Le proprio qui rentre dans leur pré sans mon avis?

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Hitomie

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Le proprio qui rentre dans leur pré sans mon avis?
Posté le 17/02/2016 à 08h25

Bonjour,

Je viens demander conseil car en allant voir mes juments hier, j'ai découvert la proprio du terrain à l'intérieur de son champ (c'est la première fois que je la vois, je suis toujours passée par son père), elle avait amené 3 amis à elle et un gamin pour découper 2 pommiers à la tronçonneuse.

Le premier pommier était à l'extérieur du champ de mes juments (il y a juste la racine qui est à l'intérieur, en bordure) et était déjà tombé avec la tempête mais l'autre est complètement au milieu de leur parcelle et était encore debout.

Moi je suis arrivée à la fin mais en gros, la tronçonneuse a tourné pendant environ 1h30 avec mes chevaux à l'intérieur, j'ai vu par la suite, qu'ils ont fait aussi rentré le camion.
Quand je suis arrivée, mes juments étaient calmes mais la première chose que la proprio me dit c'est qu'elles ont renversé leur bac à eau de peur, sur le coup je n'ai pas réagi.

Je les ai même aidé pendant 1h à ramasser les branches (je n'ai même pas eu un merci ni un au revoir mais ça c'est une autre histoire).
Puis après, remettant tout en ordre dans ma tête, je me suis dis que c'était gonflé parce que je n'ai été prévenue de rien et je pense que c'est un minimum.

J'ai une jument qui a peur de tout et qui stresse pour un rien et une autre qui bouscule et se cabre facilement sur les gens qu'elle ne connaît pas.
En tant normal, je ne tolère aucun adulte dans leur champ sans ma présence (et encore moins des enfants) parce que je suis responsable en cas de problèmes.

De plus, une amie vient de perdre un cheval à cause d'une colique de stress, donc autant dire que ce matin, tout se bouscule dans ma tête.

De l'autre côté, je viens d'arriver dans le coin, et j'ai eu beaucoup de mal à trouver un terrain convenable.

Je ne les connais pas trop mais j'ai l'impression que c'est une famille assez "campagne", dans le sens où ils sont un peu brutes de pommes, j'ai peur de les brusquer ou qu'ils ne comprennent pas.
Donc je ne sais pas comment réagir, je pense déjà appelé le père de la proprio pour savoir s'il été au courant.
Si oui, je lui dirais que j'aimerais être prévenue et si possible être présente la prochaine fois que quelqu'un doit rentrer dans le pré.
Si non, prendre le numéro de sa fille.

Mais avant, je préférais avoir vos avis.
Je suis hyper protectrice de mes juments et parfois j'ai peur d'en faire un peu trop et que ça me joue des tours.

Copper

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Posté le 17/02/2016 à 21h08


madstripes a écrit le 17/02/2016 à 18h49:


Qui t'as demandé de t'apitoyer sur quelqu'un ?

Bien sur qu'il faut donner raison à Monsieur MACRON.

Quelques petites précisions qui apparemment t'échappent :

1/ la moitié des avocats français gagne moins de 4.000 euros brut par mois, c'est à dire pas loin de 2.000 euros net par mois pour grand minimum 5 ans d'études hyper sélectives et les responsabilités qui vont avec. Les liquidations judiciaire d'avocats sont désormais courantes et dans les grandes villes, beaucoup de bailleurs refusent les avocats par crainte des loyers impayés. A l'inverse, dès son entrée dans la carrière, n'importe quel notaire associé gagne au minimum 8.000 à 10.000 euros, et en moyenne 20.000 après une dizaine d'années de carrière. Il existe certes quelques cas un peu pathologiques de notaires de campagne un peu démunis, mais comparé aux nombre d'avocats dans la dèche, c'est une goutte d'eau ;

2/ a l'inverse des avocats, les notaires doivent acheter leur charge. Souvent cher. Sauf que, là aussi à l'inverse des avocats, les notaires sont tarifés, c'est à dire que la loi fixe le monatnt de leurs honoraires. Et la loi est généreuse, surtout avec ce qui constituent 95% de leur activité, c'est à dire les transactions immobilière. Alors oui, ce brave Macron a ouvert quelques brèches dans la muraille en instituant une sorte de couloir tarifaire qui permet désormais une toute petite concurrence entre notaires, mais je compte sur eux pour très rapidement s'entendre sur les prix ;

