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Débourrage puis pension travail ?
Posté le 28/06/2024 à 18h59
Tiens, je me permets de resposter ce texte écrit par Françoise Raymondo, Ecurie Red Spring. Elle est éleveuse et accompagne les nouveaux propriétaires de ses poulains pendant les premières années. Quand on cherche un cheval "clé en main", faut investir, car ça ne tombe pas du ciel.
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Débourrage, la poudre aux yeux peut vous tuer.
Vous allez faire débourrer votre poulain?
Lisez bien le contrat. (si vous n’en avez pas, rentrez chez vous avec le cheval). Toutes les situations doivent être prévues.
Quelle définition vous a été donnée du débourrage? Par exemple, pour Red Spring, nous écrivons “un cheval débourré est un cheval qui marche, trotte, galope en cercle, s’arrête facilement, recule, commence à se déplacer latéralement, va en extérieur de façon relativement sereine et sécuritaire seul. Il est calme au montoir. “ Si on pense qu’on n’y arrivera pas dans de très bonnes conditions, on le dit. Il y a sufisamment de bons chevaux sans prendre de risques idiots avec les très rares dangereux. (même taux que chez les humains).
Soyez très clairs sur ce que vous allez faire avec le cheval une fois qu’il sera adulte. C’est au débourrage qu’on met en place les boutons pour tout le dressage. Par exemple, quand le poulain apprend la rêne d’ouverture, on en profite pour appliquer la neck rein. Ca ne coûte rien mais ça rapporte beaucoup. Et pour tout....
En moins de 8 semaines, (12 à 16 c’est plus normal), sauvez vous. Rien ne sera stable pour le cheval et vous allez vraisemblablement vous faire peur dans pas longtemps, si vous survivez.
N’écoutez pas un discours, ne regardez pas comment la personne est habillée. Le bouche à oreille est le meilleur indicateur pour faire votre choix de “débourreur”.
Ne rentrez pas chez vous sans avoir vu le cheval travailler plusieurs fois avec le “débourreur”, et sans l’avoir monté plusieurs fois au cours du débourrage. Rentrez avec un cheval dont vous connaissez les qualités et les défauts.
Ne vous laissez pas éblouir par des astuces, notamment celle qui consiste à ne montrer que ce qui va bien : un cheval qui marche sur une bâche, qui cède à une longe, ne sera pas forcément très content de voir ses copains chevaux partir et le laisser seul derrière par exemple, ou de croiser un troupeau de vaches. Il importe surtout de le voir en difficulté pour voir ses réactions au pire. Histoire de savoir à quoi vous attendre, et de décider si vous pourrez gérer ou non. Histoire de rester vivant.
Débarrassez vous des croyances suivantes :
1. “mon cheval est gentil donc ça va être facile” : un cheval n’est pas gentil ni méchant.
2. “Je fais de l’éthologie donc je vais faire (ou faire faire)un débourrage éthologique” : l’éthologie commence par avoir un cheval naturel. Pour le coup, si le cheval n’est pas né au milieu de grandes étendues, dans un troupeau avec juments et étalons et un groupe d’autres poulains pour jouer et développer un langage, l’éthologie n’en est plus. Et l’éthologie n’a jamais dressé un cheval pour le rendre sécuritaire, athlétique, facile, etc....
3. “Un bon débourrage ça coûte cher” : moins qu’une colonne vertébrale brisée. (si, je me suis renseignée).
On débourre un mental, puis un physique. Parfois, le débourrage du physique a tué le mental. Faites bien la différence entre un poulain dont l’âme a été anéantie par un surtravail, de celui dont l’esprit a été apaisé.
La phrase pour finir de vous angoisser : un débourrage raté ne se rattrape pas vraiment. Parfois, on ne sait qu’il a été raté que quelques années plus tard, quand les bombes à retardement installées subrepticement et inconsciemment explosent....Là, c’est trop tard.
Je vous souhaite le meilleur avec vos jeunes chevaux. Quand tout se passe bien, c’est la plus belle aventure du monde.
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