marmou
Merci pour le lien, lu avec intérêt!
Il y a en fait énormément de points et de choses qui relèvent de la logique et du bon sens.
Je pense que c'est ce qui me gêne, en fait: dire que des erreurs qu'on peut tous faire, relèvent de la violence.
La violence a des définitions très claires:
Selon l'OMS
Citation :
La violence est l'utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d'entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès.
Selon Larousse
Citation :
-Caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et souvent destructrice
-Caractère de quelqu'un qui est susceptible de recourir à la force brutale, qui est emporté, agressif
-Extrême véhémence, grande agressivité, grande brutalité dans les propos, le comportement
-Abus de la force physique
-Ensemble des actes caractérisés par des abus de la force physique, des utilisations d'armes, des relations d'une extrême agressivité
-Contrainte, physique ou morale, exercée sur une personne en vue de l'inciter à réaliser un acte déterminé.
Alors essuyer les lèvres de son enfant de 1an avec la cuiller parce qu'il en a partout, oui c'est une contrainte, mais ça n'est pas ce que j'appelle de la violence, même si on lui colle un "douce" devant pour atténuer le truc.
Quand je lis les exemples donnés dans le document, je n'appelle pas ça de la violence, douce ou non. J'appelle cela un manque de bon sens et une déresponsabilisation de l'enfant.
Oui, ça retarde le développement de l'enfant...Mais le mot violence, qui est fort et précis, me gêne quand on parle juste d'un manque de bon sens. Mettre le mot de violence culpabilise, normalise, cadre des gestes qui ne peuvent qu'être des petites erreurs.
Mon neveu de 5ans est du genre distrait, et il se déconcentre énormément. Parfois, il peut mettre 10mn avant de finir la dernière bouchée de son assiette, parce qu'il regarde ailleurs... c'est exaspérant surtout le soir, même si on ne peut pas le gronder car ça n'arrangera rien. Du coup que fait-on? On prend la cuiller, on la remplit, et on lui demande d'arrêter de gigoter 10sc. Il ouvre la bouche, on lui fait finir la bouchée, et basta. Terminé.
En quoi est-ce violent? Le petit s'en fout, il a déjà l'esprit ailleurs.
Après, j'ai déjà vu une gamine de 7ans chouiner en regardant son père "Papa fait moi mangeeeeer!"
Et le père lui a donnée la becquée pendant le dîner, alors qu'il ne voulait pas. Pour éviter que la petite ne crie et pleure. Là, c'est un manque cruel de bon sens. Mais pour moi ça n'est pas, au sens propre du terme, de la violence. Le père n'a pas usé de force physique ou de contrainte.
Autre exemple de ce qui est noté comme "violence": forcer l'enfant à rester dans son lit.
Mon neveu - le même - se réveille à 6h00 du mat' parfois. Il se force à se lever, il réveille toute la famille et surtout sa petite soeur qui dort dans la même chambre. Il réveille les parents qui sont crevés, et ça n'est pas bon pour lui, car il se lève trop tôt, il ne prend pas le temps d'émerger, de se réveiller...Ils lui ont expliqué de nombreuses fois, avec douceur et pédagogie.
Du coup, ils lui ont demandé de rester au lit, en mettant une veilleuse qui s'allume à heure dite, à laquelle il peut se lever. Ca a changé beaucoup de choses. Il sait que tant qu'elle n'est pas allumée, il est trop tôt pour parler, jouer, réveiller les gens. Il est fier de se lever au moment de la veilleuse, et de ne pas se prendre une petite réflexion de la part des parents.
En bref, je trouve que mettre le mot "violence" sur des manques de bon sens ou des petites erreurs, ou des choses adaptées personnellement à l'enfant, n'est pas très bon pour des parents.
Ca fait un peu "Attention, aujourd'hui tu n'as pas parlé à ton bébé de 8mois quand tu le changeais, ça n'est pas bon pour son développement!" ...
Je l'ai vu sur une de mes soeurs: au premier, elle était stressée, lisait des bouquins, demandait des trucs un peu tâtillons à ma mère...Au 3ème enfant, bizarrement il y a plein de trucs qui sont passés à la trappe.

Avec son mari, ils apprennent de leurs erreurs, de leurs enfants, et pas en suivant des listes dans un livre.