nono07 a écrit le 30/11/2008 à 20h08: |
| | comment t'y prend tu pour
1° travailler un jeune a remonter son encolure
2° obtenir cette attitude si le cheval n'en a pas eu l'habitude
3° si tu te retrouve en situation de déséquilibre dans une combinaison
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Désolé pour le temps de réponse, mais fallait écrire tout ça ^^
Désolé aussi pour le pavé
Mais c'est pas quelque chose de simple à comprendre en pure théorie. A cheval, c'est très facile à faire comprendre. Sur un forum, beaucoup moins^^ Mais je compte sur soffad pour rattraper mes incertitudes dialectiques et équestres.
Encore une fois, ça risque de s'emmêler au moment de mettre en pratique à cheval, sans quelqu'un d'habitué à la chose à côté pour rectifier, parce qu'il y a énormément d'endroits où il suffit de pas grand chose pour que tout capote, du coup on trouve que ça fonctionne pas, alors qu'au fond, c'est juste un petit détails qui va pas (j'ai passé 3h a me faire corriger des tas de points de détails avec Nathalie d'Orgeix le 11 novembre, et pourtant je monte tous les jours avec un élève de Paqui, c'est dire que ce n'est pas vraiment évident. Sur le papier, c'est simple, certes... "La cuisine est, comme l'équitation une chose simple. Mais c'est dans les choses simples qu'il est le plus difficile de briller." disait Jean)
1° et 2°, dans le fond, vont ensemble pour moi, dans les deux cas il s'agit d'apprendre au cheval quelque chose qu'il ne sait pas faire, dans le premier cas naturellement, dans le second parce qu'il n'a jamais appris.
Bien évidemment, il y a des différences de forme, notamment quand on travaille un cheval qui a appris autre chose, il faut faire attention à toujours lui interdire le mouvement "faux" qu'il a appris, tout en répétant inlassablement le mouvement correct. Dans le cas du jeune, les temps de travail seront beaucoup plus courts.
Mais dans le fond l'idée est la même : "Demander souvent, exiger peu, récompenser beaucoup", E.Beudant, la récompense DES que le mouvement est BIEN EFFECTUE, ou simplement dès qu'il y a du progrès dans la bonne direction. Exiger peu, cela veut dire exiger un peu plus que la dernière fois. Juste un peu, mais ça veut quand même dire demander à chaque fois un tout petit peu plus : ça peut être une foulée de plus, ou 2mm de hauteur en plus dans la hauteur de nuque, ou un tout petit plus d'abaissement des hanches, mais c'est quand même plus. Mais juste un tout petit peu, l'idée se résume assez simplement par : y aller PROGRESSIVEMENT, sans vouloir aller trop vite, mais sans être laxiste pour autant
Demander souvent, ça se passe de commentaires ;) Temps de travail courts, avec pleins de pauses, mais des petits pauses, ça vaut mieux que des temps de travail long avec des longues pauses.
En tous cas, c'est ma façon de voir les choses, travailler avec rigueur et justesse, même si c'est contraignant, est infiniment plus efficace, à mon sens.
Ce petit rappel fait, par quels types d'exercices apprend-t-on à un cheval à relever l'encolure tout en abaissant les hanches, et en cédant dans la nuque ?
On voit bien qu'il y a deux préalables : apprendre au cheval à céder dans la nuque, et à abaisser les hanches. Sans ces deux éléments, remonter son cheval va, c'est tout à fait vrai, le creuser. Mais il "suffit" de veiller à ne jamais perdre ni l'arrière, ni la nuque, et il n'y a alors AUCUNE raison que la main haute, ni l'encolure haute, ne creusent les chevaux.
Le premier élément est la cession de nuque. Attention, ceci ne veut pas dire vouloir absolument avoir le chanfrein à la verticale ou quoi que ce soit dans ce style, ça s'obtient avant tout et pour tout par la DECONTRACTION de la machoire, qui se diffuse dans le reste du corps. Somme toute, décontracter la machoire dans le but d'atteindre la décontraction du reste du corps (décontraction employé ici dans le sens un cheval qui ne soit figé nul part). Ceci entend habituer le cheval à se décontracter dans sa bouche, et dans la décontraction, l'amener à céder dans sa nuque.