3/ Macron n'a pas touché aux avocats. Sais-tu pourquoi ? Non ? Alors voilà : d'abord, contrairement à ce que tu crois et comme je l'ai dit plus haut, nous ne sommes pas chers en comparaison de ce que coûte un notaire. Parce que chez nous, il y a de la concurrence. Surtout, personne n'est capable de faire ce que nous faisons devant une juridiction. Les magistrats eux-mêmes s'arrachent les cheveux lorsqu'ils voient arriver une personne sans avocat, un défenseur syndical, un huissier parfois. Combien de fois ai-je vu le magistrat écouter religieusement un particulier pendant 5 mn, avant de lui dire "écoutez, je vais renvoyer votre affaire à une autre audience. Dans l'inervalle et dans votre intérêt, prenez un avocat. Sinon je ne pourrai que vous débouter". Le contentieux est un véritable métier, extrêmement complexe et inaccessible sans une grande expérience, et c'est pour cela que l'avocat reste et restera obligatoire devant les juridictions chargées des contentieux les plus lourds ;

4/ Si les avocats sont indispensable au contentieux, les notaires ne sont pas indispensable du tout, en tout cas d'un point de vue purement technique. Il faut savoir qu'un notaire, dès lors qu'il est associé d'une étude de taille disons moyenne (3 à 4 associés), ne fait pratiquement plus aucun acte lui-même. Les notaires gagnent tellement d'argent qu'ils sont capables d'entretenir des armées de salariés qui font à peu près tout. Eux, ils recoivent les clients (pas plus d'une fois, faut pas exagérer) et à la fin, ils signent. C'est tout. Et ce qu'ils font, par exemple les ventes immobilières, n'a contrairement à ce qu'ils essaient de faire croire, rien d'insurmontable pour un juriste moyen, correctement formé. D'ailleurs, je viens de le dire, ce ne sont pas eux qui les font, ce sont leurs clercs salariés, leqquels sont loin d'avoir un niveau d'études foudroyant. Alors pourquoi maintenir la profession de notaire alors que les avocats pourraient très bien faire ce qu'ils font, tandis qu'un notaire ne sera jamasi fichu de plaider un dossier ? Parce qu'ils sont plus malins et plus riches que les avocats et qu'ils entretiennent un lobby puissant, parce qu'ils sont aussi des collecteurs de taxes et que l'Etat aime beaucoup les taxes et, enfin, précisémment parce qu'ils ont beaucoup de salariés et que l'Etat n'aime pas le chômage.

J'espère t'avoir éclairée sur cet autre côté des cartes.


Malheureusement je n'ai pu lire ta réponse car je suis en plein apero ...et pas toutes les idées claires...et la longueur de ta reponse m'a fait avoir une céphalée....à moins que ça ne soit...le pt'it vin de Savoie ...fort bon...à venir tartiflette...donc....je ne pense pas être en pleine possession de mes moyens...nombreux....pour te repondre ce soir....bises à toi et tous les avocats...

Copper

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Posté le 18/02/2016 à 10h01

Bonjour Madestripes,

Je vais faire court:
1/qu'en est il des honoraires d'avocats postulants?
2/qu'en est il de la libre installation des notaires?

Madstripes

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Posté le 18/02/2016 à 10h46


copper a écrit le 18/02/2016 à 10h01:
Bonjour Madestripes,

Je vais faire court:
1/qu'en est il des honoraires d'avocats postulants?
2/qu'en est il de la libre installation des notaires?


Les honoraires des avocats postulants sont libres, ils l'ont toujours été, et représentent en général 500 à 700 euros HT quelle que soit la juridiction, sachant que la postulation n'est obligatoire que devant le Tribunal de grande instance ou la Cour d'appel. C'est peu en général comparé à ce que le client paye au dominus litis (l'avocat principal), et il ne faut pas croire que la postulation est une sorte de taxe déguisée qui ne correspondrait à rien. Très souvent, lorsque je suis postulant et que le dossier traine en longueur, je perds de l'argent parce que je dois me déplacer ou faire des démarches en vue de dizaines d'audiences sur un, voire deux ans. Beaucoup d'avocats refusent désormais l'AJ, certains commencent à refuser de postuler. Et pour le client il est extrêmement simple de ne pas payer de frais de postulation : il suffit de prendre un avocat du ressort de la juridiction devant laquelle on veut porter le procès.

