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Reflexions les plus "pourries" du monde du cheval
Posté le 27/02/2018 à 08h25
tekkenyo
Ton histoire de paddock me fait penser à une anecdote sordide...
C'était en concours d'entraînement, j'allais voir mon petit frère qui sortait en club 3 à l'époque. Après son tour, je continue de regarder les concurrents. Je vois arriver un poney D, 4 ans (vu le nom et la couleur, gris encore très foncé) et visiblement très vert dans son travail. Je me dis que ça allait être intéressant de le voir, car mon propre poney avait 3 ans à l'époque, et en plein débourrage. Je voulais voir comment se débrouillait un jeune sur un premier parcours.
Le poney est très très claquette... soit il manque de travail sur le plat, soit c'est dans sa nature mais franchement, il n'est pas très épais. Sa cavalière non plus, 13 ou 14 ans, toute fine, toute crevette... Mais le plus choquant, c'était définitivement les rênes allemandes... LA jeune cavalière y était accrochée comme si sa vie en dépendait, elle était stressée à mort, figée, le poney était enfermé, emprisonné... ajoutez à ça une belle paire d'éperons, vous avez le tableau. Le poney, quant à lui, était observateur, oreilles en avant. On sentait la bonne pâte.
La cloche sonne, le couple part au trot sur le premier. Il n'y a rien à sauter, pour un premier parcours, ça peut se faire au trot, tant que le poney y va... il est regardant, un peu derrière lui, mais rien dans son allure ne laisse supposer qu'il a envie de faire une crasse. On sent qu'il veut y aller. Malheureusement, sa jeune cavalière (probablement coaché par son moniteur qui hurle au milieu de la carrière (c'était le moniteur du CE qui accueillait le concours)) ne peut s'empêcher de tapoter l'épaule avec sa cravache, en continue, au rythme du trot... avec les rênes allemandes visiblement trop encombrantes, on voit qu'elle donne à chaque coup de cravache un bon coup de sonnette dans la bouche... le poney, qui y allait bon train au départ, commence à ralentir (info très contradictoires là haut faut dire !) et... stoppe devant la première barre... pourtant, il y serait allé avec un cavalier un peu expérimenté, en équilibre arrière, jambes au contact, rênes un peu ouvertes... mais lui n'a pas d'autre choix que de stopper. C'est ça ou ses dents...
La cavalière se fâche, un peu... le moniteur hurle : "Rentre lui dedans !". Elle se fâche un peu plus fort sur son épaule... et revient sur le numéro 1, de le même façon, avec la même trajectoire, dans la même position... du coup le poney a fait le même stop... La cavalière se fait pourrir par son moniteur... elle se fâche un peu plus fort, revient et le poney franchit tant bien que mal ce numéro 1.
Arrive le numéro 2... même façon de monter, les mêmes coups de sonnettes dans les rênes allemandes, le même poney enfermé dans son filet... et stop... Cette fois, la cavalière est en colère. Elle enrage de se faire éliminer si tôt dans le parcours... pas assez de maturité pour comprendre que son poney est en apprentissage et qu'il n'est pas encore l'heure de parler classement, flot et autres prix... qu'un beau tour propre vaut mieux qu'un tour en pagaille même si une coupe attend au bout... Elle accroche alors ses 4 rênes dans sa main droite, brandit sa cravache à gauche et commence à frapper le poney sur la croupe, 1, 2, 3, 4... coups très violents... peut être bien plus... puis se met à frapper la tête du poney qui tourne alors sur lui même pour échapper à cette violence (il était très gentil ce poney, il bronchait à peine...).
Personne ne réagit, même pas le jury... le moniteur est chez lui. Mais moi, je ne peux laisser faire ça. Je hurle, je crie, je demande à ce qu'on arrête le massacre. Je dis que ce n'est pas ainsi qu'on monte un jeune poney... Le moniteur répond : "Non mais vous êtes qui vous ? Vous savez qui je suis ?". Ce à quoi je réponds (ce qui au départ se voulait une banalité) : "Et moi, vous savez qui je suis ?"... Alors là, ça l'a stoppé net... il m'a regardée... s'est demandé qui je pouvais être sans doute (moi qui n'était rien qu'une cavalière propriétaire avec un niveau éperon d'argent, n'ayant jamais concouru au delà du 1m10 en CSO, bref, une trouduc dans le monde de l'équitation). Il a du se dire que j'étais quelqu'un d'important, qui pouvait lui vouloir du mal. Alors il a demandé à sa cavalière de remballer son poney... ils sont sortis du carré, direction le paddock... L'histoire s'arrête là... je ne sais pas ce que ce pauvre poney s'est pris au paddock après coup, après la colère de ce moniteur... ni si le moniteur s'est fait remonter les bretelles par un supérieur... je doute sur ce point.
Après, les gens du public sont venus me voir, me féliciter, me dire que j'avais eu raison parce que bon, le pauvre poney quand même... Mais moi, j'ai été seule à me révolter, pas un m'a soutenue en direct... ça m'a encore plus dégoutée du coup... bande de fiottes !