Les agris : mythes et réalités

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Sfamily

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Les agris : mythes et réalités
Posté le 08/09/2016 à 12h54

Ce topic fait suite à un échange entre tonya et moi sur les agriculteurs ; j'avais évoqué l'envie d'échanger à ce sujet, qui sera forcément polémique mais ça serait sympa que ça ne tourne pas au pugilat ; on va dire tout de suite : peut être qu'on ne sera pas d'accord, qu'on ne changera pas d'opinion, mais au moins, on aura appris des choses.

Perso, la première chose qui me fait tiquer, c'est quand j'entends les agris qui disent "on veut des aides parce que cette année, il y a eu du froid/du chaud/de la flotte/pas de flotte (liste non exhaustive)". Mais :

1/ c'est un risque en travaillant dans ce domaine
2/ c'est pas la faute du gouvernement
3/ dans un métier soumis à aléas, on met de côté pendant les périodes fastes pour compenser quand c'est vache maigre ; je dirai la même chose par ex d'un commercial qui a une rémunération variable (je bosse dans un domaine où l'année de la grippe A, les commerciaux ont touché des primes de folie - parfois plus de 100 000€ et l'année suivante, ils demandaient des prêts ou des avances sur salaire --> manque de prévoyance) ; pourquoi ce n'est pas le cas ici ?

J'ai aussi une autre question :

quand les agris disent qu'ils gagnent X en revenus, ils omettent toujours de parler du patrimoine foncier, et dans l'agriculture, c'est tout sauf négligeable... surtout quand c'est un patrimoine transmis et non acquis...

merci de vos éclairages

Sfamily

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Les agris : mythes et réalités
Posté le 08/09/2016 à 16h15

ok j'ai lu tout ça, certains ici connaissent trèèès bien le sujet visiblement ; j'ai particulièrement aimé la mention sur la division interne du milieu agricole. Non pas en terme d'entraide (après tout, on n'est pas dans le monde des bisounours) mais au moins pour qu'il y ait une cohésion dans le discours.

encore des questions ou des anecdotes (qui sont ponctuelles, donc impossible de généraliser)

1/ j'ai vu durant la canicule des champs de maïs arrosés à 14h00 wtf ?

2/ j'ai traversé une partie de la seine et marne, autant vous dire que le blé était magnifique cette année, y'a pas de perte hein.

hawkgirl les horticulteurs, j'avoue que ça ne doit pas être rose... C'est vrai qu'on n'a pas parlé de la concurrence intra européenne... qui touche tout le monde d'ailleurs. Je suis une mauvaise cliente, je cherche le meilleur rapport qualité/prix et ce n'est pas forcément français. Je cultive aussi une partie de mes besoins (ou plutôt je calque mon besoin sur ce que je récolte).

Sinon, concernant les machines, j'ai l'impression que le crédit crée le besoin ; perso, je ne change pas de voiture tant que la mienne n'est pas hs et je l'entretiens. Résultat, elles font bien 300 000km. Et je peux dire que je roule (150km mini par jour).

Sab29000

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Posté le 08/09/2016 à 16h22

J'y connais rien niveau agriculteurs donc je vais pas pouvoir faire avancer le post.
Mais par contre hawkgirl, tout travailleur indépendant qui a au moins un employé n'a pas le droit au Rsa.

Badmonster

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Posté le 08/09/2016 à 16h58

C'est quand même fou ça, que quelqu'un qui travaille et qui emploi n'ait même pas le RSA si ça ne va pas..

Pour les agriculteurs, quand on voit comme ça a l'air galère, l'endettement et tout, dans les secteurs en crise, je ne sais pas si on peut leur reprocher un manque de gestion. CF les discussions sur le prix du lait en ce moment.


L'arrosage en plein après midi ça me choque aussi, après je sais pas comment c'est organisé, j'imagine que ça les amuserait pas de se lever la nuit pour changer les arrosages, mais tout ce gaspillage d'eau ça craint

Sviet

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Posté le 08/09/2016 à 17h26

On peut aussi se demander pourquoi en France on produit autant de cultures qui n'ont rien à voir avec notre climat ... Cf le maïs ... qui se cultive à la base en zone tropicale chaude et humide ...

Dans les zones (pays) les plus humides, le maïs n'est même pas arrosé ...

Alors si on commençait aussi par choisir les bonnes cultures ...

