Bonjour les mamans,
Je suis "off" aujourd'hui, donc à la maison. Il y a du soleil et des températures printanières. A coup sûr, cet aprem' on sort. Là elle est à la sieste. Et ce matin, j'ai dû m'absenter pour un RDV, donc ma belle-mère l'a gardée pendant 2h30.
Pour revenir un peu sur les sujets d'éducation, j'ai changé de point de vue sur certaines choses depuis ma grossesse et les mois qui ont suivi.
Déjà, je n'imaginais pas du tout être la mère que je suis aujourd'hui. Je suis beaucoup plus maternante et câline que je le pensais.
Dans le pays dans lequel je travaille et dans lequel j'ai également accouché, la fessée est tout simplement interdite. J'avoue que quand j'ai appris ça, j'étais enceinte de 7 mois environ, et j'ai été très surprise. Mais devenue maman, il est devenu évident que je ne voudrais jamais avoir recours à cela, que je souhaite une éducation non-violente.
Je me rappelle aussi que j'imaginais tout sécuriser dans la maison. J'en avais parlé ici, certaines mamans s'en rappelleront peut-être; nous n'étions pas toutes sur la même longueur d'ondes. Au final, je suis loin du compte par rapport à ce que j'avais envisagé! J'ai suivi l'évolution, le tempérament et le comportement de Marion, et me suis adaptée.
Concernant l'anticipation, c'est une chose à laquelle on accorde beaucoup d'importance. On la prévient toujours de ce qu'on va faire, on lui explique ce qui va se passer. Mon mari surtout y tient beaucoup. Et je suis convaincue qu'on évite bon nombre de frustrations grâce à ça.
Concernant les négociations, je vais vous raconter une anecdote. Il y a des principes sur lesquels on ne transige pas, notamment tous ceux qui impliquent une question de sécurité pour notre fille. Ca, c'est non négociable. Par contre, il y a des choses sur lesquelles on est plus souples. Ces derniers temps, j'avais tendance à lui dire, toujours sur le principe d'anticipation, "Marion, on le fait encore une fois, puis c'est fini. Une fois. Un." Et elle répétait "un!" en levant son petit index. Ca marchait bien. Pas de rébellion. Puis très vite, elle a bien compris l'intérêt qu'elle pouvait en tirer: quand elle demandait quelque chose et qu'elle savait qu'elle risquait d'essuyer un refus, elle n'attendait même plus ma réponse et me demandait "un!?" avec son petit index levé et sa tête inclinée. Et quand on accepte, elle fait son grand sourire canaille et se cache derrière ses petites mains pour pouffer de rire ("ah ah, je les ai bien eus!").
Mamma miaaaaa!

Comment résister!? Tel est pris qui croyait prendre... Je me suis fait prendre à mon propre "jeu".
Le truc, c'est qu'elle comprend très bien le "deux" maintenant (et sait le montrer avec ses doigts aussi d'ailleurs... je ne sais pas d'où elle tient ça). Alors... Beh oui tiens, pas folle la guêpe!
Malgré tout, ça ne l'empêche pas de rester adorable, super agréable, et de bien accepter les principes. Donc tout va bien.
C'est une perle!
En fonction des situations, j'utilise différents "outils" pour désamorcer une tension. Jusqu'à présent, ça fonctionne avec elle. Mais j'avoue qu'il y en a peu, que Marion est vraiment une petite fille agréable jusqu'à présent (je croise les doigts pour que ça continue), et que je n'oserais pas affirmer qu'il en serait de même avec un autre. Peut-être est-elle particulièrement réceptive à ce mode de communication-là. Malgré tout, je chercherais à tendre vers le même type d'éducation.
Mikky, visiblement, cette situation te crispe et ça cristallise pas mal d'enjeux par-dessus. Tu as essayé de passer le relais au papa pour le repas quand il est disponible?
Honnêtement, je n'ai pas eu de problème avec ça car elle déteste s'en mettre partout et a toujours été précautionneuse, donc pas de phase de ce type-là chez nous. Vers 15 mois, j'ai dû prendre sur moi pour la laisser faire car je craignais ce type de situation. Ca faisait de longues semaines (voire mois) qu'elle mangeait seule ses morceaux de fruits avec une petite fourchette en plastique, mais je n'osais pas lui laisser la liberté sur le reste. Quand j'ai osé, ça s'est passé à merveille, sans catastrophe. Pareil pour le gobelet.
Mais je sais que comme toi, ça m'aurait irritée. J'aurais eu du mal à prendre du recul. Je te comprends.
Ce que j'ai fait au départ, c'est que je lui mettais de grands bavoirs à manches qui couvrent bien et des vêtements qu'elle pouvait salir. Ca permet déjà de se débarrasser de la crainte des taches, et d'être plus détendue.
En ce qui concerne la peur qu'elle ne mange pas à sa faim, dis-toi qu'elle gère son appétit. Elle demande à gagner en autonomie; l'en empêcher créerait des frustrations, des tensions, et au final, un cercle vicieux qui vous ferait redouter l'une et l'autre ce moment, sans compter que, fâchée, il n'est pas certain qu'elle absorberait plus en quantité.
Mais encore une fois, je te comprends. J'aurais été mal à l'aise dans pareille situation.
Peut-être que d'autres mamans passées par là pourront te donner d'autres pistes.
En parlant repas, à la crèche, Marion mange à table sur une vraie petite chaise.