losalaba
parmi les hypothèses, il « s’en fout » parce que :
Il n’est pas assez récompensé dans son travail donc il n’y trouve aucun intérêt
Il est fatigué, il a mal quelque part donc, il ne fait pas.
Il y a une ou des incohérences dans la demande donc, il ne fait pas.
Il est trop souvent et longtemps dans l’effort et il ne veut plus en faire.
Tu as raison, la leçon de jambe n’y changerait probablement rien.
Il faut demander peu et récompenser beaucoup et souvent. Même pour les choses maitrisées et courantes.
C’est très important pour garder la motivation d’un cheval. Il faut aménager plein de petites pauses même si c’est quelques dizaines de secondes où on rend les rênes et ne demande plus rien. 5 ou 6 minutes de travail non stop sans rendre les rênes c’est déjà beaucoup.
Il faut prendre en compte le temps d’activité globale dans la journée et dans la semaine car plus le cheval est sollicité, plus il va prendre de la force, de l’endurance, du muscle mais aussi de la fatigue, de l’ennui, des douleurs (courbatures, petites atteintes, petits soucis ostéo, etc…). Pour la cavalerie de club, c’est le plus dur à gérer pour le cavalier. On ne peut pas y faire grand-chose mais c’est une réalité pour le cheval qu’il monte. Le cheval est dans la répétition et l’approximation constante avec une multitude de cavaliers différents au tact discutable. Il n’a pas le choix, quand c’est trop pour lui, il faut qu’il se blinde… ou qu’il se rebelle !
Nous sommes tous, toute notre vie, des cavaliers en apprentissage. Même après plus de 30 ans de pratique
crois-en mamie Couagga
Il est fort possible que tu aies, dans ton action ou ta position, une contradiction qui empêche d’obtenir un résultat positif. Ceci peut être bloquant en soi. ça peut aussi être cet élément en plus d’autres qui anéantit l’envie ou la possibilité du cheval de faire correctement les choses.
Comme tu dis qu’il maitrise ces exercices à la base, je pense qu’il faut que tu le récompenses plus pour la moindre chose à peu près correcte afin de le motiver. Lui parler, beaucoup communiquer pour attiser sa curiosité. Et aussi, que tu analyse avec objectivité et précision tout ce que tu fais lorsque tu demandes quelque chose : ta position (assiette, dos, bras, mains, jambes, comment sont-ils placés, orientés ?) Tes actions : où et avec quoi exerces-tu ta demande, ou appuies-tu les pressions, les tensions, comment est réparti ton poids (sur tes étriers, dans ta selle, sur l’intérieur ou l’extérieur…) ?
Une fois ton analyse faite, prend le temps de décomposer tes exercices et de bien veiller à être le plus juste et le plus claire possible dans tes demandes. Par exemple si tu veux que ton cheval avance dans son EEd il ne faut pas contrarier l’avancée de l’épaule interne mais régler l’angle en agissant sur l’épaule externe. Donc, si ta main interne agit, retient, recule, que ta propre épaule interne devance ton épaule externe ou se bloque…tu vas contribuer à l’échec de l’exercice et éteindre l’envie de ton cheval d’avancer… C’est juste un exemple.
A force, il met le frein à main et refuse de faire des efforts puisqu'il a toujours "des bâtons dans les roues".
Les chevaux qui ne respectent pas la jambe intérieure, le font souvent parce qu’on abandonne la gestion de leur côté extérieur (notamment en relâchant la rêne). Il le font aussi parce que nos épaules sont mal orientées, notre poids trop sur l’intérieur, notre jambe intérieur trop collée au lieu d’être indicative et vibrante. Alors il colle à l’intérieur et « se couche » ou résiste sur la main interne…
Toutes les aides doivent rester vibrantes et furtives. Il faut, toujours penser, dans l’usage de nos aides, globalement, à faire des ouvertures là où l’on veut que le cheval aille et faire des fermetures là où on ne veut pas qu’il aille.
Un cheval qui échappe vers l'extérieur lorsqu'on tourne, c'est inutile d'augmenter l'action de la rêne intérieure. On doit au contraire laisser de la liberté de mouvement vers l'intérieur, et le tenir/fermer le passage avec la rêne extérieure.
La seule situation qui justifie une leçon de jambe est celle où le cheval est totalement sourd lorsqu’on le sollicite pour se porter en avant. Et encore faut-il effectuer cette remise aux ordres de façon très précise et pédagogique car il n’est pas question d’y revenir plusieurs fois. Une seule fois doit suffire.
Je sais bien que tout cela n'est pas toujours aisé à réaliser en cours collectif et d'autant plus si on a un cheval de club mais c'est utile, à mon avis, d'avoir ces principes importants en tête et d'essayer de s'en rapprocher dès que l'occasion se présente pour améliorer l'ordinaire