Michiwa

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Posté le 08/09/2016 à 17h51

J'suis pas issue du milieu agri mais c'est mon domaine d'étude, donc j'y suis à la fois de près et de loin.

Pour moi (je parle plus côté éleveurs) c'est tout le système qui va pas et j'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre les aides (pour l'europe le budget de la PAC est énorme !), à mes yeux c'est un pansement sur un jambe de bois. Le cochon se casse la gueule, le lait se casse la gueule... Et le seul truc qui se passe au final c'est que tout le monde gueule.

Le soucis c'est qu'en France on a des charges de fou et embaucher coûte un bras. Impossible donc d'être compétitif avec les pays voisins ! Alors forcément quand on voit le prix du kg de cochon ou du lait ben ça rentre pas dans les frais. A mes yeux en France on est pas faits pour faire du low cost. Surtout vu la réputation de notre gastronomie, on pourrait largement se permettre de faire de la qualité et ainsi créer de la valeur ajoutée. Et je ne parle pas que du bio. (Bon après ça reste très général, toutes les exploit' sont tellement différentes qu'on peut pas définir de système précis, mais bon quand on voit des fermes à l'étranger avec des milliers de vaches et de la métha pour rentabiliser encore plus... Difficile de concurrencer. ^^)

Cesareole

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Posté le 08/09/2016 à 18h02

sfamily J'ai des voisins agriculteurs et je discute beaucoup avec eux alors je participe.

Pour les champs pleins de céréales, il y en a aussi par ici mais le froment est de mauvaise qualité cette année à cause des pluies incessantes et il sera donc vendu moins cher.

Tu dis aussi que les agriculteurs demandent beaucoup d'aide mais les jeunes agriculteurs doivent acheter leur exploitation, ce qui coûte très cher à l'achat et n'est rentabilisé que lentement au fil des ans. Si une saison est mauvaise, ce sera plus dur que pour les agriculteurs déjà installés depuis longtemps.

Cudowny

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Posté le 08/09/2016 à 18h36

sfamily

-Le maïs non irrigué dans certaines zones, c'est juste impossible à produire. Alors, comment fait l'éleveur qui doit nourrir ses vaches avec du maïs? Le prix d'achat, c'est l'horreur, donc il le produit et l'irrigue.

- Pour les champs de blé : 77 = Beauce, une des meilleures terres en France (et chère en plus de ça). Et ce que tu vois de loin, ce n'est pas ton rendement final. Cette année, il y avait beaucoup d'enveloppes/de coques et de petits grains, beaucoup ayant avortés vues les conditions météo qu'il y a eu. Donc, le champs est beau, oui, mais ça ne veut pas dire qu'il est bon.

Greenhorse

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Posté le 08/09/2016 à 18h42


sab29000 a écrit le 08/09/2016 à 16h22:
JMais par contre @hawkgirl, tout travailleur indépendant qui a au moins un employé n'a pas le droit au Rsa.

En effet. (Merci.)

J'ajouterais qu'au vu de son activité, je doute que son CA (le chiffre qui est déclaré à la CAF) soit faible au point de justifier des droits au RSA.

L'argument ne tient pas.

Greenhorse

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Posté le 08/09/2016 à 18h58


cudowny a écrit le 08/09/2016 à 18h36:
-Le maïs non irrigué dans certaines zones, c'est juste impossible à produire. Alors, comment fait l'éleveur qui doit nourrir ses vaches avec du maïs? Le prix d'achat, c'est l'horreur, donc il le produit et l'irrigue.

Comment faisait le paysan du XVème siècle, avant que le maïs ne soit adopté dans l'alimentation animale ? Il n'a jamais été obligatoire de nourrir ses vaches au maïs pour obtenir des résultats satisfaisants, volumes de lait ou carcasses rentables. L'avantage du maïs fourrage est d'apporter des qualités au lait (couleur, texture, goût, supériorité vitaminique) et à la viande (gain de masse du bétail -> tendresse et goût de la viande), mais ça n'en fait absolument pas un aliment incontournable pour les animaux.

Parallèlement, le rendement du maïs est 50% plus élevé que celui du froment et ce grain a longtemps été exempt de taxes, car regardé comme un grain de moindre qualité. L'avantage a toujours été financier et il le reste.

Il est parfaitement possible de vivre sans cultiver du maïs !
Surtout quand on sait d'où vienne 95% des plants d'origine... vive l'impact carbone.

