Je trouve également très dangereux de vouloir régler ses foulées.
Nous, petits cavaliers, avec un peu de chance, arrivons à visualiser la battue d'appel à peine 3 foulées avant l'obstacle. C'est bien trop tard pour intervenir et corriger quoi que ce soit...Ca donne cet affreux bidouillage qui pénalise souvent le cheval et qu'on voit sur quasiment tous les parcours niveau club.
De là à dire qu'il faut laisser faire le cheval, bien sur que non.
Mais sentir que son cheval commence à précipiter en sortie de courbe et pouvoir intervenir pour maintenir l'équilibre et la cadence ou au contraire sentir que le cheval débraye et savoir le réengager toujours pour restaurer l'équilibre et la cadence, c'est aujourd'hui pour moi ma priorité.
Monter sur des foulées croissantes, j'évite, j'ai vu trop de cavaliers finir par tenir, tenir, tenir puis pousser dans les 3 dernières avec gros coup de stress pour le cheval et le risque de venir s'enterrer dans la dernière.
Les décroissantes, c'est un bon exercice à la maison pour mettre le cheval à l'effort, mais attention qu'il ne finisse pas par chauffer ou se crisper...
Après, on en vient aux contrats de foulées, et là, effectivement, gymnastiquer le cheval sur une ligne en réduisant ou en augmentant le nombre de foulées devient nécessaire pour ne pas être passager clandestin le jour du concours.
Mais en dehors de ces cas de figure, je me satisfais d'un enchainement avec une cadence régulière et le train suffisant permettant au cheval de trouver sa foulée sans difficulté (c'est-à-dire ni de trop loin ni de trop près).
Je re-cite Michel Robert et sa "marche de trottoir" pour ceux qui ne l'auraient pas lu :
Si on conserve un bon rythme et une cadence régulière en traversant la route, on est quasiment assuré de pouvoir remonter sur le trottoir d'en face sans devoir faire un petit pied ou une grande enjambée.
Les seules fois où j'ai vraiment pu intervenir sur le choix de la battue, c'est à l'entrainement, quand on s'exerçait sur un obstacle bien précis et qu'on faisait plusieurs passages. On arrive à ce moment-là par trouver des repères.
Mais sur un parcours qu'on ne passe qu'une fois, on prend un risque.
Les bons cavaliers arriveront à visualiser leur foulée peut-être 9 fois sur 10 et la 10ème fois, que se passera-t-il ?
J'admire les interventionnistes mais je préfère que mon cheval soit plus autonome et puisse me sauver au cas où je ne vois rien venir.
C'est bien une équipe : on le met dans les meilleures conditions d'équilibrage, de cadence, de train, de tracé ( ce qui n'est déjà pas rien sur tout un parcours) et lui développe également sa capacité de prise de décisions.
On peut filer un coup de main par exemple : on retient sur les verticaux, les obstacles en descente et on laisse passer sur les oxers et les obstacles en montée.
Je reprends en modèle mes allemands préférés :Marcus Ehning, Marco Kutscher : les parcours sont fluides et sur la plupart de leurs chevaux, la cadence est régulière comme un métronome tout au long du parcours. Il est très rare de voir des croissantes ou décroissantes.
Pour ceux qui ont assisté à leur détente au paddock, c'est encore plus flagrant.
(il me semble que j'ai évité le spectre, non ?
)