|  | Siislea,
répéter que seule un homéopathe averti et chevronné peut lire les pb (ou futurs pb) du cheval (et/ou du propriètaire) , c'est bien gentil mais en fait si, par exemple, seule une personne comme toi peut "voir" un poil qui devient "cornu" , alors , à part faire "SOS Sissilea" , on fait quoi ?
On a bien compris la démarche que tu expliques, on demande pas une consultation gratos, mais pour toucher du doigt la réelle subtilité et portée de ce que tu évoques, faut que tu ailles plus loin .
Tu parles d'action bénéfiques en 1/2h , de prévention de choses aussi graves et invalidantes que des kératomes,
voir même d'accidents survenus alors qu'une simple granule aurait pu l'éviter ... tu "frappes" fort et comme il y a en certains d'entre nous un peu de St. Thomas ... on se questionne et donc on te questionne . |
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Je comprends bien ce que tu dis.
Mais je n'ai pas dit non plus que j'étais seule à pouvoir voir certaines choses, puisque j'ai écrit que les propriétaires du cheval en question y étaient arrivés, et j'ai aussi parlé du stage où, précisément, plusieurs cavaliers et propriétaires étaient venus se confronter à ce qu'est une "observation" au sens homéopathique.
C'est donc bien pour faire progresser les choses, tout cela. Simplement, cela ne peut pas vraiment se faire depuis un forum, où les lecteurs sont anonymes.
Je trouve qu'il y a déjà beaucoup d'ouvrages de vulgarisation en homéopathie, et de "soupes" (complexes contenant plusieurs produits) à disposition des gens, pour en rajouter ! Mon propos est précisément de faire contrepoids à cette tendance qui a détourné l'homéopathie de ce qu'elle est à la base, et qui a conduit à sa méconnaissance.
Pour "aller plus loin", comme tu le demandes, il n'y a que deux voies : par le mode verbal, intellectuel, théorique. Ou par le terrain, concret, palpable. Les deux se nourrissant mutuellement l'une de l'autre, d'ailleurs. Mais, sur un forum, il n'y a de possible que la première voie. Elle seule, sans réajustement permanent de l'information au sujet, d'une part, et à la compréhension de l'apprenti homéopathe, d'autre part, c'est vraiment trop dangereux, désolée.
Un exemple : deux amis - l'un homéopathe, l'autre ingénieur agro, éleveur équin expérimenté, juge international. Le second s'intéresse à l'homéo, et demande au premier de l'aider à progresser dans cette discipline. OK : le premier lui explique les caractéristiques du tableau qui correspondait à un des chevaux du second, en lui disant quelle dilution était adaptée - donc, déjà, une grosse partie du travail était faite : souche et dilution - restait plus que le rythme des prises. Là, en gros, il lui a dit : tu donnes, tu observes les effets, tu attends qu'ils cessent, et tu renouvelles quand la prise précédente a fini son action. Ce qui est parfaitement juste.
Sauf que l'apprenti homéopathe n'avait pas une connaissance suffisante du tableau, ni de la façon subtile dont son action se traduisait, et donc, n'était pas capable de voir quand elle se terminait, ou quand elle était encore en cours.
Du coup, il a estimé qu'elle était terminée, alors que ce n'était pas le cas. Pensant bien faire, il a renouvelé le produit. C'était bien ce que lui avait dit son ami, n'est-ce pas ! Du coup, de la même façon que lorsqu'on tourne la clé de contact d'un véhicule qui tourne déjà, on ne fait rien de bon, là, en relançant les choses alors que le sujet était encore sous l'action de la prise précédente, il a provoqué immédiatement une aggravation selon le tableau considéré.
Il n'avait pas bien intégré ce risque, (qui lui avait été dit, pourtant) et l'aggravation ne s'est pas produite là où il avait eu l'expérience du produit - je me rappelle plus le truc précis pour lequel il voulait traiter son cheval, mais l'aggravation s'est produite au niveau pulmonaire.
Donc, comme il ne voit rien de clair pour lui, il pense qu'il n'a pas assez insisté et il en redonne, provoquant par là l'aggravation au niveau pulmonaire. De fil en aiguille, à force de tâtonner ainsi, l'état de son cheval s'est rapidement aggravé : il s'est couché sur le dos et l'encolure en hyper extension, il râlait. C'est là que l'ami homéopathe a téléphoné pour venir un peu aux nouvelles, inquiet de n'avoir aucun retour de son "apprenti" : c'est sa femme qui lui répond (infirmière) et qui lui dit "il va mourir, son cheval". Là, l'ami homéo lui dit d'aller chercher son mari immédiatement, il lui passe un bon savon, et lui indique l'antidote. Ouf, en quelques minutes le cheval se lève et tout est rentré dans l'ordre .
Des histoires comme ça, j'en ai autant que tu veux. Donc, non, clairement non, sur un forum : jamais !
Des petites devinettes comme je l'ai déjà fait, pour faire toucher du doigt certaines choses, oui, mais c'est tout. Sur le forum de la FFE, j'ai essayé de faire des topics plus poussés, au niveau de l'observation, en présentant des vidéos, etc, ou d'autres, pour présenter le cheminement qui permet d'aller jusqu'à la construction de la "matière médicale", en homéo : je peux vous donner les liens, si vous le voulez, mais je n'ai pas le temps de recommencer ici, désolée. Et, à l'époque, je ne suis pas sûre que cela ait apporté grand chose à qui que ce soit : les personnes qui le savaient déjà n'en avaient pas besoin, et les autres, c'était peut-être abscons ? Je n'en sais rien - difficile à dire.
La première des choses, pour progresser en homéo, c'est d'abord d'affûter son regard. Et de se pénétrer de la matière médicale. C'est incontournable. Les deux sont indispensables.
Par exemple, tu dis que tu ne sais pas apprécier un "poil corné" - alors, c'est pas compliqué : tâte tous les chevaux que tu rencontres, partout, sur tout le corps, et demande-toi si les poils que tu touches sont plus ou moins "cornés" : si, dans l'absolu, tu ne sais pas le dire, par comparaison, et en essayant de ressentir cet aspect-là, tu va probablement trouver des choses, progresser dans ton ressenti, découvrir d'autres choses, te poser des questions, comme par exemple : est-ce que l'angle glabre et légèrement dur qu'on observe sur le bord des oreilles de certains chevaux entre dans la même tendance de kératinisation excessive ? Car, derrière le "poil corné", c'est bien cette tendance à l'hyperkératinisation.
Il ne s'agit pas de rester cramponné à un symptôme - ça c'est la réflexion en "boutons poussoirs" que je réprouve totalement, mais, au contraire, il s'agit d'entrer dans la subtilité des choses, autant du langage de celui qui nous a donné l'information (livre, véto, etc) que du sujet. C'est au prix d'une multitude d'allers-retours entre le sujet et la "traduction" qu'on aura pu lire de la pathogénésie d'un remède qu'on va progresser.
Personne n'est capable de dire avec certitude comment il faut traduire, concrètement, ce qui est lu quelque part. La verbalisation est trahison, aussi, tout le monde le sait.