Tonya

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Posté le 08/09/2016 à 19h16

Je reprend dans l'ordre: les champs de maïs arrosés en pleine chaleur s'est chiant parce qu'une partie s'évapore, s'est nécessaire pour permettre à la plante et au sol de garder la fraicheur. Le mécanisme tourne aussi la nuit.

Idéalement, on devrait adapter chaque céréales à un type de sol. Oui mais:

- les cultures se font dans les plaines, là où les surfaces sont généreuses.

- même si le terrain et le climat ne se prête pas à un type de production, l'INRA est passé par là pour faire des sélections de semences adaptées ET ça coute moins cher de produire au niveau national que d'importer. De plus, la toxicité des traitements utilisés ne sont pas les mêmes...

- la production auto-consommée est plus rentable qu'acheter ses céréales pour nourrir ses animaux.


Autre catastrophe: la fameuse PAC (politique agricole commune) qui a toujours voulu lisser une production européenne au détriment des spécificités locales:

- les normes sanitaires ne sont pas les mêmes selon les pays: chez nous, c'est juste hallucinant (en bien ou pas, je pense au respect de l'animal).

- les couts salariaux.

- les cotisations et assurances diverses.

Pour en revenir à une reflexion très bien faite: on n'est pas fait pour produire du low cost (notre bas de gamme est quand même pas si mal!). Le gros souci est là:

- les Français entrent tous dans un supermarché qui tire les prix vers le bas: pour faire venir ses clients et faire du chiffre.
Qui a envie/peut de se taper des kilomètres pour acheter ses légumes/fruits puis son lait, puis sa viande.... et ce, toutes les semaines?
On le fait de façon plus ou moins ponctuelle mais quand on voit la courgette Espagnole à 1€/kg et la Française à 2€, le compte est vite fait pour tout le monde... même si l'utilisation et le contrôle des produits de traitement n'est pas... bref.

- on produit des denrées périssables qu'il faut vendre vite: exemple du lait, même si le prix est minime, les vaches continuent à produire, les fruits et légumes continuent à pousser. Donc, même à perte, ça doit partir. Si toi, tu ne vends pas, ton voisin Italien le fera.

Le matériel...et les normes surtout quand on a des salariés. Là, on trouve de tout. Mais comme toute entreprise, pour produire plus, plus vite: il faut de grosses machines. A un moment, il faut investir. Et après, il faut rembourser. SAUF qu'un agriculteur ne connait jamais son revenu sur les années à venir, c'est la loterie.
Et c'est un peu comme les vieilles machines: les pièces ne sont plus fabriquées ou coûtent un bras à changer.

L'agriculture mondiale a été poussée à entrer dans un système de sur-production après guerre. De fait, on produit trop pour pouvoir vendre à un prix correct, avoir des productions viables et exporter: un état X fait le tour des offres avant de lancer une importation: le moins cher l'emporte et c'est rarement nous. Les pays nécessiteux, eux, ne peuvent pas se permettre d'importer à gros coûts et nous, de donner nos produits. Bref, ça déconne au niveau mondial.

Je zappe l'entrée en bourse des produits: ça amplifie le phénomène. Ils jouent avec des tonnes de céréales (mais pas que) comme ils le font avec les actions de Google. L'argent récolté ne va pas aux producteurs hein....

Le souci reste encore et toujours les intermédiaires: le sac d'orge acheté à Jardi Leclerc est au même prix que directement à la ferme.
Donc un bénéfice moindre pour l'agriculteur.
Mais celui-ci est bien obligé de fournir s'il veut écouler toute sa production: le jour où je veux un tuyau d'arrosage et 3 sacs de grains, si je peux les prendre au même endroit: c'est plus pratique et plus rapide (et moins cher que se taper les km) donc j'achète, donc l'agri fourni, donc il vend peut-être à prix coutant ou avec une marge trop faible...

Le paysan du XVème n'exportait vers l'autre bout du monde, sa grande surface n'existait pas et elle n'achetait pas sa viande de boeuf en Argentine, son agneau en Nouvelle Zélande... Et il n'importait pas sa tartine de Nutella. La mondialisation est passée par là.

