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Une belle détente.
Posté le 09/06/2014 à 15h39
"L’un des principes classiques de conduite du cheval enseigne que la tête du cheval doit en toutes circonstances rester légèrement en avant de la verticale, et ce d’autant plus que le cheval est jeune. Corollairement, l’équitation traditionnelle condamne tout encapuchonnement en estimant qu’une telle attitude favorise la fuite des moyens de transmission de l’impulsion.
Baucher avait bien introduit le concept de flexion de la nuque, directe ou latérale. Mais les flexions, lorsqu’elles étaient exécutées ne dérogeaient que rarement au principe de verticalité du chanfrein. Même le ramener outré de Baucher ne se pratiquait que dans le rassembler parfait et jamais en force ; rien à voir avec la façon dont s’y prennent les adeptes de l’hyper flexion. Bien au contraire, lors d’un enroulement de l’encolure, que l’on peut être conduit à solliciter dans certaines occasions, les mains du cavalier suivent l’enroulement, mais ne le provoquent jamais. Christian Carde souligne bien, dans une interview donnée récemment, qu’il faudrait un long apprentissage du cavalier pour que ce procédé puisse être employé avec bonheur. Or notre époque ne le permet pas par manque d’écuyers qui le maîtriseraient, mais aussi parce que long apprentissage et compétition équestre semblent définitivement s’exclure l’une l’autre.
Le concept d’hyperflexion va d’ailleurs bien au-delà de celui de flexion. Pour s’en faire une idée juste, observons soigneusement ce qui s’est passé lors de la détente d’un championnat du monde des jeunes chevaux de dressage : ce sont les cavaliers néerlandais qui sont à la manœuvre.
"Images parallèles : le cheval se mord le poitrail. Le cavalier tire la tête du cheval de gauche et de droite sur des rênes extrêmement écartées, les mains devant le ventre. Il s'arrête, tire à nouveau sur les rênes, un rapide coup d'éperon, le cheval se met au trot. Pas même trois mètres plus tard, il s’arrête à nouveau. Le cavalier tend ses jambes vers l'avant et se penche de tout son poids en arrière. Et il tire à nouveau de droite et de gauche. Le nez du cheval se porte à presque 45° en arrière de la verticale, son encolure est enroulée. Au moment même où le cheval s'arrête, la jambe du cavalier est déjà prête pour un nouveau coup d’éperon. L’éperon derechef, un nouvel arrêt, suivi de nouveaux tiraillements de gauche et de droite".
Des scènes de ce type sont devenues monnaie courante sur les paddocks de détente. Les Hollandais et bien d’autres s’y essaient quotidiennement.
L’hyperflexion consiste à exercer sur la tête du cheval, pendant une durée prolongée, un effet de main en traction tel que les naseaux de l’animal soient rapprochées tout près du poitrail, ce qui a évidemment pour conséquence un enroulement excessif de l’encolure et un placer de chanfrein très en arrière de la verticale."
Enfin, c'est un long débat.