|  | j'étais septique aussi ... mais j'ai vérifié avec étonnement que le cheval gardait en "mémoire" le mouvement ou même l'action qui allait être douloureux , que cela provoquait une attitude antalgique par anticipation alors que toute cause physique était éliminée .
Je ne dis pas que c'est un comportement réfléchi, plutôt un conditionnement, une association comme lors des apprentissages d'ailleurs, mais bel et bien consécutif au stockage d'infos relative au vécu. Voilà pourquoi j'ai parlé de mémoire.
Chez l'homme, je l'ai aussi vérifié, alors que ses facultés intellectuelles devraient éviter le phénomène. Je pense que l’appréhension de la douleur est en cause ...
Pour ce que j'ai personnellement observé, chez l'homme comme chez le cheval , la récupération des capacités ( fonction de déplacement) n'a été possible que par "une obligation" extérieure d'utiliser la totale capacité récupérée . Cheval et humain étant incapables spontanément de solliciter les fonctions qui auparavant engendraient la douleur. |
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Quand je parle d"'interprétation" possible, je fais précisément allusion à cela que je vois ici encore, c'est à dire le glissement entre le ou les cas que l'on a observé(s), et une généralisation.
Je suis tout à fait d'accord que la faculté de mémorisation de la douleur existe, autant chez l'homme que chez l'animal. Et que cela peut avoir pour conséquence des comportements d'inhibition. C'est vrai. Mais ce n'est pas obligé, d'une part, et il existe aussi de nombreuses autres possibilités d'interprétation de ce qu'on observe là, et qu'on interprète ainsi.
A ce titre, l'approche homéopathique, pour ne citer qu'elle, présente beaucoup plus de subtilités dans la façon dont on peut "lire" ce qui se passe. Et je ne parle même pas de toutes les autres approches possibles.
Par exemple, simplement la notion de "nostalgie" - c'est à dire une façon de faire "arrêt sur image", lors de ce qui est vécu comme un "déménagement" (au sens propre ou figuré), et qui bouleverse les repères du sujet (notion très subjective, encore une fois). Alors, celui-ci va chercher à perpétuer l'état antérieur, en figeant ou en se figeant sur ce qu'il représentait.
Bon, dit comme cela , c'est peut-être un peu compliqué à comprendre, mais c'est un énorme frein à de beaucoup d'évolutions, y compris très positives (après guérison). Cela dit, toutes les personnes ou animaux ne fonctionnent pas comme cela. Mais pour ceux qui le font, cela peut se traduire comme ce que tu dis, et que tu dis être lié à "la mémoire" de la douleur. (Cela peut aussi être très invalidant, voire dramatique. )
Ainsi, le sujet ne va pas adopter une attitude antalgique par crainte d'avoir mal, par référence à la douleur, mais par habitude : par référence à la répétition, à la familiarité qu'il aura acquise avec tout le contexte autour de son problème antérieur. Une sorte de rituel rassurant dont il ne peut sortir brutalement. L'univers de "malade" aura remplacé, pour lui, l'univers antérieur de "bien portant". Accéder tout d'un coup à un nouvel état - même s'il est, d'une certaine façon, proche d'un état antérieur, peut être vécu à ce moment-là comme un saut dans l'inconnu, et peut réclamer un accompagnement spécifique.
Je pourrais décrire d'autres modalités de réaction possibles, qui, chacune à sa façon, pourraient expliquer que certains sujets continuent d'adopter des positions antalgiques, dans des cas où l'observateur jugerait que les causes n'existent plus.
Donc, oui interprétation, je maintiens. Et, donc, méfiance : d'autres sont possibles.