L'abaissement des hanches.
Abaisser les hanches n'est pas très très naturel pour la majorité des chevaux, tout comme sauter sur les hanches, tout ça il faut leur apprendre.
On va donc, dans un premier temps, leur apprendre à abaisser les hanches de façon séparée : un coup la droite, un coup la gauche. Ceci vient grâce au travail de Flexion d'Encolure : plier un cheval à droite, par exemple, va l'amener à engager son postérieur droit.
Alterner pli à droite, pli à gauche, en variant les courbes, à droite à gauche, va amener le cheval à engager le postérieur droit, en abaissant la hanche correspondante, puis la hanche gauche, etc... Je ne reviendrais pas ici sur l'ensemble des bénéfices de cet exercice, qui est un tout autre sujet !
Une fois le cheval à l'aise avec ceci, l'exercice ultime d'abaissement des hanches : le reculer. Le reculer est une allure formidable dont on peut se servir... pratiquement tout le temps. De mon côté, je la considère en effet comme une allure, certes artificielle, mais une allure, au même titre que les autres. Il n'y a pas une séance de travail, tant sur le plat qu'à l'obstacle, que je ne fasse sans reculer.
Pourquoi ? Reculer demande au cheval d'abaisser ses hanches (les deux en même temps, c'est en ce sens que c'est un complément au passage précédent), de reporter au maximum son poids sur les postérieurs, c'est une des clé de l'apprentissage de l'équilibrage au cheval.
Une fois que le cheval cède dans sa nuque avec une relative facilité, et sait engager sur les courbes, on retranscrit tout ça en ligne droite. Ceci se fait TOUJOURS en LIGNE DROITE.
Dans les trois allures, l'exercice est assez simple. En ligne droite, on va remonter progressivement le cheval, en montant progressivement ses mains. PROGRESSIVEMENT, c'est la clé de la chose. Votre but, c'est de remonter tout l'encolure et amenant la nuque là haut. Le tout en légèreté.
Tout en le remontant, continuer à le décontracter, le faire céder dans sa nuque. Ceci perd tout intérêt si c'est fait avec une contraction quelconque.
Et, ne jamais perdre l'arrière.
Plus on remonte l'encolure et la nuque, plus on va vouloir demander au cheval de venir s'asseoir sur ses postérieurs. Nathalie d'Orgeix nous a dit le 11 cette phrase qui résume assez bien la chose : "Tout ce qu'on prend devant, il faut le remettre derrière". A chaque nouvelle "marche" de la remontée de l'avant, il faut remettre des jambes pour demander "un peu plus" derrière, et ainsi de suite : "un peu plus, puis un peu plus encore, et encore un peu plus". Par petits pas.
A une phase haute succède une phase ou on ouvre ses doigts pour permettre au cheval de redescendre (il va, naturellement, à ce moment là, allonger). Puis après quelques foulées d'attitude plus basse, on recommence, on remonte, petit à petit; puis on rouvre, etc...
Ceci permet d'habituer le cheval à venir se placer haut, mais aussi à redescendre, bref à VARIER son attitude avec aisance et facilité. Inutile de préciser l'utilité d'une telle chose
Ne pas oublier donc, ce que beaucoup oublient, quand on remonte devant, on remet des jambes derrières ! Attention, des jambes impulsives, qui demandent plus d'impulsion, plus d'engagement. Pas plus de vitesse, ni plus de "projection en avant". C'est bien là haut qu'on veut aller, pas devant
Le dosage est, je vous l'accorde, savant !
Voilà la dynamique de travail, simplifiée. Je vous renvoies à vos sensations A CHEVAL, car ceci ne PEUT s'acquérir sans sentiment, sans être à l'écoute CONSTANTE de son cheval. La théorie est une chose, la mise en pratique DOIT se faire avec toutes le sensations que nous apporte le cheval. Constamment s'adapter est nécéssaire. Et la légèreté, primordiale.
Bon, je réponds au 3° après le dessert, mal aux doigts là ^^