Mon papa est atteint de la meme maladie depuis plus de 5 ans maintenant. En gros ça fait un peu 5 ans que j'ai plus de père quoi.
J'ai appris pas mal jeune à me débrouiller seule et à m'occuper de lui.
Au début, je comprenais pas vraiment ce qui se passait, je pensais que ça allait passer mais au fil des mois, j'ai commencé à ressentir le vide du papa absent. J'en ai parlé de plus en plus avec ma maman, j'ai été temoin au quotidien de ses crises..
Mes notes scolaires sont descendues, sont devenues catastrophiques, chaque année j'ai évité de justesse de doubler, au prix d'un énorme travail fourni en derniere minutes et beaucoup de tapage sur les doigts.
Ca a empiré, il a fait plusieurs séjours à l'hopital et a meme tenté de se suicider...
Pendant des années, j'ai été bouffée par la colère, la rancune. Même si on me répétait tout le temps que c'était la maladie, je lui en ai toujours voulu de m'avoir 'abandonné' même s'il n'était pas responsable de ses attitudes...
Je me suis énormément renfermée à cause de ça.. Vu que je n'ai pas eu une situation familiale normale, ca m'a atteint à un point où a un moment je sortais plus de chez moi, je pleurais chaque soir, je voulais plus voir grand monde.
C'était engueulade sur engueulade avec mes parents, j'ai litteralement peté un cable, j'ai perdu le gout des études.
Mais petit à petit, au fil du temps, j'ai muri et j'ai réalisé que c'était égoïste même si "normal" de lui en vouloir. Alors voila, j'essaye de vivre avec, de plus m'énerver pour un rien, faire des efforts. Mais j'en parle, beaucoup, avec lui, avec ma maman pour essayer que tout le monde fasse les bons efforts pour qu'on vive tous ensemble et que ca se passe bien.
Pendant les 2 pires années, comme j'étais en échec scolaire, j'ai justement du arrêter de monter pour mes études, mais ça m'a pas aidé.. Avant de passait des heures à mon manège à brosser tout les chevaux, les sortir, leur parler.. Rien que leur contact me calmait.
Maintenant, j'ai une DP depuis plus d'un an, je la vois pas autant que j'aimerais la voir mais ce poney est ma vie. Il me suffit de penser à lui et je me dis qu'aimer quelqu'un aussi fort était possible enfait et qu'il te le rend. Je peux rester des heures assise dans son box à le regarder manger ou tripoter ses crins. Et, je dis ça sans honte, quand j'en ai besoin, je pleure un bon coup quand je suis avec lui et puis tout va mieux...
Désolé pour ce roman, je voulais enfaite juste te dire que je comprends vraiment ce que tu vis, je te souhaite et te donne tout le courage du monde parce que peu de gens se rendent compte à quel point c'est dur à vivre.
Soit forte