Édité par tonya le 08-09-2016 à 19h18



Garrigue02

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Posté le 08/09/2016 à 19h19


sfamily a écrit le 08/09/2016 à 13h54:
cela dit je n'ai pas de réponse sur le gras et le maigre

je suis acheteur ; et ça me hérisse d'entendre (en particulier au sujet de l'essence) qu'on augmente dès qu'une hausse est annoncée, et que dans le sens contraire, on pleure les stocks qui plombent... je connais la chanson...

pourquoi ai je l'impression que les agris vivent au jour le jour sans prévoir ?

sinon, j'ai bien conscience qu'on ne peut que généraliser ; le milieu recouvre pas mal de situations très différentes ; je vis dans une région de champagne, autant dire qu'ils ne sont clairement pas à plaindre (les propriétaires, attention, je ne parle pas du tout des employés de l'agriculture).


Je me dois d'intervenir
Je suis mariée depuis 35 ans à un éleveur
Et prévoir ? ce n'est juste pas possible
Comment veux-tu prévoir en travaillant avec des animaux , le temps qu'il va faire ?
Il faut toujours parer au plus pressé
Les prix ne cessent d'augmenter, mais le lait lui est en baisse, même prix que dans les années 80
Pour avoir du lait, il faut nourrir, hors, les prix des nourritures flambent
Ensuite, quand tu ne fais pas ton quota 3 années de suite, on te retire 30% de ta production laitière
Il y a aussi les charges, eau électricité, MSA impôts fonciers gasoil et j'en passe
Quant aux vaches, un accident est très vite arrivé
Les frais véto chiffrent mais ça tu l'as pas prévu que le vêlage se passerait mal, que la vache ferait une fièvre de lait, que ton veau aurait la courante ... Prévoir c'est juste pas possible

Tu peux toujours tirer des plans sur la comète, mais il y aura souvent un grain de sable dans l'engrenage

Quant aux soi-disant chasseurs de primes, je trouverais plus normal d'aider ceux qui travaillent pour nourrir les gens que les bras cassés qui attendent sans rien foutre que l'état se charge de les entretenir

Tonya

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Posté le 08/09/2016 à 19h21


greenhorse a écrit le 08/09/2016 à 18h42:

En effet. (Merci.)

J'ajouterais qu'au vu de son activité, je doute que son CA (le chiffre qui est déclaré à la CAF) soit faible au point de justifier des droits au RSA.

L'argument ne tient pas.


Et bien ne doute pas. Et l'argument est solide. J'en ai la preuve avec mes parents.

Chrysnono

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Posté le 08/09/2016 à 19h35

Moi y a quand même un truc qui m'échappe...

On mange tous donc à priori des marchés il y en a pour à peu près tout.
Et pourtant les agriculteurs doivent être le secteur qui touche le plus d'aide.

Alors la différence elle se fait où ? De la mondialisation ? des intermédiaires ? Des deux ?

Et malheureusement je pense que ceux qui gueulent le plus sont ptet ceux qui ont le moins besoin des aides.
Genre les tout petits qui rament tous les jours, je pense qu'au lieu de manifester, ils bossent deux fois plus dur....

Erossinou

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Posté le 08/09/2016 à 19h39


sfamily a écrit le 08/09/2016 à 16h15:
ok j'ai lu tout ça, certains ici connaissent trèèès bien le sujet visiblement ; j'ai particulièrement aimé la mention sur la division interne du milieu agricole. Non pas en terme d'entraide (après tout, on n'est pas dans le monde des bisounours) mais au moins pour qu'il y ait une cohésion dans le discours.

encore des questions ou des anecdotes (qui sont ponctuelles, donc impossible de généraliser)

1/ j'ai vu durant la canicule des champs de maïs arrosés à 14h00 wtf ?

2/ j'ai traversé une partie de la seine et marne, autant vous dire que le blé était magnifique cette année, y'a pas de perte hein.

Sinon, concernant les machines, j'ai l'impression que le crédit crée le besoin ; perso, je ne change pas de voiture tant que la mienne n'est pas hs et je l'entretiens. Résultat, elles font bien 300 000km. Et je peux dire que je roule (150km mini par jour).



Pourquoi les champs arrosés à 14h? Comme cela a été dit pour garder une fraîcheur du sol premièrement. Mais ensuite quand un champs est divisé en 3 parties par exemple, et que ces trois parties sont reliées à la même borne et qu'en plus chacun es de ces parties doivent tourner 2 fois par semaine comment faire pour ne pas que cela tourne en pleine journée? Ensuite le temps que l'enrouleur arrive au bout du champs il faut parfois 12h donc arroser en journée est obligatoire surtout si le lendemain des équipes doivent travailler dans le champs il faut que les sols sèchent et que l'arrosage n'est donc pas tourné la nuit.

