Tu sembles oublier qu'il y a des caractères faibles, mais aussi des caractères forts parmi les chevaux, et que le conflit est parfois inévitable.
Je reprendrai pour la énième fois l'histoire d'Hercule, ce Shetland dans mon ancien club qui avait tendance à mordre les enfants, et qui un jour m'a mordu le bras à sang alors que je hanarchais son voisin (je n'étais pas entre lui et son voisin, mais de l'autre côté du voisin, donc pas dans son espace).
Il m'a considéré comme un intrus à intimider... et m'a donc mordue à sang. Heureusement, moi, j'avais 24 ans, mais vu la force de ses mâchoires, ç'aurait été un enfant, le bras aurait été fracturé !
Ni une ni deux, je l'ai saisi par le licol, je lui ai flanqué la pire rouste de sa vie, 4 claques sur le nez et 4 coups de pieds dans le ventre (comme Samy, son voisin, l'aurait fait à coups de ruades pour le jarter de son espace).
Il s'est tenu à carreau par la suite, et pour ma part, je n'ai gardé
aucune rancoeur (et ça c'est super important), car je redescends en tension aussi vite que je monte. La réactivité doit être rapide, mais le retour au calme également.
Et cela ne l'a pas empêché de trouver refuge auprès de moi le jour où il a eu la plus grosse frayeur de sa vie (un blaireau mort au beau milieu du chemin), et il s'est littéralement jeté sur moi, les antérieurs sur mes épaules, avant de trébucher et de se cacher derrière moi, le regard en direction du cadavre.
Il n'a plus jamais tenté de mordre ses compagnons.
Il n'a plus jamais manifesté d'agressivité envers les enfants comme il le faisait avant.
Et surtout :
IL N'A JAMAIS CRAINT MA MAIN, même après la rouste que je lui ai foutue.
Il avait compris le
pourquoi de cette punition, et il s'est avéré être un poney exemplaire suite à ce conflit. Il savait que quand je venais vers lui pour le féliciter d'une caresse, il n'avait rien à craindre.
Il savait aussi que mes mains servaient à masser la base des oreilles et la commissure des lèvres, comme je le faisais à TOUS les chevaux du club (
je masse toujours ces endroits car ce sont des zones de tensions constantes pour eux ).
Alors que les autres stagiaires qui m'ont précédées se galéraient entre haussement de voix et pseudo-méthode de la longe, comme ce que tu racontes, en espérant impressionner ce ronchon de 14 piges passées qui n'en avait strictement RIEN à foutre des grands gestes qu'on pouvait faire pour l'écarter (je ne dis pas qu'elles adoptaient ta manière, mais en tout cas, elles tentaient de l'impressionner).
Répondre par des gestes n'a rien de choquant quand c'est justifié. Un cheval est loin d'être con face à une remontrance, et heureusement !!!
Edit : On ne peut comparer un loup à un cheval. Ce n'est pas le même système social, et de plus, JAMAIS un cheval ne prendra un humain pour un "cheval dominant".
Il sera tout au plus "compagnon". Mais jamais "cheval".
Les loups, eux, considèrent les choses différemment, et surtout, il est prouvé qu'un prédateur est toujours plus intelligent (car doué de stratégie) qu'un animal-proie :/