C'est quand même dingue de voir ce qui vous arrive. Je sais pas, mais même dans ma période "cavalière barbie", ce genre de choses ne me serait jamais venu à l'idée ! xD Surtout monter le cheval.
Ca a pas un rapport direct avec le topic, mais j'ai bien failli passer il y a quatre-cinq ans pour une de ces petites pestes, bien malgré moi.
Quand je montais encore un peu en CE, j'arrive un jour de stage pour la préparation des galops (1h de dressage, 1h de saut.). Pour le dressage, on me donne un grand cheval que j'avais l'habitude de monter et avec lequel je m'entendais plutôt bien. C'était sans compter une cavalière qui débarque et EXIGE de monter ce cheval, sous prétexte que "moi, je passe mon galop 7, elle, elle ne prépare QUE son galop 6" (euuuh, ouais, ceci dit, je préfère largement mon galop 5 bien tassé que son 7 passé à l'arrache.). Comme elle a le soutien de ses copines et que je suis trop bonne poire et qu'on m'a jamais laissé râler, j'accepte d'échanger. On me file, vraiment par dépit, une ponette de proprio au pair, un machin trop petit pour moi, très râblée, trottinette dans ses allures, caractère de cochon, pas vraiment de dressage et que j'avais monté une fois et pas aimé. Bref, le top. Je me console quand la gérante me promet de me donner un autre cheval pour l'heure de saut.
La mono, avec laquelle j'avais pourtant pas vraiment d'affinités, a eu connaissance du trafic et s'est montrée très indulgente avec moi et très sévère avec les nanas qui m'avaient fait la vie. Et cerise sur le gâteau : j'ai re-découvert cette ponette : très active, blagueuse mais jamais méchante et surtout, frimeuse du diable. A la fin, plusieurs cavaliers, en blaguant, m'ont demandé si je préparais Saumur avec elle, tellement elle avait des allures de cheval de dressage. Bon, l'enchaînement des figures, c'était pas ça, mais elle était vraiment trop mignonne et amusante. La mono, d'ailleurs, ne pensait même plus à me critiquer tellement elle était gaga devant elle.
Du coup, comme la ponette débordait d'énergie, elle me propose de la garder pour le saut, ce que j'accepte quand les cavalières avec qui je m'étais pris le bec m'ont soudainement assuré que j'allais faire des choses top avec, qu'elle était un peu tête de lard aux obstacles mais pleine d'énergie.
La reprise de saut s'est passée super, on s'est entendues vraiment bien, à tel point que la mono a fait en sorte que je puisse la prendre à un concours d'entraînement qui avait lieu deux semaines après.
Mais bon, venons au coeur de l'histoire. Le lendemain, la proprio, une fille plus jeune que moi avec laquelle j'avais des relations moyennement cordiales, revient monter avec nous, et donc, bien entendu, même si j'avais envie de remonter la ponette, je la lui laisse. Normal quoi. La mono vient pour l'aider à resangler et lui dit à ce moment :
"Tu sais, hier, la jeune fille là-bas a monté ta ponette et ça s'est super bien passé. Elle l'a montée vraiment mieux que toi, ça faisait un bien plus joli couple."
Je vous passe la tronche de la proprio qui était vraiment pas contente de cette réflexion, ce qui peut se comprendre, j'aurais réagi pareil. Et quant à moi, j'ai abandonné à ce moment tout espoir de pouvoir remonter un jour la ponette. A la fin de la reprise, je fonce vers la proprio et je commence à me répandre en excuses, en lui assurant que je n'avais jamais pensé ça, que j'avais adoré sa ponette mais que je savais rester à ma place, etc. Elle me répond pas sur le coup et je me dis que c'est foutu.
Quelques jours après, je reviens en stage. La proprio n'est pas là, et j'apprends avec surprise qu'elle a demandé à ce que je monte sa ponette. Trop ravie, je m'exécute.
On s'est revues le jour du concours d'entraînement, elle m'a regardé détendre sa ponette et la monter sur le parcours. Après, elle est venue me voir et m'a dit : "je vois que tu l'adores réellement et vous vous amusez bien toutes les deux, ça me fait plaisir de voir quelqu'un qui n'a pas peur de ses coups de folie."
Bref, on discute bien, on s'échange nos facebooks et tout et là, un petit message de sa part : "quand je suis pas là, si tu es au club, j'ai demandé à ce que tu sois prioritaire sur ma ponette."
J'ai passé un an de pur bonheur sur cette ponette. Et pourtant, il y avait des gens dans ce club qui se gênaient pas pour dire à la fille que je tentais de m'approprier sa ponette, que je crachais sur elle dans son dos, etc. Quand la proprio est partie et l'a emmenée, elle m'a avertie par message, m'assurant qu'elle me donnerait des nouvelles et tout. Il y a peu, elle est revenue dans mon coin et m'a tout de suite recontactée pour me proposer de venir la voir et la monter.
Bref, j'ai failli devenir bien malgré moi une peste qui s'approprie un cheval. Sauf que la proprio était vraiment une perle qui voyait au-delà des "on dit que".