Ensuite quand à Pourquoi faire du mais? Pcq les agriculteurs ne choisissent pas forcément ce qu'ils font, ils obtiennent des contrats, si c'est 10ha de mais et bien ils produiront ça et pas 10ha de tomate... Cette demande vient du consommateur et des quantités import/export de la France.


2/ le blé est beau? Ce n'est pas ce qui se ressent à la moisson. Pas de perte? D'accord mais sais-tu comment est le cours du blé cette année? Pcq le blé ne se vent pas au même prix tous les ans et Ca personne ne peut prévoir, il faut choisir quand on vend son blé et peut être qu'ensuite le cours montera et on y perdra donc. Le prix du blé est fixé par Chicago donc les agri français ne peuvent rien y faire.



Pour revenir sur les machines un tracteur de 1980 n'aura pas les mêmes performances et possibilités qu'un récent. Si un agri se met à la viticulture il lui faut un tracteur pour passer entre les vignes et ce ne sera pas celui qui fait le travail du sol dans les blés. Puis les outils sont constamment améliorés et notamment pour préserver d'avantage le sol.



Pour en revenir au début, que la production soit bonne ou mauvaise les agriculteurs déboursent la même chose en début de saison. C'est comme si un commercial de fromage, tout à coup la demande chute et il ne vend que 25%, lui aussi demandera une aide. Il faut comprendre qu'ils sont essentiels à la France mais que la concurrence mondiale est rude. Ensuite le patrimoine, d'accord et alors? C'est du capital de l'entreprise pas des appartements qui leur rapporte un loyer. Puis beaucoup prennent en fermage des terres et celles la il faut les louer.



J'espère que ce que j'ai dit aura aide certains à comprendre, je suis fille d'agriculteur et entame des etudes dans le milieu.
Je peux comprendre que pour des personnes extérieures à tout cela se posent des questions et c'est bien le problème des médias et des agri eux même qui parfois n'expliquent pas le pourquoi du comment de leurs revendications.

Ton post est très intéressant et permet de discuter et peut être faire tomber d'accord les deux côtés.

Manoncheval

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Posté le 08/09/2016 à 19h54

Mon copain est agriculteur, mon frère également mais aussi mon père et mon beau père. Bref, je suis issue du monde agricole. C’est bien d’en parler calmement et d’échanger les points de vu. D’autant plus que parfois je tente de me mettre à la place des personnes qui ne connaissent pas ce « monde » et je conçois qu’on puisse penser cela et les médias n’y sont pas pour rien.
Effectivement, les agriculteurs vivent de subventions pour parti mais il faut savoir qu’ils vendent à perte.
Le problème ce n’est pas les subventions mais c’est la façon dont elles sont distribuées et les inégalités que ça créé. La PAC a été réformée récemment et s’est un vrai désastre dans certaines régions. Par chez moi on est sur le causse (sec, peu d’eau, beaucoup de cailloux) et on se retrouve à compter les arbres avec de nombreux contrôles et une prime à l’hectare à la baisse. D’autant plus que celles de l’année dernières n’ont toujours pas été perçues.
Sans parler, des aléas climatiques et toutes les maladies comme celle de cette année qui a nécessité d’abattre tous les canards par chez nous.
Après il y a des intermédiaires avant que le consommateur achète le produit, et les chaines de distribution doivent prendre une bonne marge. Y a qu’à comparer le prix de vente de l’agriculteur au prix de vente dans le magasin. Il faut aussi prendre en compte qu’ils n’ont pas de congés payés, qu’en cas de maladie il y a peu de couverture, le montant de la retraite est minimum …
De plus, certains agriculteurs commencent avec rien (s’ils ne prennent pas la suite d’un autre) et le montant des investissements nécessaires est très important. Tous les agriculteurs ne sont pas propriétaires. Ils sont souvent endettés pour de nombreuses années. Si devenir agriculteur permet de devenir « riche » alors pourquoi tous ceux qui râlent ne le font pas ? Il y a qu’à voir le taux de suicide dans cette profession … Effectivement, certains s’en sortent bien mais il ne faut pas généraliser.
Mon frère s’est installé il y a 4 ans en reprenant pour moitié la ferme de mon père et il n’y a que cette année qu’il commence à prendre un salaire, bien en dessous du SMIC. C’est un choix, un mode de vie, il ne le regrette pas mais il n’a pas trouvé ça facile.
C’est un travail de passionné !
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