Pour la libre installation, je vais être prudent parce que je ne suis pas notaire et que je n'ai pas forcément suivi de très prêt le truc. Ce que j'ai retiré d'une conversation que j'ai eue récemment avec un copain notaire (eh oui, j'en ai), c'est que l'installation est devenue libre (sans avoir à acheter une charge, donc sans attendre la retraite d'un confrère) dans des zones où l'on considère qu'il n'y a pas assez de notaires en comparaison de la population. C'est l'accessoire de la mesure relative au couloir tarifaire dont je parlais hier : tarifs un peu plus libres et plus de notaires = plus de concurrence = baisse des prix. En tout cas sur le papier parce que, d'une part je ne sais pas comment ils vont s'y prendre pour dire que telle zone est en "tension" et pas telle autre, et d'autre part il y a actuellement trois fois moins de notaires qu'il y a d'avocats. Donc même si la libre installation permettait une vague augmentation des effectifs dans certaines zones, le temps n'est pas arrivé où ils seront suffisamment nombreux pour que la concurrence joue réellement. La seule mesure qui aurait été efficace, c'est la suppression du tarif des notaires, mais alors il aurait fallu les fliquer à l'extrême pour qu'ils ne s'entendent pas sur les prix. Et pour les fliquer, il faut des services de l'Etat compétents et dotés de moyens, deux critères que l'on ne retrouve que très rarement cumulés dans la fonction publique.

Copper

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Posté le 18/02/2016 à 11h34


madstripes a écrit le 18/02/2016 à 10h46:


Les honoraires des avocats postulants sont libres, ils l'ont toujours été, et représentent en général 500 à 700 euros HT quelle que soit la juridiction, sachant que la postulation n'est obligatoire que devant le Tribunal de grande instance ou la Cour d'appel. C'est peu en général comparé à ce que le client paye au dominus litis (l'avocat principal), et il ne faut pas croire que la postulation est une sorte de taxe déguisée qui ne correspondrait à rien. Très souvent, lorsque je suis postulant et que le dossier traine en longueur, je perds de l'argent parce que je dois me déplacer ou faire des démarches en vue de dizaines d'audiences sur un, voire deux ans. Beaucoup d'avocats refusent désormais l'AJ, certains commencent à refuser de postuler. Et pour le client il est extrêmement simple de ne pas payer de frais de postulation : il suffit de prendre un avocat du ressort de la juridiction devant laquelle on veut porter le procès.

Pour la libre installation, je vais être prudent parce que je ne suis pas notaire et que je n'ai pas forcément suivi de très prêt le truc. Ce que j'ai retiré d'une conversation que j'ai eue récemment avec un copain notaire (eh oui, j'en ai), c'est que l'installation est devenue libre (sans avoir à acheter une charge, donc sans attendre la retraite d'un confrère) dans des zones où l'on considère qu'il n'y a pas assez de notaires en comparaison de la population. C'est l'accessoire de la mesure relative au couloir tarifaire dont je parlais hier : tarifs un peu plus libres et plus de notaires = plus de concurrence = baisse des prix. En tout cas sur le papier parce que, d'une part je ne sais pas comment ils vont s'y prendre pour dire que telle zone est en "tension" et pas telle autre, et d'autre part il y a actuellement trois fois moins de notaires qu'il y a d'avocats. Donc même si la libre installation permettait une vague augmentation des effectifs dans certaines zones, le temps n'est pas arrivé où ils seront suffisamment nombreux pour que la concurrence joue réellement. La seule mesure qui aurait été efficace, c'est la suppression du tarif des notaires, mais alors il aurait fallu les fliquer à l'extrême pour qu'ils ne s'entendent pas sur les prix. Et pour les fliquer, il faut des services de l'Etat compétents et dotés de moyens, deux critères que l'on ne retrouve que très rarement cumulés dans la fonction publique.


Ha...l'offre et la demande...

