31km en 4h30 et 1100m de dénivelés positif et négatif.
Ca devient sérieux.
En forme mais on a eu chaud.
Ca commence sur un chemin boueux. Dure montée à travers bois, glissante et raide, pour rejoindre le sentier de cailloux qui suit la crête des collines. Salbai souffle mais grimpe, vaille que vaille, il ne songe même pas à s'arrêter.
Pour cette fois, je ne veux pas suivre le chemin le plus simple, je veux voir toute l'étendue de la forêt de Josbaig. En long, en large et en travers. Nous traversons donc la crête et passons de l'autre côté, redescendant par a-coups plus ou moins vertigineux. C'est le moment que choisi Salbai pour me montrer toute l'étendue de sa bêtise. Je me prends les cheveux dans plusieurs branches parce qu'il ne veut pas céder à ma main, il manque de me crever un oeil pour ne pas mettre les pieds dans une petite flaque et, le coup de trop, il passe à deux doigts de nous fiche parterre tout ça pour faire le crabe dans la descente, se déséquilibrant sans tomber ni pouvoir se rattraper. Je sens ses pattes du côté gauche glisser sous lui sans qu'il ne parvienne à se remettre d'aplomb, je le relance sur le "bon chemin" mais je le vois déjà tomber et se vautrer sur moi. Malgré tout cela, nous ne chutons pas mais je monte dans mes tours, me mets en colère pour les dix prochains kilomètres et je le garde rênes serrées, quitte à ce qu'il garde le nez en l'air mais moi, au moins, j'ai essayé. S'il se casse le dos, maintenant, c'est son problème.
Parvenus au fond du vallon bien vivants, suivant un chemin qui ressemble de moins en moins à un chemin, j'entends venir, tantôt les hurlements, tantôt les abois rauques de chiens, le son de leurs clochettes. En crapahutant hors des sentiers balisés, j'ai loupé les panneaux d'avertissement et nous ai jeté dans une battue.
J'ai stressé. J'ai toujours cette peur, peut-être un peu ridicule, qu'une bête blessée nous tombe dessus ou que les chiens rabattent des sangliers vers nous.
Pour autant, je ne pouvais pas faire presser l'allure à Salbai. Le chemin était de plus en plus encombré et, tout à fait au fond du vallon, tailladé par tout un tas de petit ruisseaux profonds.
Je me suis répétée, comme s'il s'agissait d'un mantra, que les bruits des chiens étaient encore loin.
J'ai angoissé un moment comme cela et dès que le chemin à recommencé à monter, j'ai relancé Salbai pour nous sortir de là. D'abord dans la mauvaise direction mais je m'en suis vite rendue compte puis dans vers chez nous.
Nous avons longé une petite route de campagne mi au petit galop, mi au petit trop pour remonter hors de la forêt et rentrer en la contournant.
Après toutes ces émotions et 3h30 en selle, ma jambe gauche n'en pouvait plus. J'ai fais la redescente vers la vallée du Joos à pied et ne suis remontée en selle que pour la traversée des village en bas, à allure tranquille.
Toujours avec mes histoires de selle: la vielle étant devenue trop étroite, j'ai remis la wintec qui semblait bien aller quand je l'ai juste posée pour voir mais au retour, je me suis rendue compte que c'était sec entre la pointe de l'épaule et le garrot. Ca veut dire que la pression y est trop grande?
La saddle-fitteuse ne m'a toujours pas donné de nouvelles. Quelle idée aussi d'attendre la période des fêtes pour la contacter...
PS: Bande de petits joueurs. Salbai est à 6L par jour et 9L les jours où je ne travaille pas.

Pendant ce temps là, Apache à deux brassées de foin par jour et il ne perd pas un gramme.