustes de charmille ont l'air de s'en sortir un peu mieux. On verra. De toute façon, on ne peut pas faire grand chose, alors ...

Ma mère m'a filé des boutures mais elles sont mortes aussi. Donc bon peut-être que cette année est maudite, qui sait. C'est dur de rester philosophe quand tu vois tout crever. Je sais pas comment font les agris pour tenir le coup.

Malwene

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Posté le 04/08/2022 à 17h39

argamelle j'avoue ne pas bien comprendre la logique des fruitiers personnellement.
L'an dernier on a eu bcp d'eau et quasi 0 production. Cette année les poiriers sont couverts, limite on va bientôt faire un tri sinon les branches vont casser! Et pourtant comme tu dis, on ne leur a rien fait.
Après ce sont de vieux arbres et pas de plants de qq années à peine.

Tartine88

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Posté le 04/08/2022 à 17h42

malwene l’an dernier a cause de la pluie les fleurs ont été « lavées » donc n’ont pas donné de fruits.
Cette année, il y a des fruits mais relativement petits et très sucrés (et vites pourris sur l’arbre) car manque d’eau.

Ardennesacheval

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Posté le 04/08/2022 à 19h02

ici ça ne pourrit pas sur l'arbre, ça avorte.
Les prunes tombent toutes fripées comme des pruneaux... vertes.
les pommes pareil, elles tombent l'arbre ne peut plus les "nourrir"...

Scoudi

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Posté le 04/08/2022 à 20h39

opri En réalité la valeur maximales que tu donnes (20cm) correspond à de la gestion de prairie pour bovins. Ce type de gestion permet de valoriser les plantes au stade feuillu. C'est bien pour des chevaux à fort besoin (élevage), mais absolument pas nécessaire pour la plupart des chevaux à l'entretien/travail léger. Je reconnais que c'est ce sont les mesures données par l'IFCE, mais les professionnell.e.s (ingés) dans la gestion de prairie chez les équidés ont un panel de nuances et de connaissances bien plus riche !

Laisser pousser au delà de 20cm permet de faire "du stock sur pied" avec par exemple du foin sur pied à pâturer (cf la photo des chevaux précédemment où l'herbe fait la taille des chevaux et est bien jaune). Ça permet d'augmenter la MS produite, et même si les valeurs nutritives sont moindres cela peut largement suffire et permet d'assurer du lest. Il faut simplement bien penser au CMV (comme d'habitude).

Par contre oui les 5cm minimum c'est essentiel pour ne pas épuiser les prairies.

Pour les personnes cherchant à se documenter sur le sujet je recommande vivement les publications et webinaires/formations terrain des pros que j'ai évoqué plus haut : l'association Equibee, Sabrina Peyrille, Terre et chevaux agro-écologie équine, Angélique Descarpentry...

Édité par scoudi le 04-08-2022 à 20h40



Scoudi

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Posté le 04/08/2022 à 20h44

tartine88 L'association Equibee a fait un post qui explique exactement ce que tu dis sur le foin sur pied et l'intérêt de ne pas le faire pâturer en cas de fortes chaleurs comme actuellement (protection des pousses vertes en dessous etc) !

Édité par scoudi le 04-08-2022 à 20h44



Tchoopie

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Posté le 05/08/2022 à 06h59

Pour tout ce qui est plantation de haies, nous sommes passés l'an dernier par les fonds europe+région+communauté de communes, ce qui nous a permis de recréer des haies bocagères à 1€ du m linéaire, comprenant travail du terrain en amont, étude des sol et de l'eau, plantation, paillage, fauche autour des haies les 3 premières années. Que des végétaux du coin, en fonction du terrain et de l'eau : chênes (2 espèces différentes), noisetiers, viornes, prunelliers, chataîgners,aubépines...

Fonctionnement assez intéressant : en septembre ils viennent et préparent le terrain (refont des talus, des buttes ou rien du tout en fonction du dévers et de la possible circulation d'eau), en décembre (hors gelées mais quand il a déjà plu), plantation et en janvier (avant les vraies gelées mais une fois que le sol a bien pris l'eau) paillage au broyat de bois. Ca a été fait durant l'hiver 2020. Aucun arrosage, jamais. Les seules pertes sont dues aux chevreuils et autres rongeurs de bois, et ça concerne à peine 10 arbres sur plus d'une centaine. Ok l'été 2021 a été plus humide que celui-ci...
Mais il n'empêche que vu la taille des arbres à plantation, la fauche tardive et le moment de plantation, rien n'a séché.


Pour les autres arbres, je fonctionne un peu comme tartine88, à bouturer du sureau/du saule (voire à planter directement en terre les branches lorsque je taille autour des clôtures... Pour l'instant sur du saule et du sureau, j'en ai + des 3/4 qui survivent et grandissent). Cette année, mes prunus, charmes et noisetiers ont fait beaucoup de rejets, je verrais cet automne / début d'hiver (quand il aura plu, un jour...) pour les replanter ailleurs.

Geriko42

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Posté le 05/08/2022 à 07h16


ardennesacheval a écrit le 04/08/2022 à 19h02:
ici ça ne pourrit pas sur l'arbre, ça avorte.
Les prunes tombent toutes fripées comme des pruneaux... vertes.
les pommes pareil, elles tombent l'arbre ne peut plus les "nourrir"...


voilà chez nous aussi, ça n'arrive pas à murir par manque d'eau...... malwene l'an passé, nous, c'est le gel qui a tué les fleurs

Tysolfege

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Posté le 05/08/2022 à 07h54

idem pour les fruitiers l'année dernière, c'est le gel tardif qui a fait que zéro fruit, cette année c'est plein de fruits, mais les arbres en jettent une bonne partie...peuvent pas tout nourrir..

Sinon ce qui inquiète le plus mon Jardinier c'est que tous les vieux arbres (que ça soit les fruitiers dans le verger, ou les arbres des haies - on a une haie coupe vent en merisiers/châtaigniers/pruniers et de la forêt - chênes, hêtres, bouleaux et compagnie) font quasi tous des descentes de cimes en abandonnant les grosses banches du haut dont les feuilles sont à la fois cuites par le soleil et trop éloignées de la montée de sève...

et idem, pour ceux plantés, c'est lui qui a "fait" les arbres (donc local et bien habitués) et ils y sont depuis plus de 20 ans

Argamelle

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Posté le 05/08/2022 à 08h01

tysolfege

Moi quand j'emmène brouter le gros sous les arbres il y a un tapis de feuilles vertes...
Les arbres perdent leurs feuilles pour essayer de survivre
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