Merci d'avoir "éclairé l'autre côté des cartes" pour reprendre ton expression ...qui m'a bien fait rire hier...enfin il en fallait pas tant...le ski courbature aussi la tête....avec moderation.


Ce qui m'a choquée dans tes propos ... l'indemnisation du préjudice et la franchise qui ne représenteraient rien pour le notaire...et donc?...plus un notaire gagne... plus il peut se permettre de mal faire son boulot?
C'est cela qui me gêne profondément dans tes propos... qu'il gagne 20000€ ne me gêne absolument pas et comme tu le dis ...l'état est le premier gagnant...
Les notaires seraient ils mercantiles ???

Édité par copper le 18-02-2016 à 11h39



Madstripes

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Posté le 18/02/2016 à 11h56


copper a écrit le 18/02/2016 à 11h34:


Ha...l'offre et la demande...

Merci d'avoir "éclairé l'autre côté des cartes" pour reprendre ton expression ...qui m'a bien fait rire hier...enfin il en fallait pas tant...le ski courbature aussi la tête....avec moderation.


Ce qui m'a choqué dans tes propos ... l'indemnisation du préjudice et la franchise qui ne représenteraient rien pour le notaire...et donc?...plus un notaire gagne... plus il peut se permettre de mal faire son boulot?
C'est cela qui me gêne profondément dans tes propos... qu'il gagne 20000€ ne me gêne absolument pas et comme tu le dis ...l'état est le premier gagnant...
Les notaires seraient ils mercantiles ???


Je comprends que l'on se pose des questions quand on est pas du milieu, mais ni les notaires, ni les avocats en général, et moi encore moins, sommes des bisounours.

Nous ne sommes pas non plus des neurochirurgiens ou des pilotes de ligne : si on loupe un truc, il n'y a qu'en une seule matière que cela peut avoir de réelles conséquences, c'est au pénal et très éventuellement dans le contentieux familial, deux matières que pour ma part je fuis comme la peste. Pour le reste, que l'on soit avocat ou notaire, si on se plante, on ne tue personne, on créé un préjudice financier, comme celui qu'invoque Bref dans son histoire de vente loupée. Et on est assuré pour ça, à la différence de ceux qui se font passer pour des conseils juridiques divers et variés, notamment sur internet.

Alors on va me répondre : oui, mais parfois un préjudice financier, même couvert par l'assurance, ça peut être très dur à vivre pour le client. Oui, c'est vrai, mais la vie est dure d'une manière générale et si la faute de l'avocat ou du notaire est évidente, l'assureur ne discute pas longtemps.

En outre, qu'on se le dise, il y a relativement peu de fautes, plutôt moins chez les avocats que chez les notaires, mais à leur décharge on a tendance à systématiquement les accuser de tout et de n'importe quoi. C'est surtout le signe que nous avons le soucis de bien faire. Parce qu'être couvert par une police d'assurance, c'est bien, avoir une réputation de m... parce qu'on cumule les déclarations de sinistre, c'est pas une garantie de longévité dans la carrière.

Mais je le dis et je le répète clairement, s'il m'arrivait de planter un dossier autrement qu'au pénal, j'assumerais en faisant la déclaration de sinistre, je paierais la franchise s'il y en a une, mais je ne m'arrêterais pas de vivre pour ça. Si j'avais voulu me flageller tous les dimanches après la messe, j'aurais fait moine.

Hitomie

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Posté le 18/02/2016 à 12h11

C'est pour ça que je me suis arrêtée à la licence de droit, c'était très intéressant mais il ne faut pas avoir trop de sentiments pour perdurer dans ce milieu, la mentalité se ressent déjà à la fac.
J'admire ces gens là comme Madstripes mais moi je prends beaucoup trop les choses à coeur et personnellement.

Je suis partie en fac d'éco ensuite et c'était bien mieux

La licence m'a permis d'avoir assez de reculs juridiques pour me permettre de vivre sans me faire avoir, ou au moins en étant prévenue !

Lanamour

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Posté le 18/02/2016 à 12h31

Passionnante conversation.

madstripes petite info sur la raison pour laquelle les notaires n'ont été que très peu touchés par la réforme MACRON: leur "RPVA" a eux qui transmet directement les infos à l'Etat.

