Le cheval ressent la précipitation et la tonicité retenue qui découle de notre contrariété (ce doit être différent selon les gens, selon comment ils gèrent leurs émotions). Qu'on soit tonique ok mais jamais dans la précipitation. Perso, je mise sur sa bonne volonté car un cheval "frais" et bien dans sa tête ne cherche pas le conflit si on l'amène progressivement. Un poulain va toujours aller à l'encontre de la longe qui se tend mais si on fait un pas sur le côté, ça change tout! (juste un exemple pour le progressif) Bien sûr, les chevaux à retaper c'est une autre histoire.
Je ne sais pas si montrer notre contrariété va nous aider car dans pas mal de cas, c'est le cheval qui n'a pas compris ce qu'on demandait. Il y a aussi le fait qu'on n'avait pas mis assez d'énergie ou de volonté.
Avec Helliot, l'autiste dont je m'occupe, je ne montre jamais d'empressement car je veux être sa source de calme, de bien être. C'est la plus grosse éponge à émotion que je connaisse. Les deux premières fois avec lui j'étais sur mes gardes on va dire, je devais être pas mal tendu. Les deux pires séances que je n'ai jamais connu! J'avais un cheval dans tous les sens qui me chargeait franco ou se levait vers moi avec la ferme intention que je m'écarte et le laisse tranquille. Il alternait avec des phases en mode off. J'ai du changer de stratégie. Maintenant on y va dans le calme et parfois il m'étonne. Ca reste les montagnes russes avec lui, le "rien n'est jamais acquis" prend tout son sens. Je l'emmène en extérieur et c'est tout de suite plus "sportif". Il trottine avec la queue dressée à certains bruits suspects, à rien des fois, 5 minutes après que des vélo, des chiens, des enfants passent en même temps à côté de lui. Le retour se passait de plus en plus dans le calme (l'écurie est sa maison où il se sent le plus en sécurité). Même s'il partait un coup en cacahouète, je ne disais rien et il finissait par redescendre. Ca marchait et on allait de plus en plus loin, de plus en plus longtemps. Aujourd'hui j'ai eu un retour galop pleine balle jusqu'à la route de l'écurie (c'est pas passager, no panic!). J'ai la boule au ventre que 2 mois de boulot viennent de s'envoler en une seconde... faute à une put*n de feuille morte!
Tant pis, je l'ai ramené en forêt dès qu'on s'est calmé. Il m'évite déjà, j'ai au moins ça de gagné!
Avec lui c'est contrariété zéro sinon ça empire.
Un exemple un peu plus concret: la première fois que je lui ai demandé de bouger ses fesses en posant ma main sur son bide, il a direct décoché un coup. J'ai joué la toréro et j'ai continuer à demander sans même amplifier ma demande. Il a finit par bouger (et bien en plus, c'est ça le pire!) et depuis, il bouge presque instantanément sans chercher à résister.
Voilà, moi c'est mon exemple que monter en pression n'apporte pas forcément du bon. Je suis d'accord que de rentrer dans le lard est parfois nécessaire mais j'ai plutôt envie de "changer" la volonté du cheval. Un cheval à qui on donne l'envie, c'est carrément plus efficace sur le long terme!
Humhum... aurais-je fait un HS?