... Je commence à sortir un peu en balade, et Pedro se révèle être un plutôt bon cheval de balade, en groupe il suit et n'a pas de réaction vive, il reste calme, même lorsque nous longeons une voie ferrée où un TGV passe juste à côté de nous! C'est loin d'être une assurance vie, je n'ai pas encore les boutons avec lui et il en profite bien assez, mais je sens vite qu'il est loin d'être dangereux dehors.
A côté de ça, je profite de la présence d'amies pour m'aider à le faire entrer en carrière, car il bloque toujours autant...
Il commence du coup à me le faire monté. Il se dirige vers la sortie en carrière, et lorsque je tente de le faire repartir sur la piste il recule, recule ... Jusqu'à temps que je cède et le fasse sortir de la carrière.
De ce fait, même un simple pas sur le petit chemin en ligne droite devient impossible, ce cheval est adepte du "moins j'en fais, mieux c'est" et il a capté qu'il avait le dessus. Je n'ai pas fière allure lorsqu'il se met à reculé, quitte à finir dans un fossé, pourvu que je ne dépasse pas le seuil de la pension !
Je ne sais pas quoi faire, je veux le "travailler", mais impossible de faire quoique ce soit monté en carrière, premièrement parce qu'il ne connait rien et moi aussi, deuxièmement car il refuse catégoriquement!
Je ne sais pas non plus longer, et c'est compliqué de trouver quelqu'un avec qui sortir, la pension est petite, je suis plutôt réservée et ne suis pas vraiment intégrée du coup.
Je n'ai
aucun feeling avec ce petit cheval qui n'en fait qu'à sa tête, je ne l'aime pas et aller le voir est parfois une corvée, mais je suis la seule qui lui rend visite donc je m'y tiens...
Alors je réfléchis
(mais oui, ça m'arrive!): pourquoi en est-on là aujourd'hui ? Qu'est-ce que j'ai pu faire de mal ?
Je ne suis pas obtus quelque chose ne va pas à moi de chercher, ma vision de l'équitation est très restreinte à cette époque, pour moi un cheval est content d'être monté et travaillé !
Pourtant ici ce n'est absolument pas le cas, et mettre cela sur le compte de son caractère ne justifie selon moi pas la situation actuelle.
C'est donc en faisant un peu d’anthropomorphisme
(comme quoi ça fait pas de mal parfois) que je comprend que
je fonce droit dans le mur.
Retraçons encore un peu l'historique: ce cheval, après plusieurs années de farniente, de manque de nourriture, de maladie diverses qu'il a pu choper ... Et des années sans être travaillé, se retrouve d'un coup en compagnie d'une petite bipède qui se hisse sur son dos tous les Dimanche en carrière pour faire des tour de manège
-affreusement ennuyeux, je pense-. Si en plus cette même bipède ne dit rien lorsqu'il tente de se rebiffer, autant continuer !
Puis il a peut-être mal au dos, mal au dent... Bref, je me rend vite compte que j'ai sauté une énorme étape :
lui foutre la paix tout en apprenant à "faire connaissance" ! Pour moi, je devais monter ce cheval parce que j'étais là pour ça, mais au final, je lui ai jamais demandé son avis à lui ...
(du coup il me l'a vite fait comprendre, brave poney).
Loin cependant de tout arrêter, je consacre mes Dimanche à
faire brouter, et lâcher en carrière, sans matos ni rien Pedro, afin de lui montrer déjà que la carrière n'est pas qu'un lieu de "travail", que je ne suis pas là pour le contraindre.
Et, il faut l'avouer, je commence à m'intéresser à ce petit cheval claquette.
Je lui apprend à s'habituer à la douche, un peu de désensibilisation, beaucoup de brouting, et quelques jeux dans la carrière qui ne branche décidément pas notre pedro.
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Au niveau de la pension, je découvre peu à peu des choses qui ne me plaisent pas. Tout d'abor la manière dont sont rentré les cheveux au pré: le gérant ouvre la barrière, et c'est ensuite un troupeau entier qui sort en furie pour aller par eux-même dans leurs boxs respectifs... ça fat un peu "loi de la jungle", et c'est dangereux.
Ensuite il y a la nourriture, trop peu présente, les chevaux ne sont pas nourris correctement.
Et enfin,
les box: mon dieu, il m'arrivait parfois de devoir sauter pour retrouver le loustic; les box étaient certes paillés
(trop peu souvent), mais la paille sale n'était pas enlevée, de ce fait le tas montait, montait ...
C'est donc à cause de ce problème d’amoncellement de paille que survint la cicatrice de pedro: les couches de pailles étaient tellement haute qu'il devait lui-même faire un petit saut pour entrer dans son box, et la poutre à l'entrée présentait un gros risque de blessure ... En effet un jour en sortant du box la proprio ne fit pas attention, elle fit sorir son cheval un peu rapidement, ce dernier n'ayant peut-être pas vu la poutre devant lui ...Se la prit en plein dans le chanfrein