Ce système, ils l'ont créé eux mêmes et l'ont financé. L'Etat s'y retrouve (moins d'employés et récolte d'info très facilité). La profession a menacé de couper le système et de laisser l'Etat se demerder comme avant pour récupérer les infos. Evidemment l'Etat a flippé et les notaires ont merveilleusement évité toute réforme.

Ils ont un avantage sur nous: l'argent. Notre profession n'a pas de thune. Nos cotisations sont délirantes comparativement à nos niveaux de vie, mais ça représente peu pour faire fonctionner la profession. Quand je pense que l'Etat a voulu se faire un peu plus de fric sur les CARPA, ça me fache. On finance seul la formation, on se charge de l'AJ, on ne demande rien à l'Etat qui s'est déjà allègrement servi sur nos cotisations retraites.

Tiens petit tip pour tout le monde: savez vous que nous cotisons une petite fortune pour nos retraites sur une caisse qui nous est propre. Comme cette caisse était plutôt carrément bénéficiaire, l'Etat s'est dit que bon ça serait pas mal de piquer dedans, ce qu'il a fait. Mais le pompom du pompom c'est que si tu quittes la profession avant d'avoir cotiser 15 années, et bah tu ne toucheras pas ta retraite. T'as cotisé, et pas qu'un peu, et t'auras rien. Faut dépasser les 15 ans.

Revenons sur terre, les avocats crèvent. Sérieusement. Etre jeune avocat aujourd'hui c'est gagné 1300€ net à tout péter. 5 ans d'études et quasi 2 ans de formation (oui ils disent 18 mois mais dans les faits ca te prend 2 ans entre l'exam d'entrée et ta prestation de serment) pour gagner 1300€. Quand vous vous dites que votre avocat vous prend 3000€ pour un dossier complet en correctionnel par exemple, dans la vraie vie dans sa poche il a la moitié.

Je ne parlerai même pas de l'AJ. Moi c'est le pénal et la famille mon truc. J'ai envie de pleurer quand pour certains actes qui prennent un temps délirant on est payé 75€. 75€ la journée putain. Et 3 à 6 mois plus tard. Et c'est du brut donc dans les faits c'est la moitié.

Je suis smicard. Les 3/4 de ma promos sont désormais juristes en entreprise ou on ouvert un resto ou font de la couture.

Alors l'imaginaire de chacun qui se dit qu'on est une profession de nantis qui se roule dans le pognon, je vous arrête tout de suite, une infime minorité.

Et non un avocat ça ne coute pas cher, ça coute le prix d'une expertise. Quand votre cheval est malade vous appelez le véto? Vous commencez pas à lui triturer la nouille et à faire une ordonnance en fonction de ce qu'il y a écrit sur internet? Il vous facture une consultation et les soins. Bah c'est pareil pour nous. Et plus on attend plus c'est la merde et plus c'est cher. Tout pareil que le véto.

Wildfox

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Posté le 18/02/2016 à 12h57

Discussion fort intéressante.

Eh bah, à vous lire Madstripe et Lanamour, je suis BIIEEEN contente de ne pas me diriger vers une carrière d'avocat !
Enfin, quoi que, je sais pas si il y aura plus de tunes ou ne serait-ce qu'un job dans ce vers que je m'oriente...
Dur dur le choix du Master. J'ai l'impression de jouer mon avenir... Et qu'il n'y a pas de débouché, nul part. Enfin si, sauf dans les truc un peu chiant ou qui ne m'intéresse PAS, mais alors, PAS DU TOUT.


Hitomie : c'est vrai que c'est particulier la fac de droit... Après je dirai pas qu'il faut être sans coeur non plus; perso je pense être quelqu'un d'assez "sensible", mais pourtant je suis en L3 et ça s'annonce plutôt bien pour l'obtention de la licence.
Perso, je pense plutôt qu'il faut savoir se "professionnaliser" un peu et ne pas rentrer dans la compassion extrême à chaque situation présente. On peut pas, clairement, sinon pour tout ce qui est pénal et familial (pour ma part, c'est toujours ces matière où il y a des cas qui "touchent" particulièrement), ça nous boufferai de faire dans la compassion a chaque fois, faut aussi savoir prendre du recul et se placer sur un plan uniquement juridique. Pour ce qui est de l'ambiance a la fac avec les autres étudiants, je dirait surtout qu'il faut laisser couler les merdeux et les coups par derrière, et s'accrocher (surtout en L2 )

Édité par wildfox le 18-02-2016 à 12h58



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Posté le 18/02/2016 à 13h05


wildfox a écrit le 18/02/2016 à 12h57:
Discussion fort intéressante.

