Nous voilà rendues à 10 minutes de marche quotidienne. J'aperçois le fond du pot de tranquillisant et je n'ai vraiment pas envie d'en racheter un. Mon gérant pense que je ferais mieux de jouer la sécurité et poursuivre avec ce médicament. Pas d'accord avec lui, je pèse le pour et le contre.
Pour l'arrêt du Vetranquil :
-la plupart du temps V. reste très calme lorsque nous marchons donc j'ai confiance en elle pour faire sans.
-je crains des effets secondaires sur son organisme à long terme car je sais très bien que ce genre de produit doit être donné de façon ponctuelle.
-le Vetranquil transforme ma ponette et je n'aime pas ça. Je vois bien qu'elle n'est pas elle même, plusieurs détails me font tiquer. Par exemple, elle passe de phases agitées à des phases endormies avec la lèvre pendante ! Autre chose, ce produit la désinhibe : du coup quand un truc lui déplaît au lieu de ponctuer sa réaction elle agit instinctivement. Elle m'a de nouveau mordue, plus fort que la fois précédente.
Contre l'arrêt du Vetranquil :
-V. risque d'être surexcitée lors de la promenade, elle peut m'échapper et se blesser.
-Elle a totale interdiction d'aller à une allure supérieure au pas
J'opte pour la prise de risque car je commence à croire en V.
Je la marche en la tenant très court, les doigts complètement crispés sur la longe, ça me fait mal. J'essaie de regarder où je mets mes pieds tout en guettant la tête de ma ponette afin d'anticiper une quelconque réaction. Je surveille aussi mon portable pour respecter le temps de marche. Ce n'est pas franchement une ballade de santé...mais on peut dire que ça va ! Je commence à penser que j'ai eu raison.
Globalement les sorties suivantes me confirment mon impression. Le gérant est soufflé par le respect que V. montre envers moi. Elle ne cherche jamais à me dépasser. Je m'arrête, elle s'arrête. Je tourne, elle tourne etc...
En fait, elle a trouvé une drôle de façon d'évacuer son trop plein d'énergie : elle fait un saut de mouton de temps en temps ! Oui, oui, elle décolle à la verticale, les 4 sabots à la fois et rien de plus. Il faut souligner que c'est gentil de sa part de s'y prendre de cet façon.
Un jour quand même elle va démarrer. Je la tiens toujours de la même façon, du coup le mors la stoppe net. Tellement surprise, elle recule très fort en levant la tête. Ca me déchire l'épaule, agrippée comme je suis à cette fichue longe. Ce jour là j'ai appris qu'il aurait été plus judicieux de lui laisser un peu de mou...
Nous avons maintenant fait la moitié de la rééducation, soit 2 semaines. Bien sûr, je remise au placard mes projets de vacances d'été. Mon copain comprend que ce n'est pas négociable, il obtempère gentiment. Ce mois de Juillet, je ne bronzerai qu'au pré dans lequel je marche avec V. Le gérant m'incite à partir me changer les idées quelques jours. C'est vrai que ma ponette se comporte très bien maintenant pour les sorties et il propose de me les faire.
Mais c'est hors de question. Je ne peux pas la confier à qui que ce soit. Encore la veille elle m'a mise dans tous mes états. Impatiente, V. est une ponette qui gratte de l'antérieur pour un oui ou pour un non. Quand le foin ne vient pas assez vite, elle cogne dans la porte du box.
Elle s'entaille la couronne. Une blessure grande comme mon ongle, mais qui prends des proportions démesurées dans ma tête. Je crains qu'elle ne recommence et se fracture un os du pied. J'envisage de lui mettre des protections mais c'est ridicule, je ne peux pas l'envelopper de la tête au pied. En fait, je dois apprendre à vivre avec le risque qu'elle se blesse de nouveau. Ce n'est pas gagné... Par ailleurs,toujours dans mon optique de ponette sans défaut, cette micro blessure me contrarie aussi pour la cicatrice qu'elle va laisser.
A suivre