La semaine du goût dans mon école en primaire, un menu m’avait marquée : en entrée (oui oui) milkshake fraise industriel et pop corn ??!
Je suis tout à fait d’accord avec l’aspect “classe sociale” de l’accès à l’alimentation. Néanmoins pour nuancer (nuancer car je suis d’accord avec le propos de fond), il y a aussi une notion de déclic et d’investissement personnel.
Aujourd’hui tout le monde sait que le tabac c’est nocif et pourtant tous les jours des gens commencent à fumer. Tout le monde est tombé un jour ou l’autre sur une information, un reportage sur les dégâts des sodas et sait que c’est mauvais. Et pourtant il y a des gens qui continuent à en boire quotidiennement.
Y’a des gens toutes csp qui vont l’air l’effort de manger équilibré et d’autres, de toutes csp, non.
Je le vois dans mon exercice quotidien : je passe du temps à expliquer aux gens l’intérêt de passer le fil ou les brossettes interdentaires pour leur santé bucco-dentaire. Je leur montre comment faire et je leur prescris la taille adaptée. Et en France toutes csp confondues je peux dire qu’il y a très peu de gens à qui les parents ont appris à passer le fil !
Malgré toutes les infos, malgré le fait d’avoir déjà souffert des conséquences pour certains, y’a des gens qui vont mettre longtemps ou n’auront jamais le déclic de se mettre à passer les brossettes ou le fil
Cette “inconséquence” et quelque part cette “paresse” (entre guillemets, ne me tombez pas dessus svp, je ne parle pas de la mère célibataire qui travaille 45h et gère seule ses 5 enfants qui sait que les haricots verts surgelés sont moins chers que les pizzas surgelées mais qui s’achète un repas tranquille) on la retrouve dans l’alimentation, dans l’hygiène de vie, dans les habitudes de consommation.
Quand il y a des gens pour qui le “confort” quotidien est plus important que leur propre santé, avec des conséquences immédiates ou presque, visibles, graves… forcément l’impact de leur mode de vie sur un futur ou un ailleurs abstrait, je pense que la prise de conscience est compliquée.
Et encore une fois attention je ne tape pas sur une classe sociale, au contraire. C’est évidemment largement plus facile de pouvoir se préoccuper de l’environnement et de son mode de consommation quand on a eu l’éducation pour, des bonnes habitudes, et qu’on est en bonne santé, qu’on a des moyens etc etc etc
Et si on pose ça sous le prisme du genre, on voit que dans notre société se sont encore majoritairement les femmes qui essayent de faire des menus équilibrés pour toute la famille, de mieux consommer, de limiter les déchets, d’acheter de seconde main…