Hitomie : c'est vrai que c'est particulier la fac de droit... Après je dirai pas qu'il faut être sans coeur non plus; perso je pense être quelqu'un d'assez "sensible", mais pourtant je suis en L3 et ça s'annonce plutôt bien pour l'obtention de la licence.
Perso, je pense plutôt qu'il faut savoir se "professionnaliser" un peu et ne pas rentrer dans la compassion extrême à chaque situation présente. On peut pas, clairement, sinon pour tout ce qui est pénal et familial (pour ma part, c'est toujours ces matière où il y a des cas qui "touchent" particulièrement), ça nous boufferai de faire dans la compassion a chaque fois, faut aussi savoir prendre du recul et se placer sur un plan uniquement juridique. Pour ce qui est de l'ambiance a la fac avec les autres étudiants, je dirait surtout qu'il faut laisser couler les merdeux et les coups par derrière, et s'accrocher (surtout en L2 )


ça c'est bien vrai !

Pour avoir fait 2 facs de droit et une fac d'éco (IAE), y'a pas photo, en éco il y a une ambiance de diingue !
Et pour ma part les métiers sont bien plus intéressants, donc je ne regrette pas d'avoir abandonner le droit à l'obtention de la licence

Madstripes

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Posté le 18/02/2016 à 13h29

Je suis entièrement d'accord avec Lanamour, sauf peut être pour le côté très "noir" de la situation des avocats.

Je l'ai dit moi même et Lanamour le confirme, c'est une profession qui se paupérise gravement.

Là où il faut nuancer, c'est que c'est un tout petit peu de notre faute, et qu'il y a quand même et heureusement pas mal d'avocats heureux.

Notre faute, c'est d'avoir nous mêmes cru pendant trop longtemps au côté un peu mythique de la profession : l'avocat défenseur de la veuve et de l'orphelin, celui qui met de manière désintéressée ses connaissances au service des démunis. Mais ça, c'était au 19e, quand les barreaux des grandes villes de provinces comptaient 20 avocats contre 500, 700, voire beaucoup plus aujourd'hui. Les gars, à l'époque, ils se faisaient tellement de pognon sur les dossiers "payants", que ça ne les dérangeait pas plus que ça de faire un peu de gratos quand la veuve était jolie. Donc on a continué comme ça, sauf que le nombre d'avocats augmentant, les dossiers payants le sont devenus de moins en moins, et que tout le monde a cru au mirage de l'AJ, qui n'a fait au fil du temps que diminuer tandis que les charges montaient en flèche. Et par dessus ça, toute une frange de la profession complétement abrutie pour qui les mots "benéfice", "marge" et "marché" sont des blasphèmes. Les notaires, eux, n'ont jamais eu ce problème : toujours le même marché captif, un tarif qui ne bouge pas, bref, la rente.

Après, il y a le jeune avocat du 21e siècle. Comme il est de la génération Y, il a tendance à penser qu'il devrait bien gagner sa vie tout de suite et sans trop forcer. Et là, il est déçu, forcément. Donc il arrête très vite, ou alors il a la chance d'être en couple avec quelqu'un qui gagne mieux sa vie et il se met à mi-temps, il devient le revenu d'appoint de la famille et pas le principal. Bah oui, mais ensuite il ne faut pas non plus venir se plaindre que le pognon ne rentre pas, c'est un choix.

Restent les saints de la profession, ceux qui obstinément s'acharnent à faire un boulot de dingue au service de gens qui, malheureusement, sont souvent des assistés et qui, cerise sur le gâteau, n'ont que très peu de reconnaissance envers celui ou celle qui les a si brillament sorti de la merde pour pas un rond.

