|  | Je n'ai pas lu tout le post mais j'ai un ptit souci de parage avec mon retraité naviculaire.
Il est pieds nus depuis 2 ans et sa mise à la retraite pour cause naviculaire, pas de souci avec le parage jusqu'à maintenant avec mon marechal/pareur.
Pour des raisons indépendantes de ma volonté, j'ai dû changer de pareur qui est avant tout un marechal mais très réputé en tant que marechal. Mon cheval s'est retrouvé à marcher sur des œufs (chose qu'il n'avait pas fait depuis un moment) et j'ai l'impression que le parage est fait comme un parage pour ferrer.
Il a la sole plus plate ... |
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Avais-tu observé la concavité de la sole avant qu'il ne pare ?
Car, parfois, le parage ne modifie pas cette concavité, mais rapproche simplement la sole du sol, ce qui fait qu'elle est plus facilement au contact des aspérités, et cela sensibilise le cheval.
C'est vrai que, sans aucune photo, c'est très difficile à dire.
Il ne faut pas non plus négliger d'autres explications possibles. Souvent, lorsque des gens me sollicitent pour ce genre de problème - y compris sur pieds nus parés régulièrement par pareurs spécialisés pieds nus, à l'analyse, je me rends compte que la cause du problème n'est pas à l'extérieur du pied, mais à l'intérieur. C'est à dire que ces pieds montrent une problématique qui va se traduire par une sensibilité accrue, et donc, plus manifeste lorsque les pieds sont courts, puisque chaque aspérité du sol peut alors la révéler.
Il y en a un exemple sur
mon blog : j'en extrais quelques images :
Sur la photo prise juste au moment où un ami chez qui je me trouvais était en train de parer son cheval pour le reférer. Il avait donc simplement commencé : je l'ai interrompu immédiatement, pour lui expliquer qu'il se trompait complètement. La phalange avait bougé dans le sabot, et venait appuyer sur la sole
de l'intérieur. :
On le voit en plus gros plan ici :
avec un schéma explicatif : c'est la partie entourée qui est clairement la marque de cet appui depuis l'intérieur du pied.
Donc, dans son cas, ce n'était pas son premier coup de rogne-pied qui était à l'origine de la sensibilité de la sole, mais c'était l'évolution propre du pied, qui en était la cause.
Là, il s'agit de ce que j'ai appelé "sub-fourbure", mais on peut avoir de nombreuses causes, y compris des parages spécifiquement "pieds nus" mais mal compris, c'est à dire inadaptés aux besoins réels du cheval.
Par exemple, sur ma petite devinette que j'ai mise quelques pages avant, sur la photo, on voit bien que l'angle du sabot a changé, quelque temps avant la photo. C'est à dire que le positionnement de P3 dans le sabot est plus vertical.
Lorsqu'on observe une chose pareille, il est impératif d'en tenir compte, pour
comprendre ce qui se passe. Parfois, c'est une simple "correction" du cheval suite à des options de parage inadaptées. Sur cette photo, tout le monde a trouvé que ce pied (ant droit) avait les talons trop hauts - et c'est vrai que si on s'en tient à tout ce que les théories à ce sujet racontent, ces talons ont une hauteur exagérée. Sauf que ce cheval, d'une part, en rajoute, en redressant P3, mais que cela lui permet juste d'être ... cohérent avec sa propre anatomie. Rien de trop.
Donc, forcément, avec une telle inadéquation entre la position de P3 et la forme du sabot, forcément, la pointe de celle-ci vient sur la sole, et la "bombe" depuis l'intérieur, ou, en tout cas, la met plus plate que si l'angle de P3 et du sabot étaient plus en phase l'un avec l'autre.
En pareil cas, la cause du problème, c'est bien le parage, mais pas le dernier, mais au contraire, tous les précédents qui, pour n'avoir par répondu aux besoins du cheval l'ont obligé à évoluer ainsi.
(Présentation très rapide de ce que j'ai observé à partir d'un dossier très fourni, et une longue analyse - pas uniquement à partir de cette seule photo, bien évidemment. Je m'en sers uniquement pour illustrer mon propos. Surtout ne pas faire de déduction hâtive, en présente d'un cas qui semblerait comparable. )
Dans le cas de ton cheval, il y a en plus ce problème naviculaire, qui réclamerait, je pense, une approche très spécifique.
|  | Donc voilà, je me demandais si il existait vraiment une différence de parage pieds nus et pour ferrer ?
J'hésite à parer moi-même, Est-ce que je peux récupérer ce type de parage ? Je suis un peu perdue ... |
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Pour la différence parage pieds nus et pour ferrer : déjà répondu dans ce post.
Pour rattraper cela, et déjà, simplement pour remonter les pieds, et éloigner la sole du sol, tu peux lui faire pousser très rapidement de la corne en longueur sur la paroi, et aussi en épaisseur sous la sole. Tu feras ça avec l'onguent Tradition n°1, en quelques jours à peine, si tu en passes 2-3 fois par jour. Mais avec le risque d'être obligé de reparer rapidement derrière, car une fois l'onguent dans le pied, la stimulation qu'il a induite ne s'arrête pas forcément pile poil quand tu arrêtes d'en passer : du coup, tu peux te retrouver vite fait avec les pieds comme d'habitude après plusieurs semaines de parage.
J'ai en mémoire un cas qui m'a valu de faire 200 km de plus, qui n'étaient pas prévus dans mon planning ! : j'avais fait un parage très poussé, sur une jument PS, dans la perspective de referrer, c'est à dire que je savais ce qu'allait apporter ces fers-là que je prévoyais, et pour quel besoin, quelle correction d'aplomb, etc. C'était un parage très spécifiquement adapté, mais vraiment très poussé, jusqu'à la rosée en certains endroits. Quand j'ai eu terminé le parage, la propriétaire a décidé, d'un coup comme ça : "on ferre plus, on la laisse comme ça ! " Là, j'ai refusé : pas possible, dans l'état où j'avais mis les pieds (volontairement) : elle aurait dû me le dire avant. On était en été, il faisait très sec, sa jument était au paddock sur de la caillasse. Il était évident qu'elle ne pouvait pas rester comme ça. Sa propriétaire m'a dit "il me reste du n°1, je lui en mettrai". En fait, elle avait un pot de 30 cc déjà entamé ... Comme elle n'a pas voulu en démordre, j'ai laissé la jument ainsi. Onguent appliqué immédiatement , et 3 fois par jour. Le 3 ème jour après ce parage absolument inadapté à la mise pieds nus - je le répète, la jument s'éclatait dans son paddock en galopades effrénées et coups de cul, sans plus du tout aucune gêne ... La propriétaire a arrêté de lui passer de l'onguent, mais ce qui était déjà dans la corne a continué d'agir, et il aurait fallu la parer à nouveau 8 jours après le 1er parage. Je n'ai pu y aller que le 12 ème jour : les pieds commençaient déjà à casser car beaucoup trop longs.
Tout ça pour te dire qu'il y a une solution, oui, pour éviter à ton cheval de souffrir, et pour "rattraper" rapidement un parage inadapté. Mais, après, pour le parage suivant, une fois que tu auras récupéré plus de corne, il faudra le faire de façon vraiment adaptée aux besoins du cheval. C'est surtout cela qui compte. Pas la "casquette" MF ou pareur de celui qui le fera.