cavaliere94
J'ai l'impression que tu as bien compris la méthode, cerné les mécanismes et les objectifs
Citation :
je me dis que ça ne peut que convenir mieux à un individu ultra sensible, et aussi du coup aux autres même s'ils expriment moins leur gène.
Oui tout à fait, ça fonctionne très bien avec tous les chevaux et tout de suite car ça répond complétement à leur logique naturelle. J'avais été assez bluffé lors de l'expérimentation et lorsque j'ai ensuite appliqué cela directement avec les chevaux que je cotoyais. Et c'est effectivement parfait pour les chevaux particulièrement émotifs, réactifs, sensibles, en situation de stress ect... ça aide énormément à les connecter et les rassurer.
Citation :
Mais alors ducoup vous qui avez pratiqué, qu'en est-il de ce positionnement en "situation" neutre (quand on ne demande rien)? Est-ce comme l'avait supposé
mllealys :
Il s'agit de s'orienter d'une façon où notre regard n'a plus aucun impact pour le cheval dans la lecture qu'il fait de notre posture. Donc pas de regard vers lui, ni devant lui, ni derrière lui.
En fait, c'est un peu comme les phares d'une voiture ! Comme si la direction de notre regard et de nos épaules projetait un faisceau lumineux. Tant que le faisceau vient croiser celui du cheval, l'éclaire ou le suit : on influence son déplacement.
A cela il faut ajouter notre dynamique corporel : si notre déplacement est tonique, direct, si notre posture est fière, énergique, si on se tient droit et menton relevé ou si on est vouté, discret, effacé, le regard plongeant, ect...
Le cheval capte tout cela et ça lui indique notre détermination, notre direction, notre intention, ... Il adapte sa réponse et ses décisions en fonction de toutes ses informations qui lui sont suffisantes à la base. Si on ajoute à cela les apprentissages codifiés et vocaux, soit on renforce l'information, on la clarifie, soit on est en contradiction et c'est là que les ennuis commencent : dégradation relation/travail, instabilité des réponses, agacement, menace, désintérêt,...ect...
Citation :
Je pense qu'il (le chuchoteur) voulait dire dans l'oeil qui nous est apparent, ou dans les yeux en situation de rappel, manon0312 ?
Sauf que la vision périphérique du cheval est prévalente, il tourne la tête soit pour sécuriser ses angles morts soit pour orienter ses oreilles vers l'avant en situation d'écoute intense. Sa capacité à voir net semble limitée et contrairement à nous, il verrait mieux ce qui bouge que ce qui est immobile, donc lorsqu'il tourne la tête vers nous pour "nous fixer" en fait il nous fixe auditivement s'il pointe aussi les oreilles. Bref, ils ne regardent pas dans les yeux, même d'un seul oeil... il regarde un environnement fourmillant d'informations que son ouïe et son odorat vont participer à décrypter. C'est cette capacité a absorber les informations multiples de l'environnement tout autour d'eux en permanence qui alimente leur prise de décision.
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À votre avis, sans encadrant qui maîtrise le truc et peut nous le transmettre, c'est possible d'essayer sans faire trop de bêtises où, il vaut mieux rester à la manière classique ?
Pour ma part, sans JC Barrey pour me montrer puis me guider dans la synchronisation, je ne sais pas si j'aurais réussi. Même après l'avoir vu faire, faut quand même choper le truc, surtout pour la liberté sur la piste grâce à une diagonale. Mais c'est diablement efficace dès qu'on y parvient !
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Pour la partie liberté, dans le dessin ils montrent un cheval qui suit la piste, dans la pratique, je trouve compliqué d'avoir un cheval qui fait les coins si l'on est soi-même sur une diagonale donc assez loin du cheval pour 2/4 coins
Non, une fois qu'on a chopé le truc, c'est simple et radical ! Je tiens un cheval en liberté sur la piste et faisant ses 4 coins dans une carrière 40X20 aux 3 allures
Et sans courir ! Sauf si je plante ma synchro
Selon la main à laquelle le cheval évolue il fau choisir la bonne diagonale, puis toujours se situer à la bonne "hauteur" de déplacement par rapport à la trajectoire du cheval, avec les changements d'orientation bien synchronisés pour ne jamais couper les espaces libres, et puis avoir la bonne dynamique de marche pour gérer la vitesse de déplacement du cheval et bien l'envoyer dans chaque coins soit par notre approche en fin de diagonale pour l'angle où l'in se retrouve ensemble, soit par notre demi tour pour l'angle où il est à distance.
C'est vraiment magique quand on y arrive et vraiment étonnant de voir comment on "tient" le cheval sur la piste et maitrise ses allures "sans faire grand chose", juste le bon placement au bon moment.