Restent aussi, et c'est là que je dis que tout n'est pas si noir, ceux qui bossent pour des cabinets d'affaires qui marchent (parce qu'il y a beaucoup de cabinets d'affaires qui ne marchent pas, ne vous faites aucune illusion) et/ou ceux qui ont eu de la chance ou qui ont été suffisamment malins pour trouver des marchés dits de "niche". Un seul exemple que je connais très bien : l'avocat qui le premier s'est intéressé aux milles et une manières de faire une vie impossible aux promoteurs de parcs éoliens, celui-là il n'a pas à chercher de clients, il en a 15 devant sa porte tous les jours. Mais dans 10 ans, peut être bien avant, sa fenêtre de tir se sera refermée et il devra trouver autre chose. Flair et adaptabilité sont les deux mamelles de ceux qui vivent le mieux.

Copper

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Posté le 18/02/2016 à 14h06


madstripes a écrit le 18/02/2016 à 13h29:
Je suis entièrement d'accord avec Lanamour, sauf peut être pour le côté très "noir" de la situation des avocats.

Je l'ai dit moi même et Lanamour le confirme, c'est une profession qui se paupérise gravement.

Là où il faut nuancer, c'est que c'est un tout petit peu de notre faute, et qu'il y a quand même et heureusement pas mal d'avocats heureux.

Notre faute, c'est d'avoir nous mêmes cru pendant trop longtemps au côté un peu mythique de la profession : l'avocat défenseur de la veuve et de l'orphelin, celui qui met de manière désintéressée ses connaissances au service des démunis. Mais ça, c'était au 19e, quand les barreaux des grandes villes de provinces comptaient 20 avocats contre 500, 700, voire beaucoup plus aujourd'hui. Les gars, à l'époque, ils se faisaient tellement de pognon sur les dossiers "payants", que ça ne les dérangeait pas plus que ça de faire un peu de gratos quand la veuve était jolie. Donc on a continué comme ça, sauf que le nombre d'avocats augmentant, les dossiers payants le sont devenus de moins en moins, et que tout le monde a cru au mirage de l'AJ, qui n'a fait au fil du temps que diminuer tandis que les charges montaient en flèche. Et par dessus ça, toute une frange de la profession complétement abrutie pour qui les mots "benéfice", "marge" et "marché" sont des blasphèmes. Les notaires, eux, n'ont jamais eu ce problème : toujours le même marché captif, un tarif qui ne bouge pas, bref, la rente.

Après, il y a le jeune avocat du 21e siècle. Comme il est de la génération Y, il a tendance à penser qu'il devrait bien gagner sa vie tout de suite et sans trop forcer. Et là, il est déçu, forcément. Donc il arrête très vite, ou alors il a la chance d'être en couple avec quelqu'un qui gagne mieux sa vie et il se met à mi-temps, il devient le revenu d'appoint de la famille et pas le principal. Bah oui, mais ensuite il ne faut pas non plus venir se plaindre que le pognon ne rentre pas, c'est un choix.

Restent les saints de la profession, ceux qui obstinément s'acharnent à faire un boulot de dingue au service de gens qui, malheureusement, sont souvent des assistés et qui, cerise sur le gâteau, n'ont que très peu de reconnaissance envers celui ou celle qui les a si brillament sorti de la merde pour pas un rond.

Restent aussi, et c'est là que je dis que tout n'est pas si noir, ceux qui bossent pour des cabinets d'affaires qui marchent (parce qu'il y a beaucoup de cabinets d'affaires qui ne marchent pas, ne vous faites aucune illusion) et/ou ceux qui ont eu de la chance ou qui ont été suffisamment malins pour trouver des marchés dits de "niche". Un seul exemple que je connais très bien : l'avocat qui le premier s'est intéressé aux milles et une manières de faire une vie impossible aux promoteurs de parcs éoliens, celui-là il n'a pas à chercher de clients, il en a 15 devant sa porte tous les jours. Mais dans 10 ans, peut être bien avant, sa fenêtre de tir se sera refermée et il devra trouver autre chose. Flair et adaptabilité sont les deux mamelles de ceux qui vivent le mieux.


Un bon avocat est donc un fin limier....à qui on ne triture pas la nouille et qui ne se flagelle pas le dimanche....les castings sont ouverts...

Édité par copper le 18-02-2016 à 16h51



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Le proprio qui rentre dans leur pré sans mon avis?
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