Ce matin, Marion était comme hier. Elle a dit bonjour à sa maîtresse, j'ai discuté un peu avec l'instit', puis les câlins et bisous sacrés de Marion, et ensuite elle est allée à la fenêtre pour me faire signe. Elle avait petite mine, mais pas de larmes.
Ce midi, elle était toute contente, bavarde comme d'hab'. D'abord, elle m'a dit "non je ne te dis pas maintenant, je te raconte après la sieste". Ok, elle me faisait parfois le coup l'année dernière. Mais finalement, elle n'a pas pu s'empêcher de tout me raconter. C'est très chouette! Hier aussi, elle nous avait raconté pas mal de choses... Apparemment elle s'amuse bien.
Alors, j'ai demandé à l'instit' si elle faisait le compte des enfants en allant au restaurant (en quittant, là-bas, etc.). Elle m'a assuré que oui, elle compte les enfants plusieurs fois. Elle le fait d'autant plus (à plusieurs reprises sur le petit trajet) au début de l'année parce qu'il y a plus de risques d'avoir des égarés, mais que dans tous les cas, même par la suite, elle continue de faire des comptes en quittant et en arrivant au minimum. Je lui ai expliqué la frayeur de l'année dernière (en espérant qu'elle aura peut-être une attention plus particulière sur elle du coup), et elle m'a bien assuré à nouveau "si, si, moi je fais les comptes". Je ne serai pas là pour vérifier évidemment, mais je suis quand même un peu plus rassurée.
Bon, l'histoire d'hier... Le différend...
Elle prend les renseignements sur Marion: repas chaud ou pas, sieste ou pas, et... jus / grenadine ou pas. Et c'est là qu'il y a accro. Je lui dis que "non, je souhaite qu'elle boive de l'eau pour la collation, qu'elle a ce qu'il faut dans son cartable". Elle écrit "oui" sur sa fiche et me dit "bon, je fais comme pour les autres hein, je propose et elle prendra ce qu'elle veut". Hein? J'avais envie de lui dire "pourquoi vous me posez la question si ce n'est pas pour tenir compte de ma réponse?". J'ai insisté sur le fait que "vraiment, non" mais elle a tenté de me convaincre que "on n'en met pas beaucoup, vraiment juste pour qu'il y ait une petite couleur et un léger goût". C'est une blague ou quoi? "Même si c'est peu, après on obtient des gamins qui ne savent plus apprécier l'eau nature". Bref, j'ai fini par laisser tomber pour ne pas rentrer dans un débat car je ne voulais pas que Marion sente qu'il y avait un malaise d'emblée le premier jour (ceci dit, elle l'a remarqué quand même puisqu'elle y a fait allusion quand on l'a reprise et semblait mal à l'aise de me parler de ce qu'elle avait bu ou pas). Crotte quoi!
Alors d'une, ça m'agace pour le principe: on me pose une question à laquelle je réponds, et on n'en tient pas compte. A quoi bon me demander?!? Je ne vois pas l'intérêt. C'est pour faire un pseudo sondage et se justifier que "c'est bon, ils sont tous d'accord"? Ca me sidère!
Et de deux, je ne veux pas qu'on file des boissons sucrées à ma fille. Zut! Ce n'est pas comme s'il y avait partout des campagnes de sensibilisation à l'obésité infantile. La plupart des écoles font justement des pas en ce sens, d'ailleurs eux-mêmes organisent de temps en temps des petits déjeuners au sein de l'école pour sensibiliser au "bien manger" le matin, aux collations saines. Et là... C'est complètement incohérent que l'école, qui a un rôle d'information, incite les enfants à prendre de mauvaises habitudes.
Et qu'on ne me dise pas que si on leur donne de l'eau nature, ils ne boivent pas. Si on ne leur donnait que ça... Que les parents mettent des crasses dans les cartables de leurs enfants, je m'en tamponne. Mais ce n'est pas à l'école à le faire.
Bon, après... J'ai cru comprendre que c'est quotidien, mais mon homme me dit qu'il ne pense pas, qu'il ne l'a pas compris ainsi. Si ce n'est pas systématique, à la limite, ça change un peu la donne. Il faudrait clarifier cela...
Sur le coup, j'étais énervée. J'étais prête à prendre RDV avec la directrice. Finalement, j'ai tenté de laisser retomber un peu la pression car je me suis dit qu'il ne fallait pas prendre de décision à chaud. Ca m'a pas mal rongée; je n'ai pas pu avaler grand chose hier midi...
Avec le recul, j'ai posé mes idées.
* Déjà, je ne sais pas si cette idée vient de l'école (je ne crois pas car l'an dernier, on nous avait parlé d'un jus possible une fois par semaine si mes souvenirs sont bons, mais c'était payant, donc non fourni si on ne le souhaitait pas), ou est une initiative de la maîtresse (validée ou non par la direction?).
* Je me dis aussi que si Marion est la seule sur 23 enfants qui n'a pas le droit d'avoir la même boisson que les autres, ça ne lui rendrait pas service.
* En revanche, ça reste contraire à mes principes, alors je n'ai pas envie de laisser cela ainsi (l'idéal serait donc que cela change... il y a suffisamment d'arguments pour le justifier), mais je me dis qu'aller pester chez la directrice ou écrire un courrier (à la directrice, au comité de parents) n'est peut-être pas la meilleure option dans un premier temps. Je ne voudrais pas que la maîtresse le prenne mal et risque de "prendre en grippe" Marion, qui n'a rien demandé.
--> Je crois donc que l'idéal, dans un premier temps, serait de revenir sur le sujet avec la maîtresse, mais pas devant Marion (ou en tout cas pas le matin juste avant la séparation). J'espère en avoir l'occasion...